19 septembre 2024

Complexe Chimique Camerounais: La famille Fadil se déchire autour d’un héritage industriel en banqueroute

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L’espace abritant la mythique savonnerie, sis Ndokoti-Bassa, a été cédé en location-gérance à un groupe industriel chinois pour la construction d’un complexe commercial. Le Président du Groupe Fadil s’est par ailleurs engagé dans la vente d’un bien immobilier rural appartenant au Complexe Chimique Camerounais (CCC), sans avis des co-héritiers, ni quitus du Conseil d’administration de cette société. L’immeuble dont la transaction est estimée à 2,2 milliards de FCFA est cédé à un puissant ministre de la République qui a payé un montant de 600 millions de FCFA correspondant à l’hypothèque auprès de la banque CBC.

La grande famille Fadil est en ébullition. L’un des membres de cette célèbre fratrie du Cameroun défraie la chronique. Mohamadou Bayero Fadil, en l’occurrence. Le Président du Groupe Fadil, homme d’affaires réputé, a entrepris de céder un important bien immobilier familial sans le consentement de ses co-héritiers. Le bien objet de la cession porte sur un terrain rural situé à Yaoundé, lieu-dit «Mballa», grand d’une superficie initiale de 1ha 37a 67 ca et théorique de 1ha 04a 20ca, immatriculé le 10 août 2021 au Livre foncier du Département du Mfoundi, volume 01, transcrit Folio 125 S/N 230 Mfoundi. Immeuble rural qui appartient, d’après le certificat de propriété n°381 délivré ce 10 août 2021, par la Conservation foncière du Mfoundi, en toute propriété à la Société Complexe Chimique Camerounais (CCC), une société anonyme, figurant dans le patrimoine légué aux enfants Fadil, par El Hadj Fadil Abdoulaye Hassoumi, leur regretté géniteur. Ce terrain acquis par le CCC le 12 décembre 1972 servait de cadre à diverses opérations effectuées par la mythique savonnerie. 

Longtemps placé sous hypothèque par Mohamadou Bayero Fadil, auprès de la Commercial Bank of Cameroon (CBC), actuelle Commercial Bank, pour un montant de 600 millions de FCFA, sur une dette globale de biens immobiliers estimée à 3,3 milliards de FCFA,  l’immeuble rural (TF 230 Mfoundi) a finalement connu une levée et radiation d’hypothèque en 2019, après le paiement de la dette due par le CCC, représenté par Mohamadou Bayero Fadil. En proie à de graves difficultés financières et croulant sous d’importantes dettes, le Président du groupe Fadil a engagé le CCC dans un processus de vente de l’immeuble rural du Mfoundi, un des biens indivisibles de l’héritage Fadil, sans consultation préalable de ses frères. Son client, un membre du gouvernement qui s’est acquitté de la somme de 600 millions de FCFA pour sauver l’immeuble rural d’une confiscation hypothécaire de la CBC. 

Dénonciation

C’est dans ce sillage que Mohamadou Bayero Fadil propose à ce ministre de la République, sans procès-verbal du Conseil de famille Fadil, le rachat du bien. L’offre est estimée à plus de 2 milliards de FCFA. Somme de laquelle sera déduite l’avance de 600 millions de FCFA constituée pour la levée de l’hypothèque CBC. De bonnes sources, l’acheteur a quasiment conclu le contrat par un versement du reliquat de la transaction fixée à 1,4 milliards de FCFA. Au sein de la famille, la nouvelle fait des gorges plus que chaudes. De sources proches du dossier, les frères Fadil lésés dénoncent la démarche unilatérale et cavalière du Président du groupe Fadil, lancé dans un slalom effréné dans l’aliénation du patrimoine familial commun à la fratrie. Ces derniers envisagent d’ailleurs attaquer la transaction entre Mohamadou Bayero Fadil et le puissant ministre qui aurait  déjà entamé l’occupation des lieux.  Pis, la transaction foncière sans avis  des autres membres du Conseil d’administration du CCC, dans lequel figure la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (Cnps), et la famille Soppo Priso. 

Idem pour le Complexe Chimique Camerounais (CCC), célèbre savonnerie en banqueroute, qui aujourd’hui s’apprête à abriter un complexe commercial baptisé China Mall. Les travaux de démantèlement de l’usine auraient débutés. Criblée de dettes colossales, la célèbre savonnerie vient de connaître une transaction inédite de la part de son Président du conseil d’administration, Mohamadou Bayero Fadil : ce dernier a refiler l’entreprise, en douce et sans consultation des membres de la famille Fadil, co-héritiers conjoints, à un groupe d’hommes d’affaires chinois, en location-gérance. Le Groupe industriel Fadil dont Mohamadou Bayero Fadil est le Président se meurt lentement mais sûrement. Le Complexe Chimique Camerounais (CCC), Selcam (Sel du Cameroun), la SCIT (La Société industrielle et chimique de Tiko), La Société nouvelle des cocotiers (SNC), société propriétaire de l’ex-hôtel Méridien, des fiertés de l’industrie nationale et internationale d’antan, sont à l’article de la faillite. 

Pour cause, Mohamadou Bayero Fadil, co-héritier des biens laissés par le regretté et prospère homme d’affaires, El Hadj Fadil Abdoulaye Hassoumi, s’illustre par des décisions contestées par des membres de la famille Fadil. Concernant précisément la SNC, l’homme n’a pas fini de surprendre: résiliation du partenariat technique avec le Groupe hôtelier français Accor, fermeture le 21 mars 2021, de l’hôtel Pullman de Douala etc…Mohamadou Bayero Fadil a entrepris un processus de liquidation des droits des employés de la Société nouvelle des cocotiers, sans traitement salarial depuis le mois de février 2019. C’est dans cette aventure financière qu’il a procédé au solde partiel des employés de l’hôtel Pullman de Douala. Plus d’une quarantaine de personnels  de ce groupe demeure en attente de leurs droits estimés pour solde de tout compte à une enveloppe de 150 millions de FCFA. Comme les autres entreprises du groupe Fadil, la Société nouvelle des cocotiers est en cessation de paiement. 

INCH

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