21 novembre 2024

Autorisation du transport pour compte propre: les transporteurs routiers donnent 8 jours au Gouvernement pour la suspension du Décret Premier Ministre 

Résolution précise prise par la plateforme des transporteurs du Cameroun au terme d’une réunion de crise tenue ce 9 octobre 2023, au siège du Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun, à Douala par la plateforme des transporteurs du Cameroun.

Durant des années transitaires, marketeurs, cimentiers, quincaillers etc….ont exercé dans l’illégalité, en transportant leurs propres marchandises. « Ce qui a créé un manque à gagner  aux transporteurs, ayant pour conséquence le difficulté du maintien du prix du transport »,  fait observer d’entrée El Hadj Oumarou, Coordonnateur du Bureau de gestion du fret terrestre (Bgft).

Aussi, à travers des séminaires et des réunions, « ce corps de métier professionnel a relevé et démontré les pertes de retour sur investissement, l’absence de recouvrement des taxes par l’État du fait du transport pour compte propre » poursuit le Coordonnateur du Bgft. Ce qui est un préjudice subi à la fois par les transporteurs que par l’État. Préjudice estimé à environ 80 milliards de FCFA, du fait du transport pour compte propre et clandestin.

Tout est parti du Décret No2022/8801 du Premier Ministre signé le 10 octobre 2022, fixant les conditions d’accès aux professions de transporteur routier et d’auxiliaires des transports routiers. Ici, la partie querellée par les transporteurs est celle qui donne la possibilité aux propriétaires de fret de devenir leur propre transporteur. Relevant que c’est une stratégie mise en place pour lever toutes les barrières juridiques et favoriser le transport pour compte propre. Car, ce Décret crée une licence autorisant et légalisant transport pour compte propre.

En sa qualité de syndicaliste, Moïse Voukeng invite les transporteurs professionnels qui ont investi dans le matériel à titre onéreux, à se mobiliser, pour éviter de quitter l’activité contre leur volonté. « Car, avec la légalisation pour compte propre, les transporteurs professionnels n’auront plus droit d’exercer en toute quiétude, mettant fin à leur activité », à en croire le syndicaliste. Ce qui est d’ailleurs une vision partagée par les acteurs professionnels des différents secteurs de transport (bois, hydrocarbures, produits vivriers, matériels divers, ou produits halieutiques etc….).

En réaction à la publication du Décret N° 2022/8801/PM du 10 octobre 2022, fixant les conditions d’accès aux professions de transporteurs routiers et d’auxiliaires des transports routiers, les transporteurs ont opposé une fin de non recevoir, au travers de leurs différents leaders syndicaux, qui ont saisi le Chef de l’Etat, le 3 novembre 2022, pour la relecture de ce Décret, pour lequel ils estiment n’avoir pas été consultés en tant que partie civile. 

Instructions avaient en effet été données au Ministère de tutelle (Ministère des transports) d’accorder une attention particulière sur les points qui avaient été relevés par la plateforme nationale des transporteurs afin de trouver des solutions y afférentes. Malheureusement, les transporteurs ont marqué leur surprise lorsqu’ils ont constaté la publication d’un communiqué de presse daté du 6 février 2023, indiquant la mise en place  par le Ministre des transports, des éléments qu’ils ont contestés.

Pour ce faire entendre et prévaloir leurs droits, les transporteurs annoncent un préavis de grève de 8 jours, à compter du 9 octobre 2023, date de la tenue de la réunion de crise de la plateforme ( les organisations socioprofessionnelles des transports routiers de marchandises du Cameroun) des transporteurs. « Parce que nous sommes républicains et nous respectons les institutions, nous donnons un préavis de grève de 8 jours au gouvernement, si rien n’est fait, nous allons purement et simplement cesser les activités pour se faire entendre », a indiqué l’Honorable Pierre Sime, Président national du Sntrc (Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun), au terme de cette réunion.

Toutefois, le développement des organisations libres et indépendantes en négociations avec l’ensemble des composantes du dialogue social sont indispensables pour la stabilité du climat social dans un État. C’est donc une autre page de tension sociale qui pointe à l’horizon, il revient au Gouvernement d’apporter des solutions appropriées dans ce secteur névralgique de l’économie nationale.

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