21 novembre 2024

Gestion: le Chantier naval doit 5,7 milliards de FCFA à la Cnps et à la Dgi

L’entreprise qui connaît depuis le 23 mai 2023 un mouvement social, croule également sous une dette d’environ 1,2 milliards de FCFA représentant les arriérés de salaire datant de février 2023.

Une dizaine de revendications fondent le mouvement de grève engagée le 23 mai 2023 par le personnel du Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic). D’après la correspondance adressée par les trois syndicats représentés dans cette entreprise ((Sntimatec, Syntrenac, Synatchat-Somicam)

Il s’agit du paiement dans un délai de 7 jours à compter du 15 mai 2023, des salaires des mois de février, mars et avril 2022, des arriérés des primes de salissure-technicité et risques dotées par le Conseil d’administration depuis 2021,  des allocations des médailles d’honneur de travail depuis plus de 12 ans, et des allocations familiales par la Cnps du fait du non reversement des retenues à  la source par le Cnic, de l’arbre de noël 2021, et des frais de couture du 1er mai 2021 (5000 FCFA par agent). 

Par ailleurs, les grévistes fustigent l’absence d’une assurance maladie, ainsi que des festivités relatives à  la fête du travail 2023. De sources fouillées, ll apparaît que la dette sociale du Chantier naval et industriel du Cameroun est composée d’un montant de 1,2 milliards de FCFA d’arriérés de salaire depuis février 2023, d’une enveloppe de  800 millions de FCFA d’arriérés de dette du personnel à la retraite, et de 5,17 milliards de FCFA représentant le cumul des impôts et des cotisations sociales.

Le Chantier Naval et Industriel du Cameroun est une compagnie qui offre des prestations dans le domaine de la maintenance des navires nationaux comme étrangers. Créée en 1988, le CNIC est spécialisée dans les activités de réparation de navires et de réhabilitation de plates-formes pétrolières au Cameroun et dans la sous-région (activités, prestations, séparation navale, agence en consignation, travaux pétroliers Onshore, travaux pétroliers Offshore, réhabilitation de plateformes pétrolières etc…). 

Doté d’un capital social de 18,8 milliards de FCFA, le Chantier naval et industriel du Cameroun compte environ 323 employés. L’entreprise demeure toutefois dans une instabilité chronique du fait de sa lourde dette qui plombe son exploitation. Dans son rapport 2020, sur la situation des entreprises publiques et des établissements publics, la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et para public de 2020 proposait l’accélération de la restructuration du Cnic, adossée sur un plan de financement efficace qui devait permettre au Chantier naval et industriel du Cameroun de rompre avec les pertes et se hisser vers une trajectoire de compétitivité et de viabilité économique et financière durable. 

Au 31 décembre 2020, le Cnic affichait un dette globale de 19,27 milliards de FCFA. Dette constituée de 10% d’arriérés fiscaux, 6% de cotisations sociales, 63% de la dette fournisseur, 2% des avances reçues des clients et 8% pour les autres dettes. La tendance négative s’est poursuivie en 2021. L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires déficitaire de 3,22 milliards de FCFA, d’après la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et para public dans son dernier rapport sur la situation des entreprises publiques et des établissements publics. Sous la même période, le Cnic affiche un résultat net déficitaire  de 4,92 milliards de FCFA.

Félix Beda

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