22 novembre 2024

Harcèlement sexuel: Nouveau scandale à Orange Cameroun

L’opérateur de téléphonie mobile est, une fois de plus, sur les devants de la scène. Une autre affaire de moeurs retentissante, après celle ayant mis en cause, il y’a quelques mois, Frédéric Emmanuel Debord, l’ancien Directeur général de cette entreprise. Le nommé Michel Mekoulou a été limogé ce 19 avril 2022 pour «harcèlement sexuel», à l’endroit de Kerenne Rivière Biboli, employée au sein de la filiale camerounaise du groupe français de télécommunications.

Membre permanent du Comité directeur d’Orange Cameroun, et par ailleurs, Directeur expérience clients au sein de cette entreprise, Michel Mekoulou a fait l’objet d’une dénonciation provenant de Koungou Ndengue Corneille, le Président national du Syndicat national autonome des travailleurs des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Syntic).

Par correspondance du 30 mars 2022, ce syndicat a en effet saisi Patrick Bénon, le Directeur général d’orange Cameroun sur ces graves faits: «Nous, le Syndicat national autonome des travailleurs des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Syntic), présent au sein des sociétés et des équipementiers des télécommunications (Camtel, Emploi service, Ericsson, Ihs, Intelcia, Mtn, Nokia, Orange et Vodacom), voulons d’abord vous exprimer par cette correspondance notre indignation, notre dégoût, et notre ferme condamnation à la lecture des accusations de Madame Kerenne Rivière Biboli, dans son courriel du 29 mars 2022 qu’elle vous a adressé et dont notre syndicat, le Syntic est en copie. Votre collaborateur Monsieur Mekoulou Michel membre permanent du Comité directeur d’Orange Cameroun et par ailleurs Directeur expérience clients y est nommément cité pour des faits graves de harcèlements sexuels sur sa personne», mentionne Koungou Ndengue Corneille.

Et ce dernier d’interpeller Patrick Bénon: «en votre qualité de Directeur général de la société de droit camerounais Orange Cameroun S.A, votre responsabilité est engagée. Notre syndicat tient à vous rappeler qu’en date du 2 juin 2021, le gouvernement français a déposé en procédure d’urgence l’adoption de la Convention N° 190 de l’OIT, qui condamne les violences et le harcèlement en milieu de travail. l’Assemblée nationale de France a adopté la Loi N° 2021-1458 du 8 novembre 2021 autorisant la ratification de la Convention N° 190 de l’OIT, relative à l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail….», ajoute Koungou Ndengue Corneille.

Le Syntic s’interroge sur ces faits alors même qu’ils sont interdits par le Code éthique d’Orange Cameroun. Après avoir saisi Christel Heydemann, la Directrice générale du groupe Orange, le Syntic prévient Patrick Bénon, sur le calvaire enduré par Kerenne Rivière Biboli, et la démarche envisagée pour la défense des intérêts de la victime : «au cas où notre démarche dans le cadre du dialogue social reste sans effet, nous nous faisons le devoir de saisir à la fois les juridictions du Cameroun et de la France tant au civil qu’au pénal dans le but de réclamer des réparations à toutes les victimes qui se dévoilent déjà, et particulièrement pour Madame Kerenne rivière Biboli. Son contrat de travail a été arrêté abusivement alors qu’elle était en congés de maternité. Elle a été harcelée pendant plus de quatre années et ceci pendant toute sa grossesse. Son enfant a été traumatisé (…)», relève la correspondance du Syntic.

Exigeant «des mesures fortes» à l’endroit de Michel Mekoulou, le Syntic attendait du Directeur général d’Orange Cameroun, «la suspension» de ce dernier, «jusqu’à la conclusion d’une enquête sérieuse et impartiale devant dégager éventuellement les responsabilités de la société ou des siennes». Par ailleurs, le groupe syndical réclamait «la confirmation de Madame Kerenne Rivière Biboli en Contrat à durée indéterminée, et à rétablir son honneur». 20 jours après la saisine de Patrick Bénon, Mekoulou Michel membre permanent du Comité directeur d’Orange Cameroun et par ailleurs Directeur expérience clients, a été exclu des effectifs d’Orange Cameroun. Ce nouveau scandale de harcèlement sexuel réveille un précédent dans lequel était impliqué, Frédéric Emmanuel Debord, ancien Directeur général d’Orange Cameroun, en poste aujourd’hui à Madagascar. Ce, à l’endroit de Enguelle Ngono Évelyne, ex-Directrice des ressources humaines de cette société, en 2019.

Félix Beda

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