L’élimination des Lions Indomptables A’ s’inscrit désormais à la liste des échec du Cameroun aux compétitions majeures de football. Une contreperformance de plus, qui relance le débat sur le réel niveau du football Camerounais.
Alors qu’ils avaient bien entamé la compétition en remportant le derby sous-régional (1-0) qui les a opposé au Congo, un nul aurait suffit pour espérer faire mieux que la demi-finale à domicile deux ans plus tôt. Mais c’était sans compter sur le Niger qui a réduit tout espoir en s’imposant 1 but à 0. Une élimination précoce, qui interroge sur le management en particulier et la politique sportive nationale de manière générale.
Le coaching est le premier sur le banc des accusés. Amené par le duo Saidou Alioum et Ndiefi Puis, deux anciens internationaux camerounais, la méconnaissance du championnat local par ces deux techniciens semble avoir porté préjudice au résultat, la sélection des joueurs suscitant la polémique. Même si la meilleure performance de cette équipe reste la demi-finale atteinte en 2020 à domicile avec des joueurs revenus de l’hexagone pour se refaire une santé, en cinq participations, les meilleures prestations du Cameroun dans cette compétition restent celles des éditions 2011 et 2016.
Les équipes étant solides et bien construites. Les joueurs étant essentiellement issus du championnat local, le banc de touche aussi, avec des entraîneurs bourrés d’expérience du football local. En 2011, Doumbe Bosso réalise un sans faute en phase de poule avec trois victoires, et ce devant la redoutable RDC et sa horde de talents du TP Mazembe. Il va trébucher en quart de finale aux tirs au but face à l’Angola. Un scénario presque identique en 2016 avec Martin Ndtoungou Mpile, leader du groupe devant la RDC, avant de trébucher en quarts aux tirs au buts face à la Guinée.
La politique managériale est également questionnable. Préparation insuffisante, l’équipe a également enregistrer des départs de joueurs importants à la veille de la compétition, attirés par le lucre et les meilleurs conditions qu’offrent les clubs des championnats professionnels. C’est le cas par exemple du départ de Marou Souaibou pour l’Afrique du Sud, ou encore de Félix Oukiné en Belgique, pour ne citer que ces deux cas. Un exode massif et prématuré des talents, justifié par la mauvaise organisation du championnat camerounais, où les clubs peinent à payer les salaires, et les conditions de travail drastiques.
Si le Cameroun manque désespérément au palmarès de cette compétition, il est a noté que la Fifa l’a acté depuis 2014, lors de la troisième édition. Ce qui fait du CHAN un enjeu non négligeable, dont la participation n’est pas qu’une simple formalité. Et cette élimination précoce, va forcément peser lourd au prochain classement FIFA.
Après la CAN 2021 manquée à domicile, la sortie au premier tour du mondial 2022 en terre qatarie, le sursis ne repose plus que sur les play-off que les Lionnes Indomptables s’apprêtent à discuter du côté de l’Australie et la Nouvelle-Zélande au mois de Février 2023, pour espérer voir le Cameroun participer à la Coupe du Monde féminine qui débute au mois de Juillet.
Sylvain Kwambi