21 novembre 2024

Cohésion sociale: « nul ne peut être Chef traditionnel en dehors de son territoire »

C’est l’une des récommandations fortes issues de la toute première édition du Meeting intercommunautaire pour la paix et la cohésion sociale, tenu du 12 au 13 mai 2023. La rencontre devait réunir les Chefs traditionnels du Littoral, du Centre et de l’Ouest. Ces derniers étaient malheureusement absents. Toutefois, les notabilités traditionnelles présentes dont celles du Centre, ont également pris comme recommandation, celle portant sur la désignation des Chefs de blocs  uniquement des Chefs de villages, ou la mise sur pied d’une structure traditionnelle  pour règlement des conflits communautaires.

Pendant deux jours d’intenses travaux à huis-clos, les Chefs traditionnels de 3ème degré du Littoral, leurs semblables de la Région du Centre et une partie originaire des notabilités de la Région de l’Ouest ont planché, sous la houlette de S.M Ruben Ness Essombe Ndambwe, Président de l’Association des Chefs traditionnels des villages Sawa du Wouri, sur la toute première édition du concept « Cameroun po,Tumba diwo », en langue Duala du Cameroun (Un Cameroun, un peuple, en français). 

Meeting culturel intercommunautaire pour la paix sociale et cohésion sociale. À l’occasion de la séance publique marquant la fin de cette rencontre au Parc des Princes de Bali, S.M Ruben Ness Essombe Ndambwe s’est opportunément interrogé sur les causes des tensions sociales au sein des communautés et au Cameroun, sur le jeu trouble des médias, l’attitude des élites au sein des populations, des communautés aux fins politiques, ainsi que sur le rôle que doit jouer l’autorité traditionnelle. « Devons-nous nous réjouir 60 ans après les indépendances de ce qu’est devenue notre société », s’est-il préoccupé à l’entame de son propos. 

Le gardien de la tradition s’est ainsi exprimé en présence de Me Jean de Dieu Momo, Ministre délégué auprès du Ministre d’Etat, Ministre de la justice et garde des sceaux, de quelques acteurs politiques à l’instar de Sam Mbaka (Président national de l’Afp), Célestin Djamen (Président national d’Apar) et de S.M Nji Inoussa, Chef de la communauté Bamoun du Wouri et Président de l’Association des chefs traditionnels de l’ouest dans le Wouri. 

Dans la même veine S.M Guy Tsala, Chef de 1er degré dans le Département de Lekié, actuel Président du Conseil national des chefs traditionnels du Cameroun, par intérim depuis le décès de S.M Alim Hayatou. « Nous demandons à nos élites de cesser d’instruimentaliser nos populations pour des intérêts politiques, de cesser de véhiculer le tribalisme et la division », a fermement lancé l’autorité traditionnelle. Rappelons que l’atelier qui a réuni les chefs traditionnels du Littoral, du centre et certains de l’Ouest avait pour but la recherche des solutions pour un meilleur vivre-ensemble entre les communautés, et de larguer les différents discours haineux qui visent à mettre en péril la cohabitation sociale.

Les recommandations 

Durant deux jours, ces Chefs  traditionnel ont effectué un profond « brainstorming » sur la situation évoquée. Ce pour apporter de solutions pour le devenir de la nation : la cohésion sociale, sur la paix, et notamment, ce qu’il y’a de plus chère à la nation Cameroun. Ainsi, au sortir des travaux en atelier, les notabilités ont  décidé: de mieux structurer leurs différentes communautés afin d’un meilleur encadrement, réaffirment que le vivre-ensemble est une réalité au Cameroun et doit le demeurer,  les élites doivent cesser d’instrumentaliser les populations dans la perspective de la promotion du tribalisme. 

Les Chefs traditionnels réunis recommandent que les responsables des différentes communautés ou de blocs ne soient plus appelés « Chefs », que la désignation des Chefs de blocs relèvent uniquement des Chefs de villages, que les chefs s’engagent à développer la diplomatie coutumière  pour le rapprochement des communautés, la prévention et la résolution des conflits, que le citoyen lambda préssenti à la charge de représentant de communauté soit préalablement présenté au Chef avant toute désignation, que nul ne peut être Chef traditionnel en dehors de son territoire. 

Ces derniers encouragent la mise en place d’un parlement coutumier fort entre chefferies. Enfin, les chefs adoptent la mise en place d’une structure traditionnelle  pour règlement des conflits communautaires.  Il faut préciser que les chefs de l’Ouest n’ont pas souhaité prendre part à ces travaux, malgré l’invitation qui leur a été adressée. Rappelons que la première édition de ce concept précède une série de rencontres de ce type, à tenir désormais chaque veille de célébration de la Fête de l’Unité, le 20 mai de chaque année. Rappelons que cette rencontre s’est déroulée à la veille de la célébration du premier anniversaire de la destruction du quartier Dikolo à Bali.

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