21 novembre 2024

Accidents de la route: Ngalle Bibehe, le Ministre incompris des usagers

Un peu plus de 72 heures après la publication d’un communiqué fixant les modalités de circulation sur les axes routiers (1er juin 2022), plusieurs accidents ont été enregistrés sur les routes camerounaises dont celui survenu le 4 juin 2022 sur la Nationale N° 3. Un drame spectaculaire de trop malgré la multitude de mesures et campagnes menées par Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, le Ministre des transports. Évocation.

Afin de réduire au maximum, le nombre de morts sur les axes routiers les plus fréquentés durant la période des grandes vacances, le Ministre des transports Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe a commis un communiqué à l’attention des usagers et du public dans le cadre de «la lutte contre les accidents de circulation routière en période de forte mobilité des biens et des personnes, notamment lors du départ en vacances des élèves et de rentrée scolaire», peut-on lire dans le communiqué y relatif. Cette campagne spéciale qui couvre toute l’étendue du territoire national, a débuté le 1er juin 2022, et s’achève le 30 septembre de la même année.

Durant cette période de campagne spéciale, le Ministre a recommandé à ses équipes sur le terrain de mettre un accent particulier sur: «le respect de limitation de vitesse, le contrôle de l’état technique des pièces administratives des véhicules, et en particulier les camions, bus et engins lourds, la lutte contre la surcharge et le transport clandestins». Aux contrevenants qui n’obseveront pas scrupuleusement ces mesures, «il prendra toutes les mesure appropriées ainsi que toutes les sanctions prévues par la réglementation en vigueur», prévient le Ministre.

Pour le membre du gouvernement, c’est une invite à plus de responsabilités et de civisme à l’endroit des conducteurs, des responsables d’agences de voyages, ainsi que des usagers, qui doivent faire les leurs, l’application de ces mesures, et accompagner l’Etat du Cameroun dans sa lutte contre les accidents routiers.

Malgré ces instructions préventives qui s’ajoutent à de précédentes mesures (opération Zéro accident du 5 octobre 2020 au 31 janvier 2021, radars routiers, campagnes de sensibilisation etc…), la route continue de tuer. Le dernier drame est celui survenu ce 4 juin 2022, sur la Nationale N°3, plus précisément à 2 km du poste de péage d’Edea entre un camion et un petit véhicule transportant du carburant. Le bilan de l’accident fait état de 5 morts.

D’après chiffres émanant d’une étude menée par le Cabinet Cyscom, étude sur «l’impact des mesures de sécurité routière au Cameroun», les accidents de la circulation ont provoqué la mort de plus de 3.000 personnes en 2021 au Cameroun. En outre, les statistiques établies par la Gendarmerie nationale et révélées par le Ministre des transports dévoilent, 3525 accidents et 1588 tués en 2011, en 2012 (3327 accidents et 1187 tués), en 2013 (2997 accidents et 1160 tués), en 2014 (3065 accidents et 1081 tués), en 2015 (2896 accidents et 1091 tués), et en 2016 (2954 accidents et 1241 tués).

Le même rapport indique 2341 accidents et 929 tués ont été enregistrés en 2017, 1898 accidents et 782 tués en 2018, et 1533 accidents et 627 tués en 2019.
Concernant les causes, le rapport «Cyscom» énoncent les facteurs accidentogènes: 35% desdits accidents sont imputables à l’excès de vitesse, 17% à l’état du véhicule, 10,5% à la conduite en état d’ébriété, 10,5% à la non-maitrise du volant, 10% à l’état de la route, 7% au mauvais dépassement, et 10 % aux autres causes. Avec le drame de ce 4 juin 2022, il n’est pas superflu de s’interroger: Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe serait-il incompris des usagers de la route?

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