24 novembre 2024

Entrepreunariat: La petite et moyenne entreprise camerounaise face aux défis de l’import-substitution


La ville de Douala a successivement accueilli deux événements de promotion de la petite et moyenne entreprise, et le Madica (Made in Cameroon). Il s’agit «des Week-ends du Made in Cameroon» et «les journées nationales de la PME», respectivement du 2 au 5 décembre 2021, et du 6 au 8 décembre 2021.

Pour le premier semestre de l’année 2021, le Cameroun a importé l’équivalent de 1824 milliards de FCFA de produits divers. Cette statistique délivrée par le Ministre des petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et artisanale (Minpmeesa), est en hausse de 15% par rapport à l’exercice 2020 (1406 milliards de FCFA de produits importés). Achille lll Bassilekin procédait à l’ouverture de la 6ème édition des journées nationales de la petite et moyenne entreprise (JNPME). Sous le thème «Contribution des Pme à l’import-substitution : Accroître la disponibilité et améliorer la qualité de l’offre des produits locaux Made in Cameroon». Un thème conjoncturel, au regard du contexte international et de la feuille de route gouvernementale axée sur sa Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030 (SND 30). Qualifiée d’édition-bilan par  le Minpmeesa, la session 2021 de ce concept a une fois de plus dévoilé la tendance extravertie de l’économie camerounaise. 

D’après des chiffres délivrés dans sa leçon inaugurale par Dieudonné Bondoma Yokono, le Président du Carpa (Conseil d’appui à la réalisation des contrats de partenariat), le Cameroun a dépensé une enveloppe de 760,7 milliards de FCFA destinés à l’importation des produits agro-alimentaires. L’impact des importations dans l’économie camerounaise se vérifie également dans sa balance commerciale, qui a enregistré en 2020, un déficit de 1375 milliards de FCFA. Pour renverser cette tendance, la 6ème édition des journées nationales de la petite et moyenne entreprise met en effet l’accent sur l’import-substitution, autour de plusieurs conférence et atelier: les petites et moyennes entreprises au cœur du processus d’industrialisation de notre économie : défis et opportunités, promotion des chaines de valeurs performantes dans les secteurs prioritaires, rôle des pouvoirs publics dans la mise en œuvre et l’implémentation d’une stratégie de soutien de l’import-substitution, disponibilité des intrants locaux et accès à la matière première de qualité, accès des PME aux marchés, normalisation et promotion de la propriété intellectuelle comme moyens de protection de l’industrie locale, et incitations fiscalo-douanières et modernisation de services administratifs pour des PME plus productives. 

«Il faut refonder notre économie et redynamiser la production locale. L’import-substitution doit concilier le Made in Cameroon à travers la production locale, les exportations et les besoins de l’Etat stratège et pragmatique. Il s’agit de remplacer les biens importés par ceux produits localement», pense Dieudonné Bondoma Yokono. Pour y parvenir, les secteurs primaire, secondaire et tertiaire, devraient affiché une complémentarité, et mieux se structurer : «d’après un diagnostic sur la production locale, le secteur tertiaire est le plus dynamique au Cameroun. Pourtant, il ne s’agit que d’une fausse impression. Ce secteur se caractérisent par des achats massifs pour la revente». Le diagnostic évoqué par le Président du Carpa démontre en effet que le secteur tertiaire représente 56% du Produit intérieur brut (PIB) du Cameroun, 25% pour le secteur secondaire, et 19% pour le secteur primaire. Dieudonné Bondoma Yokono constate que le secteur tertiaire camerounais est malheureusement dominé par le commerce et les activités informelles. 
Bien que dégageant une légère amélioration, «l’offre de production locale reste toutefois insuffisante. Le Cameroun doit se positionner dans les marchés captifs internationaux», pense fermement, le Ministre des petites et moyennes, de l’économie sociale et de l’artisanat.

Le SND 30 cible par conséquent 9 secteurs afin d’impulser l’import-substitution (industrie, forêt et bois, hydrocarbures, pétrochimie et raffinage, agro-industrie, Chimie et pharmacie, numérique, construction et services professionnelles etc….). L’Etat et le secteur privé devraient par ailleurs créent les conditions d’une interactivité : identifier les freins à la qualité des produits, redéfinir les supports et les documents techniques, valorisation de la recherche, améliorer le packaging, fiscalité incitative, fonds de promotion des Pme etc… La 6ème édition des journées nationales de la petite et moyenne entreprise a succédé à la 2ème édition des «Week-ends du Made in Cameroon», organisés du 2 au 5 décembre 2021, par le Douala Grand Mall et Asenia. 

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