(DIM DIM). Un constat du Maire de cette municipalité du Département du Wouri, dressé lors de la session ordinaire de son conseil, consacrée à l’examen des comptes administratifs de l’exercice 2024, qui s’est tenue le 14 Avril 2025.
À l’entame de discours, le président du conseil a invité l’assistance, à observer une minute de silence en hommage à Nouma Armand Alain, conseiller municipal assassiné récemment dans des circonstances tragiques qui ont profondément ébranlé l’exécutif local. Malgré cette tragédie, les travaux ont été maintenus, portés par le souci de transparence et de réédition des comptes, dans un contexte marqué par une forte émotion, des tensions et incertitudes économiques et une conjoncture financière des plus délicates.
Des recettes en baisse, des transferts en retard
L’examen des comptes a révélé une baisse significative des recettes municipales. Alors que l’année 2023 avait connu des recouvrements de plus de 5,5 milliards de FCFA, ceux de 2024 n’atteignent que 3,8 milliards de FCFA. Le Maire, Valentin Epoupa Bossambo a attribué cette chute à des facteurs exogènes. Notamment les tensions géopolitiques, les retards de reversements des centimes additionnels, et une dotation générale de fonctionnement (Dgf) largement en deçà des attentes: seulement 40 % de la dotation prévue a été reçue, et les autres 60% restent attendus. C’est également, le cas pour les crédits transférés qui ont été très faibles: « ce sont-là les méandres de la réforme», déplore le Maire, qui suggère le besoin urgent d’un ajustement structurel pour que les ressources transférées soient à la hauteur des besoins d’une commune aussi dynamique que Douala 3.
Des résultats encourageants, malgré la conjoncture
Toutefois, le compte administratif fait état d’un budget exécuté à hauteur de 70,8 %. Taux inférieur aux années précédentes, mais supérieur à la moyenne nationale pour des communes comparables. Or, en dépit des contraintes, cette commune est restée résiliente, et a enregistré des réalisations, à l’instar de: l’excédent d’émissions sur les ordonnancements qui s’établit à 526 millions de FCFA, tandis que l’excédent des recouvrements sur les paiements, atteint 291 millions de FCFA.
Dans le même temps, des efforts notables ont été réalisés dans plusieurs domaines: aménagement urbain, électrification solaire de voies publiques, construction de toilettes publiques, réhabilitation d’infrastructures scolaires, forages d’eau potable, équipements hospitaliers et assistance aux populations vulnérables, lutte contre le désordre urbain, amélioration du cadrd de vie des populations etc….
La Cad3 s’est également distinguée par des actions innovantes en matière d’environnement, « remportant pour la seconde fois, le prix Malta Guinness Walk For Goodness, grâce à son initiative de recyclage des déchets plastiques »,se réjouit le Maire, qui relève tout de même, que cette ambition connait un retard, mais reste d’actualité.
Alors que l’assise fiscale locale s’élargit progressivement, la municipalité de Douala 3 doit désormais jongler entre créativité budgétaire et prudence managériale, explique Valentin Epoupa Bossambo, quand on sait que la transparence budgétaire, la gestion rigoureuse et le dialogue avec l’État central, s’imposent plus que jamais comme les clés d’une gouvernance locale résiliente.
Malgré tout, le Maire reste optimiste pour l’avenir, avec un regard porté sur la nouvelle loi de finances pour relancer la dynamique fiscale locale. «Nous pensons qu’avec la réforme de la fiscalité locale, nos recettes propres devraient bondir. Les prévisions que nous avons faites nous donnent de l’espoir», a-t-il confié.
Le représentant de l’Etat, Sylviac Mvogo, préfet du Département du Wouri, s’est réjoui du dynamisme du conseil, et a encouragé l’esprit de transparence qui prévaut dans le conseil. Il a par ailleurs invité les Maires d’Arrondissement, à plus de synergie d’actions avec les secrétaires généraux des communes, qui se plaignent de ce qu’ils sont parfois mis à l’écart dans leurs missions au profit d’autres personnes.
Suite à son interpellation par le conseiller Tekam qui a souhaité savoir à quel niveau se situe l’enquête de l’assassinat de leur collègue Nouma Armand Alain, le Préfet du Wouri a été formel: « les enquêtes sont en cours, et nous pouvons faire aucune déclaration. Néanmoins je peux déjà vous dire que la victime était connu de ses bourreaux, soyez prudents et faites attention à vos fréquentations », a-t-il conclu.
