21 novembre 2024

Affaire Martinez Zogo: le Dr. Feumba Samen s’interroge: « Amougou Belinga est-il abandonné par le Consortium l’Anecdote? »

L’attaque qui a visé le PDG du « Groupe l’Anecdote » a suscité très peu d’émotion dans le pays et presque pas des marques de solidarité dans la corporation des journalistes. Une controverse qui a créé des amalgames entre hommes des media, hommes d’affaires, et la posture même que Amougou Belinga a choisie au fil des ans en relation avec son arrogance ?,  ses affaires et ses amitiés, et qui n’arrangent pas toujours ceux qui sont dans son environnement ou en concurrence avec lui. Au-delà des attaques personnelles, c’est l’ensemble des pièces du puzzle de « l’Empire Belinga qui se trouve pris pour cible. Cette chasse à l’homme inaccoutumée est suivie par l’ensemble des Camerounais toujours à l’affut de choses nouvelles, et les media mercenaires occidentaux qui manipulent l’information au profit du plus offrant et des intérêts de leurs pays. Malheureusement, les dessous de cette guerre aux intérêts multiples échappent à « l’Empire médiatique Belinga » qui reste muet.

Difficile positionnement éditoriale

Face aux crétins du monde politique, aux désaxés de la sphère médiatique, et aux grincheux des milieux économiques, qui cherchent à abattre le PDG de Vision Finance, deux lignes sans s’affronter, s’offrent aux journalistes du Consortium l’Anecdote. La première pense qu’il ne faut pas se mettre en travers de la route de la justice par quelque type de genres journalistiques que ce soit pendant que les enquêtes sont en cours. Ils préfèrent passer en mode white (flou ou clair-obscur), off, et aphone. La ligne contraire estime qu’il faut répondre au camp adverse qui a inondé les media traditionnel et virtuel, de mensonges. Cette ligne soutient que la justice couperait quelques têtes dont celle de Belinga pour satisfaire  les exigences macabres de la rue.

D’ailleurs tout se dessinait dans ce sens. La rafle opérée au sein de la famille et des proches amis et collaborateurs du patron de Vision 4 pour besoin d’enquêtes préliminaires, alors que l’entourage du principal suspect (le Colonel Justin Danwe) n’était pas inquiété, montrait que la justice ne serait pas impartiale. Cette ligne qui paraissait radicale a fini par avoir raison. Amougou Belinga, le typhon le monstre effroyable, le père de tous les monstres, ce fils cadet de Gaia et du Tartare, que les anti Belinga agitaient pour faire peur à la République, est en cage. Il a été mis en examen à la prison principale de Yaoundé. Depuis lors, le cyclone dans les rues ne soulève plus les vagues. La bourrasque médiatique ne menace plus. L’ouragan dans les chaumières ne souffle plus. La tempête sur les réseaux sociaux a cessé de menacer.

Non-contextualisation des faits

C’est la première fois qu’un patron de media est ainsi ciblé, avec autant de retentissement, pas pour ce qu’il publie. Mais pour des jeux d’intérêt. Bien évidemment, les journalistes du Consortium l’Anecdote ne semblent pas prendre la pleine mesure des enjeux de cette guerre politico-économique avec les media aux avant-postes. Ils sont presque coi. Ils manquent de punch dans le traitement de ce dossier criminel. L’angle d’‘attaque retenu par le journal l’Anecdote, premier maillon de la chaîne de succès de Belinga et de son expansion médiatique est décevant. Aucun papier essentiel et constructif pointu. L’écriture reste coincée dans le style des jours gras. Pire, les contributions extérieures (chronique, libre propos, tribune, opinion) sont rejetées. Leur concerne ne porte pas sur le fond ou la pertinence de l’analyse. Mais sur entre autres raisons, le nombre élevé de caractères que contiennent ces papiers. Paradoxalement, des organes de presse qui ne dorment pas sur le doux cocon de Amougou Belinga, ni n’ont aucune dette morale vis-à-vis de lui, publient ces papiers. Mieux, ils sont à la Une.

Dans les rédactions du Consortium, la confusion règne entre la ligne éditoriale des jours normaux et celle à adopter alors que la maison est attaquée à la racine. Le non-dépassement des pré-acquis, et la non-contextualisation des faits, sont à l’origine de ce manque d’initiative. Le Messager, Le Jour, Mutations, plus rodés, auraient publié des dossiers pour défendre leur case. C’est ce que les journaux burkinabè comme L’Evènement, Bendré, ou L’Indépendant de Norbert Zongo, ont fait lorsque ce dernier avait été assassiné le 13 décembre 1998 à Sapouy (ville située dans la province du Ziro et la région du Centre-Ouest au Burkina Faso). Les journaux comme L’Hebdo du Burkina, n’étaient pas en reste. Ils avaient produit des séries et dossiers pour soutenir le camp Compaoré. Dans cette bataille médiatique, ils s’appuyaient sur les contributions extérieures, et ce, peu importe le nombre de caractères. Car, face à l’adversité, on ne choisit pas de quel côté du lit on sort des draps.

En feuilletant L’Elite, Le Messager, Le Soir, La République, Le Jour, L’Economie du Cameroun, Sans Détour, Mutations, L’Unité, Le National, Forum Libre, La Voix des décideurs, L’Indépendant, Fleche d’Afrique, Le Courrier, Week Info, Reporters hebdo,  un constat saute à l’œil. Ils publient des papiers sur une pleine page et même sur deux. L’important c’est qu’ils contribuent à étayer leur thèse.

Axe de stratégie communicationnelle que les journalistes de l’Anecdote n’exploitent pas. Mais se contentent de petits papiers sur des sujets éparses qui disent des choses insignifiantes et sans prise sur l’actualité. Alors que, en cette période agitée de leur existence, le journalisme ne consiste pas à couvrir les célébrités que le Cameroun n’en a d’ailleurs pas, la mode et la culture, qui sont acculturées, les recettes, ou les nouvelles des régions. Le journalisme au sein du Consortium l’Anecdote, devrait être celui qui questionne les valeurs sociales qui font qu’on fasse endosser à un tiers un crime qu’il n’aurait pas commis. Un journalisme qui s’interroge sur la politique de l’ombre qui fait du crime un mode de règlement de compte, et un moyen d’accession au trône. Le journalisme de l’Anecdote en cette saison trouble devrait poursuivre la vérité quitte à choquer ou offenser pour démontrer que Amougou Belinga serait innocent.

Acte d’abandon et de déloyauté

Malheureusement, dans le traitement de ce dossier, les journalistes du Consortium l’Anecdote n’ont pas totalement rempli leur mission de soutien corporatif vis-à-vis de leur patron. Ce qui semble avoir effrité leur obligation de loyauté qui s’accompagne généralement d’une obligation de fidélité ou de confidentialité vis-à-vis de l’employeur. Une obligation qui impose au salarié de ne pas commettre d’agissements susceptibles de porter préjudice à son employeur. Ce glissement de loyauté s’explique par le manque de réseaux entre les media de l’Empire Belinga et les difficultés de coordination qui en résultent pour traiter le dossier Martinez. Ceci non pas nécessairement en faveur de leur patron, mais pour déblayer les zones d’ombre construites sciemment par les media mercenaires. Un manque de stratégie dans la communication qui a exposé le patron de Vision Finance à des risques démultipliés, et contribué socialement à son isolement.

Pourtant, rien n’explique ce laxisme des journalistes du Consortium l’Anecdote, puisque des témoignages fusent et affirment qu’il n’existe pas de difficultés relationnelles entre eux et leur employeur. Et l’on sait que les liens intimes sont cruciaux dans les processus d’intégration sociale, professionnelle, et participe à la productivité. Ces journalistes devraient donc à travers une remobilisation rédactionnelle, informer le public sur les faits en déconstruisant les vérités fausses des mediamensonges. Se constituer en rempart des consciences afin de montrer à tous qu’ils sont tous ensemble avec Belinga dans l’adversité et tous ensemble contre ses adversaires résolus. Aller à l’encontre de ces principes c’est contribuer à la destruction de tout l’édifice de communication élaboré pendant environ 30 ans pour restaurer un certain équilibre dans l’espace médiatique camerounais happer par des idéologues totalitaristes.

Modification de l’identité sociale

Le battage médiatique anti-Belinga mené par les fêlés a pris en otage une majorité silencieuse. Jeté Amougou Belinga à la vindicte populaire. Heureusement, le temps s’égrenant joue en sa faveur. Il triomphera dans la dernière ligne droite de cette zone de turbulence. Car les Camerounais s’ils ont été dupés au départ de cette affaire ne le sont plus. Ils prennent de plus en plus son parti. Militent pour sa mise en liberté. Un revers qui montre que l’artisan du Consortium l’Anecdote, nouveau venu dans les eaux troubles de la politique et de la mare souillée du monde des affaires et qui s’est taillé l’étoffe d’un vieux navigateur, n’apparaît plus comme un homme seul.

Dans la foulée, le 6 février 2023 devrait être le 11 septembre du ‘Consortium l’Anecdote. Et le 23 février, l’année 1980 de Belinga. Ceci en référence à Simon Malley, militant à la plume acérée, fondateur en 1969 de Africasia devenu Afrique-Asie en 1972, accusé en 1980 par le ministre français de l’Intérieur, Christian Bonnet, de nuire par ses propos, aux intérêts de la France dans des Etats ayant avec elle des relations diplomatiques normales, et expulsé de France la même année. C’est ce que les Camerounais ont compris et vont éviter à Belinga.

Ni la trahison, ni les défections n’entameront son aura

Ne pas être avec ou être du côté de Belinga ne change rien dans ce qui le définit intrinsèquement. Il n’a pas besoin de jouer le rôle de l’homme trahi, même si tout montre qu’il a été trahi. Il sait creuser dans le roc. Il reste toujours debout. Il reste l’homme qui pourrait comprendre à partir de cette affaire l’opportunisme des Camerounais.

Conséquemment, il n’a que faire du caractères taiseux de ses propres journalistes, de ses collaborateurs, et des ralliements des patrons de presse qu’il a soutenus et financés vers ses adversaires. La trahison, les défections n’entameront pas l’aura de cet homme solidement installé dans la perspective d’un duel pour la justice. D’ailleurs, dans les milieux sains, l’acharnement contre lui l’a déjà transformé en victime, et pourrait se retourner finalement et automatiquement contre ses adversaires.

Feumba Samen

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