(Ripostes,Georges Semey). Alors que les exportations de grumes ont connu une baisse de 212,3 m3 entre 2021 et 2022, le Ministre des forêts et de la faune a signé un Arrêté y relatif, le 4 avril 2024. Seulement 33 essences échappent à cette mesure restrictive.
Au total, ce sont 76 essences de bois désormais interdites d’exportation. Une mesure du Gouvernement Camerounais, à travers Jules Doret Ndongo. Le Ministre des forêts et de la faune (Minfof), a en effet signé un Arrêté portant modification de la classification des essences forestières, en droite ligne de la politique sous-régionale de lutte contre la déforestation, la protection des espèces, la limitation de l’exportation du bois sous forme de grumes, la promotion de la transformation locale du bois, et la protection du sous-secteur bois de l’Afrique centrale.
« Conformément aux décisions issues des récents travaux du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale tenus à Bangui, le 23 février 2024, l’entrée en vigueur de la décision sous-régionale est fixée au 1er janvier 2028. Dans l’intervalle, le Ministre poursuivra la réduction du nombre des essences de promotion et l’élargissement concomitant de la liste des essences interdites de sortie. L’objectif étant de minimiser les impacts négatifs de la baisse ponctuelle des recettes consécutive à l’implémentation de ladite décision et de tabler résolument sur les avantages économiques », mentionne le Minfof.
Relevons en effet que l’Ueac avait retenu qu’à compter du 1er janvier 2025, les États membres de la Cemac en plus de la République Démocratique du Congo, devaient prendre les dispositions utiles pour l’interdiction de manière progressive, les exportations de bois tropicaux sous la forme de grumes. Cette interdiction s’étendra intégralement et de façon absolue, à tous les pays concernés, à compter du 1er janvier 2028.
Parmi les espèces concernées par cette interdiction, figurent le Bibunga rose, le Bubinga rouge, l’Abale/Abong/Esia, l’Abam à poils rouge, l’Abura/Bahia, l’Acajou à grande folioles, l’Acajou blanc, l’Acajou de Bassam/Ngollon, l’Agba/tola, l’Alep, l’Alumni, l’Angueuk etc….Si 33 essences échappent encore à une interdiction d’exportation, les exportations souq forme de grumes demeurent autorisées entre les pays de la zone Cemac. Ce, afin d’encourager les échanges industriels et promouvoir les chaînes de valeurs transfrontalières.
Cette politique restrictive lancée il y’a quelques années commence d’ailleurs à produire des résultats encourageants. Selon les chiffres disponibles à l’Ins (Institut national de la statistique), le Cameroun a exporté 746 m3 de grumes en 2022 (958,3 m3 en 2021). Soit une baisse de 212 m3 en une année.
Par ailleurs, Yaoundé a opté pour une politique de surtaxation des des essences exportées. Notamment, les droits de sortie et taxes forestières applicables aux entreprises de cette filière: 60% pour la taxe d’abattage, 242% pour les droits de sortie des bois en grumes et 165% pour les bois transformés. L’objectif étant celui de d’encourager la première transformation locale. Les principales destinations du bois Camerounais sont la Chine, la Belgique, le Vietnam ou l’Italie.