11 mars 2025

Rencontres économiques du Cameroun: les retombées de la première édition

(Georges SEMEY). Après deux jours d’échanges, cette nouvelle plateforme a dressé les contours des goulots d’étranglement qui freinent l’amélioration du climat des affaires au Cameroun. Plusieurs recommandations ont été formulées à cet effet.

C’est autour du thème interrogatif «relancer l’Economie camerounaise dans un contexte de mutation profonde de l’économie mondiale : quelles sont les clés ?», que se sont tenues les rencontres économiques du Cameroun (Rec), organisées par le groupement des entreprises au Cameroun (Gecam), du 26 au 27 février 2025. Autour de 8 thématiques, les participants venus de divers secteurs, institutions, et même de la diaspora, ont planché sur la problématique de l’entrepreuneuriat au Cameroun et sur les pistes de solutions pour davantage redynamiser l’écosystème économique local.

Parmi les invités de marque, figurait l’homme d’affaires nigérian Tony Elumelu, président du groupe bancaire United bank for Africa (Uba). Qui a participé comme le premier ministre camerounais Joseph Dion Ngute, ainsi que plusieurs autres personnalités du monde des affaires, de la politique ou de la haute finance, aux discussions sur des thèmes précis:
le développement de l’agribusiness autour du thème politique agricole et import substitution: comment réussir la transformation ?, quelle cohérence entre politique économique et politique fiscale (deuxième thème d’atelier), thème portant sur questions fiscales et douanières, quelle politique énergétique pour un développement industriel efficient ?, un thème assez intéressant qui concernait particulièrement l’énergie et l’industrie, puis le quatrième atelier dont les discussions étaient axées sur
la place de la gouvernance dans la compétitivité des entreprises publiques et privés.

Rappelons que le Gecam, organisteur de cet événement économique demeure très critique sur l’environnement économique local, que son président, Célestin Tawamba, juge dissuasif sur plusieurs plans: le cadre normatif, le foncier, la justice, le soutien à l’investissement, la fiscalité, l’énergie électrique, et la formation, le pouvoir d’achat, la conccurence étrangère ou la fibre optique etc…

Tout aussi intéressant, l’atelier sur le développement des infrastructures avec pour thème: de la nécessité d’un investissement infrastructurel intensif indispensable pour augmenter la croissance. Très actuel, l’atelier relatif au numérique et l’innovation, au moment où le débat sur l’intelligence artificielle fait rage dans le monde, dont au Cameroun. Le thème intitulé comment rattraper dans la transformation numérique des entreprises et administration ?, édifiera les acteurs sur les défis à relever par ces derniers afin de s’arrimer à la nouvelle donne qu’impose le numérique. «Financement des Pmes, qu’est-ce-qui cloche ? » et l’atelier sur « comment accroître l’employabilité des jeunes ? », ont complété la série des ateliers programmés lors de ces rencontres économiques 2025 du Gecam.

Une batterie de recommandations sont issues des huit (8) ateliers et thèmes débattus. On citera de façon non-exhaustive: établir un cadre permanent de concertation entre le gouvernement et le secteur privé. Mettre en place des subventions agricoles (notamment sur la mécanisation), accélérer la réforme foncière, communiquer sur l’offre de mécanisation agricole et formations des acteurs (Ceneema), encourager la transformation et la consommation locale (Promotion du Made in Cameroon), doter les parlementaires d’outils leur permettant de mesurer la cohérence entre la politique économique et la politique fiscale lors de l’adoption de la loi de finances, préserver la saine concurrence lors de l’octroi des incitations fiscalo-douanières aux opérateurs économiques, notamment, finaliser le processus en cours de réforme de la loi d’avril 2013, développer les politiques d’efficacité́ énergétique afin de réduire les pertes, optimiser la consommation et garantir une meilleure rentabilité́ du réseau électrique,

Par ailleurs, il a également été recommandé d’adapter la stratégie globale de développement à l’environnement géoéconomique et politique international et national, de restructurer le dispositif de mise en œuvre et de suivi évaluation sous un modèle participatif (secteur public, secteur privé), améliorer l’éducation financière des dirigeants des Pme, mettre en place et développer un portail gouvernemental des services, créer une entité Indépendante pour la transformation numérique de la société camerounaise, renforcer les partenariats public-privé (Ppp), notamment, réformer le Carpe, pour lui donner les capacités et les ressources nécessaires etc….

Particulièrement à l’endroit du Patronat, les principales recommandations ont porté sur la
sensibilisation des entreprises afin qu’elles se rapprochent de la Direction générale des impôts (Dgi) et de la direction générale des douanes pour le traitement fiscal ou douanier applicable à leurs opérations, la sensibilisation des entreprises sur le civisme fiscal, et notamment sur la prise en compte sur les prix, des avantages des facilités fiscales et douanières etc…..

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