20 septembre 2024

Cotation: le Bitcoin fait son entrée à Wall street, la bourse de New York 

4 min read

 (Ripostes). Les crypto-monnaies se rapprochent du grand public. Le régulateur américain de la Bourse autorise de grandes institutions financières à proposer des produits financiers basés sur le bitcoin. Une décision considérée comme une étape majeure pour l’adoption des cryptomonnaies et qui pourrait bouleverser le secteur.

La Sec (Sécurity and Exchange Commission), le régulateur Américain des marchés financiers, a donné, mercredi 10 janvier 2024, son quitus à la cotation d’un nouveau produit d’investissement en bitcoins. Une décision considérée comme une étape majeure pour l’adoption des cryptomonnaies, qui pourrait bouleverser le secteur. Le produit autorisé est un Etf (Exchange traded fund), un fonds indiciel qui permet aux investisseurs de profiter des évolutions du bitcoin, sans placer directement leur argent dans la devise numérique. 

D’après les experts, concrètement, ils achètent des parts du fonds, qu’ils peuvent revendre à tout moment, et pas du bitcoin. Les avoirs du fonds sont, eux, placés en cryptomonnaies. En l’occurrence, 11 institutions financières peuvent déjà proposer aux opérateurs économiques, d’investir indirectement dans le bitcoin. La Sec a donné son autorisation à 11 sociétés différentes de lancer leur propre produit, parmi lesquelles des grandes maisons de Wall Street comme Fidelity et BlackRock, selon le document publié sur le site du régulateur. 

Rappelons que le marché avait déjà franchi un palier, en octobre 2021, avec la cotation du premier Etf investi non pas directement en bitcoins, mais dans des contrats à terme liés à la cryptomonnaie. Jusqu’ici, l’accès aux devises numériques nécessitait d’ouvrir un compte sur une plateforme d’échanges de cryptomonnaies et de convertir une devise classique (émise par une Banque centrale), comme le dollar. 

Les spécialistes des cryptomonnaies espèrent que cela va élargir leur secteur. Pour eux, l’avantage, c’est que passer par des entreprises reconnues comme BlackRock ou Fidelity, pour ne citer que les plus grandes, est beaucoup plus rassurant et beaucoup moins nébuleux que de chercher à investir directement dans des monnaies numériques. Elles sont connues pour leur volatilité et leur marché pour son opacité  

Cette décision était attendue. Elle a même été anticipée de 24h par un faux communiqué du gendarme américain de la Bourse sur son compte X (ex-Twitter). La Sec a ensuite indiqué que son compte avait été piraté, le temps de poster le message. Résultat, un coup de chaud et un bitcoin qui grimpe à 47,914 dollars l’unité. Il y a quelques mois, la valeur était encore de 17.000 dollars, notamment en raisons des soubresauts, faillites et autres escroqueries dans un secteur des cryptomonnaies qui espère faire un peu moins peur.

Lire aussi: Cemac: le projet de Jacqueline Nkembe épouse Adiaba pour la Cosumaf

La Sec avait déjà retoqué, à de nombreuses reprises, des demandes de commercialisation pour des produits similaires par le passé. Mais un récent développement a changé la donne. Fin octobre, une Cour d’appel fédérale de Washington a ainsi confirmé que le régulateur n’était pas fondée à refuser au gestionnaire d’actifs Grayscale, l’homologation de son Etf en bitcoins. Le président de la Sec, Gary Gensler, pourtant connu pour ses réserves vis-à-vis des cryptomonnaies, avait ensuite reconnu que le régulateur était désormais tenu de tenir compte de cette jurisprudence.

L’arrivée d’un Etf est «un tournant pour les actifs numériques et signale un mouvement vers l’adoption par le grand public et (leur) légitimité», a commenté Thomas Tang, vice-président de la société de capital-investissement Ryze Labs. «Par leur seule existence dans un cadre réglementé, les Etf en bitcoins vont donner de la crédibilité institutionnelle aux actifs numériques», a-t-il ajouté. Gary Gensler a souvent comparé le monde des cryptomonnaies au «far west». Lors d’une audition au sénat Américain, en juillet, il avait mis en garde le grand public contre «ces actifs hautement spéculatifs, non régulés et risqués ».

Nombre de financiers de premier plan et grands patrons ont également fait part publiquement de leur scepticisme, voire de leur opposition à ces devises numériques. «La seule vraie utilité», des cryptomonnaies, c’est qu’elles profitent «aux criminels, aux trafiquants de drogue», pour «le blanchiment, la fraude fiscale», a déclaré, début décembre, le Président Directeur général de la plus grande banque du monde, JP Morgan Chase, Jamie Dimon. «Si j’étais le gouvernement, j’y mettrais un terme», avait-il déclaré.

Laisser un commentaire