24 novembre 2024

Cameroun: seulement 15% de l’or produit est exporté dans la légalité

La révélation a été faite ce 20 juillet 2022 à Douala, lors de la cérémonie d’ouverture d’un séminaire de renforcement des capacités du personnel des Douanes et autres acteurs, dans la lutte contre les trafics et la contrebande sur les plateformes aéroportuaires. À l’initiative du Ministère des mines, de l’industrie et du développement technologique, les assises se tiennent jusqu’au 22 juillet 2022.             

En présence des hauts cadre des administrations de la Douane camerounaise, du Ministère des mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmidt), des Aéroports du Cameroun (Adc S.A), Gabriel Dodo Ndoke, le Ministre des mines, de l’industrie et du développement technologique, a jugé opportun de réunir autour d’un même objectif, ces acteurs. Ce, pour permettre une maîtrise des pratiques et de la cartographie des activités frauduleuses, inconnues de l’Etat du Cameroun. 

Au-delà de la porosité des frontières nationales, il faut noter, la très faible maîtrise des techniques utilisées pars les trafiquants et les contrebandiers pour distraire illégalement les mines du Cameroun. D’où le  présent  « séminaire de renforcement des capacités du personnel des douanes en matière de lutte contre les trafics et la contrebande des pierres et métaux précieux sur les plateformes aéroportuaire ». Durant 72 heures, les participants, vont échanger sur les différents thèmes, afin qu’ils soient assez édifier sur les volets juridique, administratif et les politiques gouvernementales y relatives. Le Cameroun étant membre du système de certification du processus de Kimberley (SCPK), est astreint de mettre en place un ensemble d’outils et de méthodes de lutte contre les trafics et la contrebande des substances minérales précieuses et semi-précieuses selon l’accord cadre qui lie les pays membres.       

Malgré le potentiel minier aurifère et diamantifère dont regorge certaines zones,   Il faut dire que l’exploitation de ces pierres précieuses est encore artisanale. « Au niveau du circuit formel en 2013, l’on a enregistré 2200 carats alors que les productions annuelles moyennes d’or sont estimées à 3 tonnes. La consommation locale de ces substances est estimée à environ 5% de la production, les 95% restant sont par conséquent destinée à l’exportation. Cependant les volumes d’exportation légales des diamants représentent environ 65% de production nationale de cette substance alors qu’à peine 15% de l’or produit est exporté dans la légalité », précise Daniel Marckaire Eloung Nna, Secrétaire général permanent de Kimberley process Cameroun. Ce bilan négatif contribue à plomber l’économie nationale, ce qui a pour conséquence les pertes financières sur les recettes fiscales et douanières.                         

Les objectifs du séminaire                   

Dans le but d’apporter des solutions à ces problématiques,  de réguler ce secteur riche en opportunités d’emploi et générateur de devises et ressources, le SNPK à travers ce séminaire vise à : améliorer les connaissances des acteurs institutionnels chargés de la lutte contre les trafics et la contre bande des substances minérales sur les plateformes aéroportuaires, harmoniser les méthodes de lutte contre les trafics et la contrebande des substances minérales des aéroports internationaux de Yaoundé-Nsimalen, Douala et Garoua, former les participants en détection des substances minérales précieuses par imagerie laser, améliorer la connaissance des acteurs institutionnels chargés de la lutte contre  les trafics et la contrebande en matière de procédure de saisie, vulgariser les résolutions et recommandations de l’atelier de haut niveau du processus de Kimberley sur la lutte contre les trafics et la contrebande des diamants bruts, et enfin, éradiquer le trafic transfrontalier des substances minérales précieuses et améliorer les volumes d’exportations légales des dites substances.    

Les travaux qui se déroulent sous forme d’exposés théoriques et des séances d’échanges, connaissent la participation de 60 acteurs, qui constituent la chaîne de lutte à savoir la Direction générale de la Douane affectée dans les aéroports internationaux de Douala, Yaoundé-Nsimalen et Garoua, représentée par Mvondo Elanga commandant de la Brigade littoral 2, les responsables des structures chargées du filtrage et du contrôle des  passagers dans ces aéroports (CAAT, DGSN, CCAA, ASU, AVSEC), et le personnel du Minmidt et du SNPK.                  

Les perspectives          

Au terme de ce séminaire, les différentes administrations et participants doivent être à mesure de s’approprier des procédures et des techniques de lutte contre les trafics et la contrebande des substances minérales sur les plateformes aéroportuaires, s’approprier les techniques de détection par image laser des substances minérales lors des filtrages des bagages, capables d’identifier les différents acteurs impliqués dans lutte contre  les trafics et la contrebande des substances minérales et de reconnaître leur mission, de maîtriser les circuits de commercialisation des diamants bruts. Car, l’Etat du Cameroun entend protéger et avoir une traçabilité de ses ressources minières.

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