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Cemac: taux de couverture de la monnaie estimé à 80,6% en 2022

La dernière session ordinaire du Comité de politique monétaire (CPM)de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) pour l’année 2022 s’est déroulée à date identique que la mise en circulation officielle de la gamme de billets de banque « Beac 2020 », ce 15 décembre 2022.

À Douala, la capitale économique du Cameroun, cette instance a examiné successivement les perspectives économiques et monétaires de la Zone Cemac pour l’année 2022, établir les principaux indicateurs actualisés de l’année 2022, fixer le seuil des différents taux communautaires applicables.

Ainsi, les prévisions en termes de produit intérieur brut réel de la zone Cemac de 3,0% en 2023. Soit une hausse potentielle de 0,1% par rapport à 2022 (2,9%) et 1,3% par rapport à 2021. « Le Pib réel de la zone est porté principalement par un rebond de la croissance non-pétrolière, une accélération des pressions inflationnistes, une amélioration du solde budgétaire, base engagements dons compris, et un solde du compte courant qui deviendrait excédentaire à 5,6% du Pib en 2022, avant de se replier à 1,4% du Pib en 2023, contre -0,6% du Pib en 2021 », a affirmé le Président du Cpm de la Beac.

L’on note néanmoins des écarts dans les prévisions de croissance du Pib réel par États de la Communauté. Sur les prévisions de croissance, le Congo affiche un taux de 4,2%, le Cameroun (4%), le Gabon (3,7%), le Tchad (3,5%), la Rca (2,4%) et la Guinée Équatoriale (-3,5%). « Il s’agit que de prévisions à relativiser, au regard des fluctuations relevant du contexte international », affirme Abbas Mahamat Tolli. Sur les aspects monétaires, le Cpm prévoit une progression des avoirs nets extérieurs de la zone: 74,8% en 2022, 56,9% en 2023, alors qu’en 2021, la Cemac a clôturé l’année 2021 avec des avoirs nets évalués à un taux de 32,4%.  

Le Président du Cpm de la Beac annonce une croissance de la masse monétaire en 2022 de l’ordre de 15,7% (12,2% en 2021), à hauteur de 13,5% en 2023. Quant au taux de couverture de la monnaie, il passerait en 2021 à un montant 64,0%,  80,6% en 2022, et 86,9%9 en 2023: « dans le même temps, les réserves de change progresseraient à 3,87% et 4,69 mois d’importations de biens et services respectivement à fin décembre 2022 et 2023 contre 3,70 mois à fin 2021 », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, le Cpm de Douala a également porté sur l’examen du compartiment du marché monétaire de la zone Cemac. Le Comité a ainsi noté une régionalisation progressive du marché interbancaire, une intensification des échanges avec un encours moyen mensuel situé à 372,9 milliards de FCFA à fin octobre 2022 (347,3 milliards de FCFA en juillet 2022), un recul du taux d’intérêt moyen pondéré à 7 jours des opérations en blanc du marché interbancaire de 6 % à 5,82%, et celui des opérations de pension-livrée de 4,54% entre fin juillet et fin octobre 2022.

Dans le même registre, le Comité de politique monétaire de la Beac a noté une tendance haussière de l’encours des titres publics, amorcée depuis années, en augmentation de 13,3% sur un an, pour atteindre 5129 milliards de FCFA en octobre 2022, un léger accroissement du coût moyen des émissions des titres publics, passant de 7,36% à 7,40 % en un an, un renforcement du marché secondaire des titres publics. Titres détenus, au 31 octobre 2022, par les investisseurs institutionnels et les particuliers (17%), contre 17% à fin décembre 2021.

Au regard de ces indicateurs le Cpm a décidé de mainternir inchangés le taux d’intérêts des appels d’offres à 4,50%, le taux de facilité de prêt marginal à 6,25%, et le taux de la facilité de dépôt à 0,00 %. Quant aux coefficients de réserves obligatoires, le taux stagne à 7,00 sur les exigibilités à vue et à 4,50% sur les exigilités à terme. La prochaine session du Comité de politique monétaire de la Beac est prévue pour le 27 mars 2023. 

Félix Beda

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