18 avril 2025

Cameroon Development Corporation: Société générale et Banque Atlantique à la rescousse du premier employeur industriel du Cameroun

(Félix BEDA). Lourdement endettée depuis plus d’une décennie, la Cdc (Cameroon Development Corporation), est en voie de sortir de sa zone de turbulences. En effet, dans le cadre de la restructuration financière de sa dette d’environ 91 milliards de FCFA, l’État du Cameroun a signé un accord de rachat et de règlement de cet important passif. Passif transféré à la Société Générale Cameroun (Sgc) et Banque Atlantique Cameroun (Bacm).

C’est une enveloppe totale d’environ 59,8 milliards de FCFA reprise et transférée à ces deux banques commerciales Camerounaises, dont 35,7 milliards de FCFA de dette salariale (mai 2018-31 décembre 2022), et 24,1 milliards de FCFA de cotisations sociales. « Conformément au plan de remboursement prévu dans l’accord, la première partie de la dette salariale, soit 20 milliards de FCFA, a été effectivement mobilisé et versée aux salariés en 2024, sous très haute instruction du Chef de l’Etat S.E.M. Paul Biya », apprenait-on d’une source proche du dossier.

Par ailleurs, les parties prenantes annoncent le versement, courant 2025, d’un autre montant de 15 milliards de FCFA, représentant le reliquat de cette dette globale. Dans le même ordre, il est à noter que la dette fiscale d’un montant de 31,8 milliards de FCFA, a été reprise et incorporée au capital de cette entreprise.

Créée en 1947, la Cdc La Cameroun Développement Corporation est l’une des toutes premières entreprises Camerounaises. Premier employeur du pays, l’entreprise est l’un des principaux exportateurs de banane, de l’huile de palme, du caoutchouc naturel et autres cultures marginales, toutes implantées autour du mont Cameroun, dans la Région du Sud-ouest. Propriété de l’État du Cameroun et placée sous la propriété du Ministère de l’agriculture et du développement rural (Minader), la Cdc a connu une évolution en dents de scie.

Après une période prospère et rentable, elle a connu une chute de sa production dès 2007 due, d’après les spécialistes du secteur, « à une conjoncture climatique très défavorable, un système de culture peu adapté au contexte pédoclimatique, un renouvellement insuffisant des bananeraies, faible investissement certainement lié à la problématique de privatisation de l’entreprise), et des incertitudes liées au renouvellement du contrat entre la Cdc et Del Monte », entreprise privée à qui l’État du Cameroun avait confié la gestion de l’activité bananière via un contrat.

Sur une emprise arable de 3.000 hectares, et un capital social de 53 milliards de FCFA,
la Cdc a été mise sur pieds pour acquérir, développer et exploiter de vastes plantations de plantes tropicales: l’hévéa, le palmier à huile et la banane. À partir de ces cultures, l’entreprise produit du caoutchouc semi-fini de haute qualité, de l’huile de palme, du palmiste, de l’huile de palmiste et de la banane comestible de première qualité, destinés aux marchés locaux et à l’exportation.

L’entreprise est, depuis 2016, négativement impactée par la crise dans les régions anglophones. Ce qui a provoqué une baisse de sa rentabilité, des arrêts techniques d’activités, un cycle de production irrégulier, une baisse de la disponibilité de la main d’oeuvre (environ 6000 employés placés en chômage technique,sur environ 20.000 employés) etc…..

Après avoir été classée parmi les entreprises à privatiser en 1994, puis déclassifiée de ce projet en 2016, la Cdc, avec le concours, de l’État du Cameroun, a progressivement repris un regain de production qui a positivement favorisé son repositionnement sur la base d’un plan de relance initié en 2022. Désormais productive sur 12 sites sur 29 potentiels, la Cdc a par conséquent enregistré, de bons résultats, ces dernières années. Notamment, dans le secteur de la banane, avec une production de 31.643 tonnes en 2024.

Notons que les fonds propres de la Cdc sont passés de 53 milliards de FCFA à un actif financier négatif, en violation des dispositions pertinentes du l’Ohada: « l’entreprise s’est retrouvée avec des fonds propres négatifs. Ils ont drastiquement chuté. La Cdc reste une entreprise d’État qui doit redevenir performante, malgré la crise », à réagi Franklin Ngoni Njie, le Directeur général de la Cdc, le 16 janvier 2025, lors d’une visite de travail effectuée par Louis Paul Motaze, le Ministre des finances, du 15 au 16 janvier 2025 au sein de la Cdc.

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