Choléra: Les mesures gouvernementales pour stopper la propension de l’épidémie
Elles ont été présentées une fois de plus par le ministre de la santé publique, Manaouda Malachie, au terme d’une visite de travail à l’hôpital Laquintinie de Douala, en présence du ministre de l’eau et de l’énergie, Gaston Eloundou Essomba. La visite a été précédée par une descente sur le terrain des différents foyers de résurgence du choléra.
Les membres du gouvernement ont eu une séance de travail le mercredi 30 mars 2022 à Douala avec le corps médical, les responsables des hôpitaux de Districts de Douala après un bref séjour à Tiko, Limbe et Buéa dans la région du Sud-Ouest, la veille. Les signaux sont au rouge, car le choléra a refait surface et fait des morts. En effet, le ministre de la santé publique, Manaouda Malachie et le ministre de l’eau et l’énergie, Gaston Eloundou Essomba se sont rendus à l’hôpital Laquintinie de Douala pour effectuer les opérations d’évaluation du dispositif de lutte et de prévention contre le choléra, après l’étape du 21 mars 2022 dans la région du Sud-Ouest.
Les chiffres présentés au niveau de la délégation régionale de la santé publique du Littoral indiquent qu’à la date du 29 mars 2022, 13 districts de santé de la ville de Douala sont affectés par l’épidémie du choléra. Le département du Wouri détient un taux de 70% pour 640 cas enregistrés et 27 décès. Le plus important foyer de Douala est la prison centrale de Douala New-Bell, avec 104 cas enregistrés et 5 décès. Concernant les mesures gouvernementales de riposte, le ministre de la santé Manaouda Malachie a annoncé des actions additionnelles et le déblocage d’une enveloppe de 35 millions FCFA (soit 30 millions fcfa de subvention de l’Oms et 5 millions de fcfa du ministère de la santé).
Il a aussi instruit le gouverneur de la Région de mettre sur pied un comité inter sectoriel qui joue un rôle d’orientation, et un système de gestion de l’incident, en plus du système de riposte dans les districts de sante. Le ministre, a par ailleurs, instruit les responsables des formations sanitaires à ne plus renvoyer un malade atteint de cholera même si elle n’est pas une unité de traitement de l’épidémie: «le malade est pris en charge immédiatement, un numéro vert 1510 est ouvert pour toute intervention et référence. Il y’a également une unité mobile composée d’une dizaine d’ambulance qui sont parquées a des carrefours pour des interventions à chaque qu’une quelconque personne appelle le 1510. Le malade est conduit dans une formation sanitaire où tout est mis à disposition pour assurer son traitement», détaille le membre du gouvernement.
Outre les mesures prises par le gouvernement pour barrer la voie au choléra, le représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) au Cameroun propose «des vaccins anticholériques sûrs, administrés par voie orale, doivent être utilisés conjointement à l’amélioration de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement pour limiter les flambées de choléra et favoriser la prévention dans les zones connues pour être à haut risque». Ce, pour lutter contre l’épidémie du choléra à la prison centrale de Douala, dont la situation épidémiologique a atteint sa côte d’alerte du fait de la qualité de l’alimentation exécrable et la promiscuité rampante.
Mais, Manaouda Malachie va plus loin, à la suite de son homologue de l’eau et de l’énergie, Gaston Eloundou semble pointer un doigt accusateur sur le management de la Camwater «l’arrivée du choléra est dû au faible taux d’approvisionnement de la capitale économique en eau potable», pense-t-il.
La visite de travail entamée le 29 mars 2022, dans les villes de Buéa, Limbé et Tiko a permis d’actualiser la situation épidémiologique qui fait état sur l’ensemble du territoire national de 2916 cas cumulés pour 61 décès. Environ 10% des cas sont des enfants de moins de 5 ans. La ville de Buéa à elle seule totalise, à date, 14 patients internés à l’hôpital Régional. Au regard des avancées, Manaouda Malachie s’est dit satisfait de la proactivité et de la réactivité des personnels de santé à éradiquer l’épidémie de choléra. Par ailleurs, le ministre Gaston Eloundou Essomba a instruit ses services compétents de prendre des dispositions pour la fourniture en eau potable aux populations en liaison avec la Camwater dans les 72 heures qui suivent.
Pour rappel, c’est le 22 mars 2022, en pleine célébration de la Journée mondiale de l’eau, que sera signalée la flambée des cas de malades du choléra au Cameroun. Une coïncidence, qui vient rappeler le faible accès des ménages à l’eau potable, qui est l’une des premières causes de contamination. Les autorités compétentes vont annoncer que c’est depuis le 16 mars 2022 que la résurgence de l’épidémie du choléra sera relevée. À travers un tweet publié le 25 mars 2022, le ministre de la santé publique, Manaouda malachie va confirmer qu’«entre le 16 et le 22 mars 2022, une flambée de cas de choléra est observée dans le Sud-ouest avec plus de 300 cas notifiés». Plus précisément 43 cas et 20 décès à Kumba, 111 cas et 2 décès à Buéa, 122 cas à Limbé, 68 cas et 5 décès à Tiko, et 16 cas et 2 décès à Yaoundé. Soit un total de 360 cas pour la première semaine.
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