21 novembre 2024

Casses de Dikolo: la justice appelée à se prononcer

Une plainte y relative a été déposée ce 8 juin 2022 par des victimes des casses survenues à Dikolo-Bali le 14 mai 2022. 

La plainte est introduite près le Tribunal de grande instance du Wouri. 15 familles déguerpies du site de Dikolo ont saisi cette instance de second degré contre Olivier Chi Nouako, le promoteur de l’hôtel Marriott de Douala (hôtel de 5 étoiles, 280 chambres, 60 milliards de FCFA d’investissements), Directeur général de l’entreprise International and Business Canada, le Dr. Fritz Ntone Ntone, ancien Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (CUD), et le Délégué régional des domaines, du cadastre et des affaires (MINDCAF) pour le Littoral. 

En saisine conjointe, Patrick Moudissa Bell, Nadine Moudissa Bell epse Mbaka, Charles Henri Moukouri Bell, Lucien Moukouri Bell, Emmanuel Moudoute Bell, Brigitte Moudoute Bell, et 9 autres ont  intenté cette action pour «destruction de biens meubles et immeubles», avec constitution de partie civile. Ces derniers estiment avoir été abusivement et illégalement cassés sur exécution des instructions du Préfet du Wouri. Ils appuient leurs prétentions sur l’inexistence du titre foncier ayant justifié les déguerpissements sur le site de Dikolo, plutôt à Bonantone-Déido. 

On apprendra par ailleurs que les titres fonciers 924, 925 et 926, présentés comme relevant d’une mutation du titre foncier 750, sont épars sur le site de Dikolo, donnant droit au promoteur de l’hôtel Marriott projeté de faire valoir ses prétendus droits sur trois sites différents, auxquelles n’appartiennent pas les propriétés des plaignants. 

Respectivement, Olivier Chi Nouako, le Dr. Fritz Ntone Ntone et le Délégué régional des domaines, du cadastre et des affaires foncières pour le Littoral, sont considérés par les 15 familles demaderesses comme ayant contribué chacun à des niveaux divers au processus de déguerpirssement décrié.

À titre de rappel, les Arrêtés du 14 août 2018 et du 14 mars 2019, signés par le Ministre des domaines du cadastre et des affaires foncières déclarent «d’utilité publique les travaux de réalisation des projets hôteliers dans la ville de Douala, au lieu-dit Besseke, quartier Bali», et le Décret du Premier Ministre du 9 janvier 2020, porte expropriation pour cause d’utilité publique, et incorporation au domaine privé de l’État, la superficie de 2 ha 63a 30 ca, convoitée par Immigration and Business Canada. 

La plainte évoquée intervient concomitamment à l’examen des requêtes des victimes de ces casses dans le cadre de la commission ad hoc dédiée mise sur pied le 30 mai 2022, par Arrêté de Samuel Ivaha Diboua, Gouverneur de la Région du Littoral. Ladite commission dispose d’un mois pour livrer ses résultats. 

Jean Adoul

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