24 novembre 2024

Carburants: après deux hausses de prix en 12 mois, le Gouvernement prépare une revalorisation de 5% des salaires des agents publics  

(Ripostes, Auguste Domo). Suite à la dernière hausse intervenue le 1er février 2023, la subvention sur les produits pétroliers est passée de 1000 milliards de FCFA à 640 milliards de Francs CFA par an. Yaoundé envisage, pour juguler la nouvelle augmentation de ce 3 janvier 2024, mener une série de dialogue avec les partenaires sociaux, et revoir le traitement salarial des fonctionnaires.

« Vous devez savoir que dans le but de maintenir les prix à la pompe à leur niveau actuel, qui est largement inférieur à celui pratiqué dans les pays voisins, l’État doit, au prix d’importants efforts financiers, fortement subventionner les importations de produits pétroliers. Le poids de ces subventions pèse lourdement sur notre budget et rétrécit considérablement les ressources, dont nous avons le plus grand besoin, pour apporter des réponses aux autres problèmes auxquels nos populations sont confrontées. L’année dernière, le Gouvernement a été amené à procéder à un léger relèvement des prix des carburants à la pompe. (…) Cependant, cette subvention continue de peser significativement sur le Trésor Public. Nous n’aurons très certainement pas d’autre choix, que de la réduire de nouveau. Nous veillerons néanmoins à ce que les ajustements nécessaires n’impactent pas substantiellement le pouvoir d’achat des ménages ». Ainsi informait, pour prévenir, le Président de la République, S.E Paul Biya, dans son discours de fin d’année à la Nation, le 31 décembre 2023.

Plus d’un mois après cette annonce, c’est désormais officiel. L’État du Cameroun a procédé à une augmentation des prix de certains produits pétroliers. Un communiqué de Séraphin Magloire Fouda apporte des précisions à propos: « en raison de la nécessité de résorber les contraintes budgétaires croissantes auxquelles l’État est confronté, et d’éviter les tensions dans l’approvisionnement du marché national, en produits pétroliers, le Goua entrepris des concertations avec les partenaires sociaux, au terme desquelles, les prix des carburants sont réajustés…. », informe le Secrétaire général des Services du Premier Ministre, ce 2 février 2024.

Désormais, les usagers et consommateurs de ces produits devront debourser dès ce 3 février 2024, 840 FCFA pour 1 litre de super ( 730 FCFA avant), et 828 FCFA le litre pour le Gasoil ( 720 FCFa avant). Soit des hausses respectives de 110 FCFA et 108 FCFA. Rappelons qu’il s’agit de la seconde hausse en 1 an. Les prix du carburant à la pompe au Cameroun avaient déjà augmenté de 100 FCFA pour l’essence, et 145 FCFa pour le gasoil, le 1er février 2023. Une hausse de plus de 15% .

Notons également que c’est sous la pression des bailleurs de fonds (Fmi et Banque Mondiale), que le Gouvernement Camerounais a décidé de réduire progressivement l’enveloppe affectée en soutien aux prix des produits pétroliers: « grâce à cette mesure, la subvention des produits pétroliers, qui était de plus de 1000 milliards de Francs CFA en 2022, a été réduite à environ 640 milliards de Francs CFA en 2023 », indiquait par ailleurs S.E Paul Biya, le 31 décembre 2023.

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Dans son communiqué, Séraphin Magloire Fouda précise, en plus que, les prix du pétrole lampant et du gaz domestique restent inchangés: 350 FCFA le litre à la pompe, 6500 FCFA, la bouteille classique de butane. Ces nouvelles mesures interviennent au moment où, le pouvoir d’achat des populations Camerounaises est mis à rude épreuve, du fait de la conjoncture internationale. Le Gouvernement Camerounais envisage, dès lors, « de mettre en oeuvre, à brève échéance, les mesures d’accompagnement ». 

Séraphin Magloire Fouda présente dans son communiqué: la revalorisation des revenus des agents publics, à hauteur de 5 % du salaire de base, l’ouverture du dialogue avec le Secteur privé sur le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (Smig), ainsi que sur les questions connexes, l’allègement de certaines charges fiscales et douanières dans le secteur du transport routier. « D’une manière générale, le Gouvernement s’engage à poursuivre les négociations avec toutes les parties prenantes, afin de mitiger l’impact du réajustement sus-mentionné des prix des carburants sur le pouvoir d’achat des ménages et l’activité des entreprises », conclu Séraphin Magloire Fouda.

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