20 septembre 2024

Conseil national phytosanitaire: La représentante du Littoral contestée

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Accusée d’avoir été élue au terme d’une élection non-réglementaire émaillée de tripatouillages, Virginie Watsah, la nouvelle représentante de l’industrie phytosanitaire du Littoral au sein du Conseil national phytosanitaire, dit vouloir fédérer les acteurs de la filière. Son ambition dévoile les tensions et des dysfonctionnements qui règnent au sein de ce corps de métier rattachés au Ministère de l’agriculture et du développement rural. 

«C’est l’Etat qui délègue une partie de ses fonctions aux opérateurs privés. Ce qui revient à dire que les batailles de contestation doivent être dirigées vers cet État et non contre ma personne»
Virginie Watsah déplorait ce 4 mars 2022, lors d’une rencontre entre les sociétés de traitement phytosanitaire et la Délégation de l’agriculture et du développement rural pour le Littoral, les attaques et contetations dont elle fait l’objet de la part de certains responsables des associations et syndicats ou entreprises phytosanitaires depuis son élection intervenue le 29 septembre 2021.

Initiée pour accorder les violons entre les acteurs de cette branche d’activités, la rencontre a, plutôt, laissé transparaître de nombreuses tensions: fausses associations phytosanitaires, pseudo-syndicats professionnels sans mandats, entreprises clandestines, faux produits etc…plombent le bon fonctionnement de cette activité au Cameroun: «certains pensent tenir en otage cette profession. Ils disent la représenter alors qu’ils ne disposent d’aucun mandat. Ce sont ceux-là qui dressent des rapports fallacieux pour déstabiliser le secteur», s’est indigné Jean Claude Konde, le Délégué de l’agriculture et du développement rural pour le Littoral. Conséquence, constate Virginie Watsah, «la profession est désorganisée et paralysée,car nous ne pouvons pas tenir de réunions». 

Sur le plan technique, l’on déplore la percée fulgurante des entreprises phytosanitaires qui pratiquent le «reconditionnement» des produits sans autorisation préalable du Ministère de tutelle, ni supervision par des contrôleurs phytosanitaires assermentés, apprendra-t-on de Guy Christian Minka, Chef de Bureau du contrôle des pesticides à la Délégation de l’agriculture et du développement rural pour le Littoral.
La fraude et la contrefaçon des produits phytosanitaires a malheureusement  une incidence négative sur les produits de rente du Cameroun, d’où la hausse des limites minimales résiduelles (Lmr), causes de refoulement des exportations camerounaise sur le marché international, et de pertes de devises pour le Cameroun. 
«Depuis quelques temps, le label Cameroun, longtemps apprécié pour son bon niveau de qualité connaissent des dépassements limites minimales résiduelles. Des cargaisons importantes de produits agricoles d’origine camerounaise sont refoulées au niveau du marché Européen, entraînant des pertes considérables aux exportateurs Ce qui se répercute au niveau des producteurs dont les efforts ne sont plus suffisamment récompensés à cause de la baisse des prix…», dénonçait récemment Jean Biakath, le Président de Croplife Cameroun. 

Qui propose comme solutions, la promotion des bonnes pratiques à travers une démarche d’éducation, de formation et de communication, la professionnalisation des métiers de la filière phytosanitaire, la création d’un certificat individuel pour les métiers de prescripteur, applicateur, revendeur, ou la mise en place d’une plateforme de concertation secteur public/secteur privé etc….Placé sous l’autorité du Ministre de l’Agriculture et du développement rural, le Conseil national phytosanitaire est un organe de consultation en matière de politique de protection des végétaux au Cameroun. 

Félix Beda

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