Réforme de la Direction technique nationale: les vérités de François Ngoumou
« La Direction technique nationale ne peut pas avoir pour seuls salariés, le Directeur technique et son adjoint… »
Depuis les derniers travaux de la Commission ad-hoc, en charge de la réforme de la Direction technique nationale, en vue de la modernisation et de la gestion des équipes nationales de football, du 30 juillet au 3 Août 2018, le sujet portant sur l’importance de la Direction technique nationale se pose avec acuité. Les récents échecs des Lions Indomptables du Cameroun face à la Namibie, et des U23 face au Gabon, avaient provoqué une réunion de crise à la Fecafoot, où étaient conviés tous les entraineurs des sélections nationales, pour faire le point et trouver des pistes de sortie de la crise des résultats que connaît le Cameroun. Sur le plan local, le football jeune peine à se mettre sur les rails, et l’exigence de l’établissement de la carte nationale d’identité, pour l’enregistrement des jeunes joueurs, semble d’avantage compliquer la tâche. François Ngoumou, entraineur de football et membre de la Commission ad-hoc, en charge de la réforme de la Direction technique nationale, évoque quelques pistes de solutions.
– Pourquoi a-t-on le sentiment que la Dtn est inexistante au Cameroun ?
Le Décret de 2011 portant création de la Direction technique nationale, nouvelle formule, avait défini un organigramme bien précis avec une décentralisation à la base. Les Départements et les Régions devaient, en principe, avoir en leur sein des directeurs. Jusqu’à présent, ce n’est pas effectif. Il faudra rendre cela opérationnel, pour résoudre pas mal de problèmes du football Camerounais.
– Comment cela devrait concrètement se matérialiser dans nos sélections nationales ?
Aux niveaux des sélections nationales, il faut créer des sélections intermédiaires ( U16, U18, U19, U21), pour la traçabilité, même s’il n’y a aucune compétition Caf pour elles. Il faut organiser des regroupements et des matches amicaux pour pallier à ce déficit. La Fecafoot doit financer la Direction technique nationale, à travers les fonds qui viennent de la Fifa, pour permettre aux sélectionneurs des équipes nationales, d’être des membres de cette Dtn, et être salariés avec un emplois bien précis.
– Au point où nous en sommes, que faut-il faire dans l’urgence ?
Un toilettage des équipes nationales s’impose, une contractualisation des entraîneurs nationaux et l’affectation de ceux ci à la Dtn est nécessaire. La Direction technique nationale ne peut pas avoir pour seuls salariés, le Directeur technique et son adjoint. Même un Secrétariat est inexistant, encore moins, le matériel didactique. C’est à la Fecafoot de trouver les moyens à la Dtn, et ces moyens, comme je l’ai dit plus haut, doivent provenir des retombées de la Fifa, pour permettre à la Dtn de travailler sereinement.
– La question de la carte nationale d’identité ne plombe-t-elle pas d’avantage le développement du football jeune ?
La carte nationale d’identité n’est pas la solution pour le football jeune. Quel est l’intérêt pour un parent d’aller faire ce document à son enfant de 11 ans ? Les solutions sont l’autorisation parentale, le certificat médical, et l’acte de naissance. La Fédération camerounaise de football attribue une licence, à partir de ses éléments et la garde dans une base de données. Cela évitera les trafics d’âge.
Propos recueillis par Sylvain Kwambi