2 janvier 2025

Débarcadère de Youpwe: une inauguration sous fond de tensions entre la Cud et le Minepia

(Jean DAME). Le Premier Ministre, Chef du gouvernement Chief Dr Joseph Dion Ngute est annoncé à Douala ce vendredi 27 décembre 2024. L’inauguration de cette infrastructure financée par le Japon, intervient après le fiasco d’une première inauguration annoncée en avril 2024. Retour sur les rebondissements d’une crise entre un département ministériel et une collectivité territoriale décentralisée.

Après un contexte fortement tendu entre le Ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales (Minepia) et la Communauté urbaine de Douala (Cud), c’est désormais la détente. Ces deux institutions ont finalement fumé le calumet de la paix, autour du Premier Ministre, qui apporter son arbitrage dans ce dossier portant sur la gestion du debarcadère et du marché du poisson de Youpwe (Douala).

Aussi, sa présence annoncée à Douala ce vendredi 27 décembre, pourrait se traduire par deux pistes de compréhension: un consensus sur la gestion administrative et financière du débarcadère et la promotion d’une jurisprudence pertinente pour des cas similaires. Pour rappel, la Communauté urbaine de Douala s’est vue écartée de la gestion de cette infrastructure par des actes de pouvoir public, posés par le Dr Taiga, le Ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales.

D’abord par le Centre de valorisation de pêche artisanale de Youpwe (Cevapa-
Youpwe), crée par arrêté signé le 22 décembre 2023. Puis, l’annonce dans les coulisses, d’une première inauguration de ce port de pêche par le Premier Ministre, Chef du gouvernement. Inauguration avortée alors que prévue pour mi-avril 2024, selon une source credible. La même source avait révélé que le Maire de la ville a décliné l’invitation qui lui a été adressée, en qualité de simple invité à cet effet événement.

Pour être rétablie dans son droit, la Cud avait saisi le tribunal administratif du Littoral aux fins de sursis à exécution de l’Arrêté N° 0023/Minepia du 22 décembre 2023, portant création, organisation et fonctionnement du Cevapa-Youpwe. D’après l’Arrêté ministériel, ce centre couvre l’ensemble des points de débarquement du Wouri (Douala), parmi lesquels le débarcadère de Youpwe, construit sous fonds Japonais, et une participation significative de la Cud. En effet, cette infrastructure est le fruit d’un partenariat entre l’Etat du Cameroun et le Japon, financée à hauteur de 6,6 milliards de FCFA. Pourtant, le Minepia va tenter un passage en force, afin de s’arroger la gestion de ce grand projet.

Toute chose que la Cud a dénoncé en son temps et considéré comme forfaiture, car la décision ministérielle du 27 février 2024, qui nomme Mbangsi Misper Anghoma, comme Directeur du Cepava-Youpwe. Tout ceci, pense-t-on à la Cud, au mépris de la loi, et du recours gracieux de Mukete Ekoume, Chef de la division des affaires juridiques et du contentieux (Dajco), à la Cud, qui a agi au nom du Maire de la ville. «Expressément qu’après réception du débarcadère et du et du marché du poisson de Youpwe, celui-ci devrait être transféré à la Cud», justifie le Dajco de la Cud.

Achevée depuis le 15 décembre 2022, l’infrastructure à problème, est un don du Japon. Dans son recours gracieux, Moukete Ekoume, magistrat de profession, avait évoqué la convention tripartite (État du Cameroun- État du Japon- Cud) qui a semblé être ignorée par le Minepia. « La Ville de Douala a en effet consenti d’importantes dépenses financières, telles les charges d’électricité toujours payées jusqu’à date, les frais de terrassement, les loyers de la base logistique (30 millions de FCFA hors taxe pour l’année 2017-2018 et 12 millions de FCFA hors taxes par an, à compter du 1er Janvier 2019 », a-t-il conclu, justifiant le fondement des différents engagements financiers de la Cud dans ce projet.

L’inauguration annoncée du débarcadère de Youpwe par le premier Ministre, Chief Dr Joseph Dion Ngute, ce vendredi 27 décembre 2024, laisse augurer certainement une sortie de crise pérenne entre la Cud et le Minepia. Mais demeure une question centrale: à qui reviendra la gestion administrative et financière de cette infrastructure ?

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