Cemac: les grands chantiers du nouveau gouvernement
Vingt trois (23) dirigeants des institutions, organes, institutions spécialisées et agences d’exécution de la Commission économique et monétaire d’Afrique Centrale se sont réunis à Douala, ce 17 juillet 2023, à l’initiative de Son excellence Baltasar Engonga Edjo, Président de la Commission de la Cemac. Cette première rencontre de prise de contact vise à impulser une nouvelle dynamique de l’institution.
En vertu du principe de rotation prescrit par les textes Communautaires, la 15ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat de la Cemac tenue à Yaoundé, le 17 mars 2023, a acté la fin de la mandature de plusieurs responsables à la tête des institutions sous-régionales. Les Chefs de l’Etat ont consacré ainsi l’ouverture d’un nouveau quinquennat qui sera piloté par de nouveaux visages, qui vont présider les destinées de la Communauté pendant la période 2023-2027, conformément aux dispositions de l’article 1er de l’acte additionnel No 05/Cemac-176-CCE-11 portant harmonisation de la durée des mandats des responsables des institutions communautaires.
Le président de la Commission de la Cemac, également nouvellement désigné, entend matérialiser dès l’entame de son mandat, le principe de « collégialité cher aux Chefs d’Etat », afin que cette rencontre, soit sincère et qu’elle permette de définir le cap de la nouvelle mandature. Pour y parvenir les membres du nouveau Gouvernement de la Cemac se sont imprégnés de toutes les questions institutionnelles, juridiques, règlementaires, financières, ainsi que les sujets liés à l’éducation et aux formations. Selon S.E Baltasar Engonga Edjo, Président de la Commission de la Cemac, « pour transformer ces atouts en opportunités de développement, il convient de promouvoir la coopération économique et l’intégration régionale qui constitue de puissants outils susceptibles de renforcer la compétitivité et d’éviter la marginalisation de nos États », a-t-il précisé.
Collectivement les États de la Cemac représentent un vaste marché qui peut contribuer au développement des peuples de la sous-région. Ainsi, l’intégration régionale demeure une priorité pour l’Afrique centrale. Une refondation de la Cemac s’impose, à partir d’un réarmement moral, une évaluation de la Cemac à partir de sa ressource humaine, afin que l’ambition poursuivie soit de « faire de la Cemac en 2025, un espace économique intégré et émergent, où règnent la sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance, au service au développement humain », a ajouté l’ex-Ministre d’Etat à la présidence de la République de Guinée Équatoriale chargé de l’intégration régionale. Il s’agit donc de se défaire des vieilles habitudes, pour voir la Cemac aussi compétitive que les autres communautés sous-régionales. Or, l’on note encore un retard de célérité dans le processus d’intégration de la Cemac.
D’où l’urgence de préconiser au cours du prochain quinquennat l’accélération du rythme de la mise en œuvre des projets intégrateurs. Pour y parvenir, le nouveau gouvernement peut compter sur le programme d’actions triennale 2023-2026 articulé sur deux objectifs. Programme qui sera élaboré dans les meilleurs délais, à savoir : la restauration de la crédibilité de la Commission à travers l’impulsion de l’esprit communautaire, la mise en place de la gouvernance collégiale et la promotion de la transparence, et le strict respect des règles de fonctionnement de la communauté. Un manuel de procédures sera à cet effet adopté et appliqué par toutes les institutions communautaires. Aussi, le renforcement de l’efficacité et de la légitimité de la Commission par la réalisation des projets concrets sont également inscrits dans le programme d’actions du Gouvernement Baltasar Engonga Edjo, entre autres points.
Par ailleurs, tous ces principes seront édictés et consignés dans le cadre d’une feuille de route qui sera élaborée pour la première fois. Ce, afin d’inscrire la Commission de la Cemac, « dans une dynamique de programmation budgétaire pluriannuelle ». Le premier chantier sera celui de la mise en œuvre des décisions de la 15ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et l’évaluation des ressources de la Commission. Ainsi, la rencontre de Douala a été un impérative catégorique qui a permis aux nouveaux dirigeants de mieux se connaître, de se mettre ensembles pour échanger et créer des synergies autour des priorités de la communauté pour le nouveau quinquennat.
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