21 novembre 2024

Cemac: une charte agricole commune contre l’insécurité alimentaire 

La première table de réflexion sur le processus d’élaboration et de mise en oeuvre de ce document communautaire s’est ouverte ce jeudi 27 octobre à Douala.         

Malgré les différents programmes régionaux , des 6 pays de la Cemac qui visent à accroître la productivité agricole, cez États demeurent confrontés à d’énormes contraintes: une population agricole en forte régression au profit d’une urbanisation progressive et accentuée, une production alimentaire ne répondant pas au besoin des populations créant ainsi une insécurité alimentaire de plus en plus grave affectant principalement les plus démunis, une forte dépendance aux importations agricoles extérieurs, et à une fragilité des systèmes agricoles.

Dans ce contexte de défis pour la Cemac, il apparaît opportun et primordial pour les États membres de se doter de nouveaux outils afin de remédier à ces insuffisances. La charte agricole communautaire apparaît comme l’outil pouvant répondre à ce besoin. L’atelier y relatif s’ouvre du 27 au 29 octobre 2022, et réunit une vingtaine de participants représentant  les ministères sectoriels de six États membres de la communauté, les représentants des institutions de la Cemac en charge du secteur agricole à savoir le Prasac, Cebevirha, le représentant des organisations des producteurs (Propac), les partenaires techniques et financiers ( Fao), et l’expert Neteyo Laomaibo, en tant que personne ressource à cette reunion.                      

 Ce, pour une réflexion constructive sur la démarche consensuelle à suivre pour l’élaboration d’une charte agricole communautaire, qui prend en compte les préoccupations actuelles de l’agriculture en zone Cemac, en vue de renforcer les systèmes agricoles d’Afrique centrale. « Nous allons examiner la productivité de l’agriculture dans la zone Cemac, car elle ne répond pas aux exigences des populations. La conséquence majeure que nous observons dans nos pays, c’est  l’insécurité alimentaire et la famine », a constaté l’expert Laomaibo Neteyo.             

Relevons que l’objectif de la session de Douala porte sur l’ébauche d’un projet d’élaboration de charte agricole commune, et la définition de la mise en oeuvre du chronogramme adossé. Ada Nlanga Nanivia pense que « de manière spécifique, le secteur agricole joue un rôle crucial dans le bien-être des population, raison pour laquelle la Cemac a fondé son intégration économique sur la coordination des politiques, stratégies agricoles nationales et régionales », a indiqué la Directrice de l’agriculture et du développement local de la Cemac, représentante de Shey Jones Yembe, le Commissaire en charge du Département des Infrastructures et du développement durable à la Cemac.                     

 D’où la réflexion sur l’élaboration de la stratégie agricole commune des pays membres.  Or, malgré les efforts consentis jusqu’ici la zone Cemac reste confrontée à des problèmes récurrents d’insécurité alimentaire et nutritionnelle, qu affectent chaque année des millions de personnes, notamment les plus exposées et les moins résilientes. « En dépit des efforts des pays de la Cemac de se doter au cours des 15 dernières années de stratégies et de politiques, de document de stratégie d’intégration régionale 2019-2025 de la Banque Africaine de Développement (BAD), ainsi que de différents programmes régionaux, les pays de la Cemac demeurent confrontés à une population agricole à forte régression au profit d’une urbanisation progressive et accentuée, à une production alimentaire ne répondant pas aux besoins des populations », a fait observer, en réaction, Henry-Serge Kemgang, le Chef de Division des études, de la planification, de la coopération et des statistiques au Ministère camerounais de l’élevage, des pêches et des industries animales (Minepia), le président de séance.                    

Rappelons que cette charte agricole pourrait, entre autres, emboîter le pas à l’intégration régionale en démontrant l’ambition des paysans, des agriculteurs, des collectivités locales et de nos États à partager la construction d’une démarche allant dans le sens du développement harmonieux et durable des territoires africains.  

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