Après l’ouverture d’un bureau de représentation à Douala, le 7 juillet 2023, le Port autonome de Kribi (Pak), est de retour dans la capitale économique pour la signature d’un accord de partenariat avec le Port autonome de Douala (Pad). Patrice Melom, le Directeur général du Port autonome de Kribi et Cyrus Ngo’o, celui du Port autonome de Douala ont en effet paraphé la liasse documentaire renforçant la collaboration entre ces deux institutions à travers un nouvel accord-cadre, qui réactualise celui signé il y’a 6 ans. Avec pour objectif de redynamiser la coopération entre ces deux plateformes du commerce extérieur Camerounais, et construire les synergies nécessaires à l’implémentation de la démarche de complémentarité entre les deux places portuaires.
C’est le 5 mai 2017 que l’accord-cadre de coopération entre le Port Autonome de Douala et le Port Autonome de Kribi a été signé. Il portait sur la rétrocession par le Port autonome de Douala, des actifs du Port autonome de Kribi dont il assurait la gestion. Implémentant ainsi la réforme portuaire instituée en 1998. L’accord-cadre révisé porte sur la coordination dans la réalisation du projet de mise en place d’une ligne de feedering maritime Kribi-Douala, la coordination en matière de participation commune aux évènements promotionnels et institutionnels et/ou d’organisation de ceux-ci, la oordination dans la mise en œuvre des recommandations issues des documents à caractère stratégique, et la Coordination dans la réflexion sur la facilitation des échanges.
Les deux institutions ont également convenu de mener des réflexions concertées sur la gouvernance du secteur portuaire et maritime national, sur la représentation et le pouvoir de lobbying des ports Camerounais dans les instances supranationales de gouvernance des secteurs portuaire et maritime, sur un développement coordonné des activités portuaires et maritimes, sur le suivi des relations entre les acteurs des deux communautés portuaires, des réflexions en vue du maillage des systèmes d’informations portuaires, et de mener des activités croisées pour le suivi des opérateurs portuaires (régularité administrative, solvabilité etc….).
Il est important de rappeler que depuis le 3 novembre 2020, une ligne de cabotage existe entre les ports de Douala et Kribi, par l’entremise de la société Camship-Clgg, dont le premier navire porte-conteneurs d’une capacité de 600 conteneurs Evp, a mouillé les eaux profondes du port de Kribi-Mboro, le 3 novembre 2020. « Kribi est un nouveau port au Cameroun. Il doit ainsi faire sa promotion. Douala est la capitale économique et la plupart des investisseurs et industries y sont basées. (…). Le Port autonome de Kribi et celui de Douala sont complétementaires…. », indiquait Patrice Melom, le 7 juillet 2023, à l’occasion de l’inauguration du bureau de représentation du Port autonome de Kribi à Douala.
Il s’agira également pour les deux ports, d’effectuer des échanges d’expériences et de connaissances en matière de gestion, exploitation portuaire et développement des ressources humaines et des actifs. « Ce nouvel accord permettra à nos deux institutions de se mutualiser en conseil et accompagnement en matière de planification, de développement, d’aménagement et de construction des infrastructures portuaires et des plateformes industrielles et logistiques, notamment, l’élaboration et la mise en œuvre des plans stratégiques de développement des activités industrialo-portuaires. Il sera aussi question de la création des conditions attractives pour l’établissement des entreprises et des opérateurs logistiques dans les deux ports et leurs zones d’activités logistiques respectives, en plus de leur représentation institutionnelle des ports Camerounais à l’étranger », clarifie le Pad.
Douala-Bonaberi et Kribi-Mboro sont les deux plus grandes places portuaires du Cameroun. Créé en 1999, le Port de Douala-Bonaberi a été conçu pour une capacité de 7,5 millions de tonnes par an. Du fait des travaux engagés depuis 2016, ladite capacité a été optimisée pour atteindre 13,5 millions de tonnes. Dans son format actuel, le port de Douala-Bonaberi est doté d’une capacité annuelle de trafic de 15 millions de tonnes. Il dispose de 26 quais d’accostage sur 5,5 km de long, d’une superficie d’environ 400 hectares. Il est par ailleurs constitué de 7 terminaux spécialisés, 15 entrepôts, 65 ha de terre-pleins, 25 km de voies ferrées, et plus de 20 km de routes bitumées. Les comptes consolidés du groupe Port autonome de Douala (Rtc, Rdr), pour le compte de l’exercice clos au 31 décembre 2022 affichent un total du bilan à l’actif et au passif de 410,99 milliards de FCFA, un chiffre d’affaires de 131, 52 milliards de FCFA, un résultat bénéficiaire avant impôts estimé à 27,19 milliards de FCFA, et un résultat net bénéficiaire de 16, 05 milliards de FCFA.
Le trafic global des marchandises embarquées et débarquées au Port autonome de Douala s’évalue à 12.480.121 tonnes en 2022, contre 12.752.860 tonnes en 2021, soit une baisse de 272.739 tonnes en valeur absolue et 2% en valeur relative. Cette tendance baissière du trafic des marchandises est attribuable à celle du trafic marchandise au long cours qui représente 99% des marchandises embarquées et débarquées. Le volume de ce trafic est passé de 12.703.577 tonnes en 2021, à 12.438.854 tonnes en 2022, soit une diminution de 264.723 tonnes en valeur absolue et 2% en valeur relative. Il est prévu à l’horizon 2030, l’extension du Port autonome de Douala vers la localité de Manoka, où sera construit un port en eaux profondes.
Officiellement inauguré le 2 mars 2018, le Port autonome de Kribi a enregistré au premier semestre 2022, un volume de 580.000 tonnes de marchandises conteneurisées, 348.118 tonnes de marchandises conventionnelles sur la même période (+315% par rapport à la même période en 2021), et 158.218 Evp (+70,6% par rapport à la même période en 2021). Le port autonome de kribi est opérationnel depuis le 2 mars 2018. Après la fin de la première phase en 2014, les travaux de la deuxième phase estimée à environ 400 milliards de FCFA sont imminents. À date, le coût total des deux premières phases de travaux s’élève à 650 milliards de FCFA.
Félix Beda