La révélation a été faite ce 11 mai 2022, à l’occasion de la deuxième session de formation des magistrats et officiers de police judiciaire, sous la présidence de Louis Paul Motaze, le Ministre des finances, accompagné de Jean de Dieu Momo, Ministre délégué auprès du Ministre d’État, Ministre de la justice, Garde des sceaux, de Hubert Nde Sambone, Directeur général de l’Anif et du représentant du Secrétaire permanant de la Gabac.
Le Cameroun est résolument déterminé à tordre le cou aux hors la loi financiers. En effet, le sujet qui a connu la participation du représentant du Secrétaire permanent du Groupe d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique Centrale, le Gabac, une témoigne de l’engagement et de la détermination de l’équipe dirigeante de cette institution, à accompagner ses États-membres, dans l’amélioration et la modernisation de leurs 4 dispositifs de lutte contre le Blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme. Le Cameroun a fait l’objet de deux évaluations: la première a été faite par le Cameroun, et a porté sur les risques. La deuxième a été faite par les experts internationaux du Gabac.
Ces deux évaluations ont débouché sur le constat que le dispositif camerounais de lutte contre le blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme a des lacunes. Il revient donc aux autorités du Cameroun de prendre des dispositions pour corriger ces insuffisances, d’où ces séries de formations initiées par le gouvernement à l’endroit des acteurs les plus importants du dispositif de cette campagne. La lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ont trois acteurs principaux : «en amont, les professions assujetties, au centre il y’a l’Anif (Agence nationale d’investigation financière), et en aval, les autorités de poursuite et de réflexion. Il ressort également que l’Anif et les professions assujetties font leur travail, mais les autorités de poursuite se heurtent à l’absence de loi sur le blanchiment des capitaux», affirme Hubert Nde Sambone.
État des Lieux
Le risque de blanchiment d’argent et de financement de terrorisme est très élevé au Cameroun, selon les experts et les rapports rendus publics par l’Anif. La lutte contre ce fléau est engagée depuis 2006, date de création de l’Anif. Elle analyse les informations qui lui sont transmises, et transmet les rapports aux autorités de poursuite, à qui il revient, de prendre des décisions, et des sanctions. Ce, afin que ceux qui sont coupables ne puissent pas impunément jouir de fruits de leur forfait. Malheureusement, en l’absence de décisions, les mis en cause continuent avec leurs forfaits, et de jouir des retombées de leurs activités illégales. D’après les spécilaistes, les niches de blanchiment d’argent sont bien. Il s’agit principalement de la fonction publique, avec la fraude fiscale, et les détournements de derniers publics, poursuit le Directeur général de l’Anif.
Le séminaire qui a été officiellement ouvert par le Ministre des finances, Louis Paul Motaze, a été l’occasion pour les participants, du 11 au 13 mai 2022, d’apporter des réponses à différentes préoccupations: «d’abord qu’est-ce qui pourrait expliquer l’absence de décision pour blanchiment de capitaux, alors même que d’après l’Évaluation Nationale des Risques conduite par nous-mêmes, le risque de blanchiment est jugé élevé, à cause des multiples facteurs de vulnérabilités que présente notre dispositif? Ensuite, comment comprendre que les rapports envoyés par l’Anif aux différentes autorités de poursuites, et dont la qualité est jugée bonne, non seulement par les autorités saisies, mais aussi par les experts du Gabac, n’aboutissent pas encore à des condamnations pour blanchiment? Enfin à quel niveau de notre dispositif se trouverait le problème? », s’est interrogé Louis Paul Motaze.
En rappel, le premier atelier y relatif s’est tenu à Yaoundé. «Globalement, il faudrait retenir que ce programme de formation est une initiative du gouvernement. Il participe de la mise en œuvre de l’une des recommandations issues des deux évaluations auxquelles notre pays a été soumis, à savoir l’Évaluation Nationale des Risques conduite par l’Anif, dans la compréhension de cette problématique», a conclu le Ministre, à l’intention des participants venus des Régions du Littoral et de l’Ouest.
Dim Dim