Complexe sportif d’Olembe: le Cameroun va réclamer les fonds versés au Canadien Magil
La somme revendiquée représente une partie de l’avance de démarrage des travaux repris, ainsi que celle du prêt-relais de 4 milliards de FCFA. La proposition est contenue dans une correspondance adressée ce 3 janvier 2021 par Narcisse Mouelle Kombi, le Ministre des sports et de l’éducation physique adressée à Ferdinand Ngoh Ngoh, le Ministre d’État, Secrétaire général de la Présidence de la République.
Le Gouvernement camerounais a décidé d’en découdre définitivement avec l’entreprise Canadienne Magil, repreneur du chantier de construction du complexe Olembe de Yaoundé, après la défection de l’Italien Piccini en 2021. Une correspondance de Narcisse Mouelle Kombi, le Ministre des sports et de l’éducation physique adressée à Ferdinand Ngoh Ngoh, le Ministre d’État, Secrétaire général de la Présidence de la République, apporte des détails exhaustifs sur les intentions de l’État du Cameroun face à ce prestataire.
D’après Narcisse Mouelle Kombi, la résiliation unilatérale du contrat d’achèvement dudit chantier par Magil, et son intention de porter le litige l’opposant à l’État du Cameroun devant une cour d’arbitrage international, signifie clairement que le gouvernement Camerounais « doit réclamer la restitution immédiate d’une partie de l’avance de démarrage ainsi que celle du prêt-relais de 4 milliards de FCFA, faute de quoi Magil doit être poursuivi pour atteinte à la fortune publique. En plus, en arbitrage international, le Gouvernement s’opposera fermement à toutes prétentions financières de Magil », indique le Ministre des sports Camerounais.
Dans la correspondance adressée au Ministre d’État, Secrétaire général de la Présidence de la République, superviseur de la task force en charge de conduire ce complexe, Narcisse Mouelle Kombi affirme que l’entreprise Canadienne a perçu en juin 2021, un montant de 4 milliards de FCFA représentant prêt-relais exceptionnel et 38 milliards de FCFA du prêt-garanti, soit 76% du budget total du projet). Pourtant, ajoute le Ministre, Magil « n’a achevé aucune composante du complexe d’Olembé laissée par Piccini ».
Que reproche-t-on à Magil?
Par ailleurs, l’entreprise est accusée par le membre de gouvernement d’intensions malsaines, refus de transmission de retroplanning du suivi du projet, retard délibéré de transmission de la programmation de l’avant-projet sommaire de la phase ll, multiplication des subterfuges pour ralentir artificiellement les travaux, gonflement des prestations, arrêts inexpliqués des travaux, surfacturations, doubles facturations, rémunération exponentielle du personnel expatrié, fausse allégations de maladie de Franck Mathiere, le Vice-Président de Magil, et resonsable du projet, mauvaise foi, chantage etc…
« Tous ces artifices avaient pour but de siphonner le budget projet dans l’optique d’obtenir une rallonge budgétaire, plus des 55 milliards de FCFA de prêt-garanti, les coûts de la phase 2, évalués par Magil, se situent entre 65 et 110 milliards de FCFA. Ce qui pourrait porter le coût définitif du complexe sportif d’Olembe à plus de 250 milliards de FCFA, avec por but de spoliation de l’État », clarifie Narcisse Mouelle Kombi à Ferdinand Ngoh Ngoh.
Avec un taux d’vancement des travaux estimé à 1,3% depuis 2 ans, il est également reproché à Magil d’impayés de prestations aux sous-traitants et fournisseurs: soit 3 milliards de FCFA aux sous-traitants locaux, et 10 milliards de FCFA à Razel, entreprise Française de Btp. Il est important de relever que le Gouvernement Camerounais avait suspendu le déblocage des décomptes au profit de Magil, au regard de plusieurs manquements.
Solliciter les sous-traitants
La Task force avait ainsi conditionné la reprise desdits paiements par la justification préalable de l’utilisation des fonds perçus, l’achèvement des lots en travaux (stade principal, hôtel, centre commercial), et l’entame des travaux de la phase ll (construction du gymnase, de la piscine olympique, des courts de tennis, des terrains de basketball, volleyball et handball).
« Pour tous ces travaux, Magil a déjà perçu l’avance de démarrage , conformément à son contrat, soit 21,9 milliards de FCFA », précise le Ministre des sports. Après cette résiliation unilatérale spectaculaire de contrat, l’État du Cameroun dispose désormais de deux options pour relancer ce chantier: « nous pensons que le chanter du complexe sportif d’Olembe peut être achevé avec des fonds publics, sous la supervision de l’État et l’encadrement des travaux par un Directeur de projet ayant une bonne connaissance de ce chantier. Pour y parvenir, il est nécessaire de remobiliser les sous-traitants qui ont l’expérience de ce chantier dans toute sa complexité. En attendant de trouver une issue au différend avec Magil, l’État pourra prendre sur lui de payer les arriérés dus aux sous-traitants », propose le Ministre.
Gad Samy