Développement du Cameroun: ce que l’économiste Célestin Monga propose
Il a dévoilé les principaux axes de sa stratégie à l’occasion de la 4ème édition du débat patronal tenue à Douala, au siège de la plus importante organisation patronale du Cameroun, et de la sous-région, le vendredi 14 octobre 2022, sous le thème « Transformation de l’économie Camerounaise. Défis opérationnel et stratégies ».
Cameroun, pays candidat à l’émergence dans 13 ans, observe encore de nombreux problèmes et incertitudes tant dans le domaine économique, énergétique, sécuritaire, scientifique et agricole. A cela, s’ajoute le fait que depuis 2020, les entreprises et l’économie nationale sont mises à rude épreuve et durement impactées par la pandémie de la Covid-19.
Fort heureusement une certitude se dessine au tour du « Débat patronal », qui est désormais le rendez-vous des patrons et décideurs. Pour cette 4ème édition, le Gicam à travers la thématique centrale : « Transformer l’économie Camerounaise, Défis opérationnel et stratégies », entend explorer et identifier avec les opérateurs économiques, les opérationnels agissant dans les chaînes de valeurs de l’économie, les experts sur les questions économiques, les enseignants et la société civile, les obstacles à l’accroissement de l’économie Camerounaise et d’y trouver des solutions. En outre, le débat patronal vise à regrouper autour d’une même table, les acteurs publics et privés, et de la société civile sur les conditions de la mise en orbite effective des processus d’industrialisation et de transformation structurelle de l’économie camerounaise, à l’aune des chocs, crises et bouleversements répétés d’un monde interdépendant.
A cet effet, le Pr. Célestin Monga, de la Haward John F. Kennedy School of Gouvernment, invité pour la circonstance, a identifié les solutions pour accroître l’économie Camerounaise. D’emblée, l’enseignant chercheur, expert des questions économiques dans le monde, pense que « la corruption n’est pas un obstacle au développement, il suffit de bien ajuster son indice de croissance ». Il convient à cet effet, que le secret pour accroître une économie réside dans l’analyse de Robert Solow: le capital ( physique et Financier), le travail( les hommes qui travaillent), et la technologie ou la productivité. En revanche, selon le Pr. Célestin Monga, Paul Romer aura le mieux compris ce qu’il faut pour accroître une économie, « il faut avoir les bonnes idées pour les mettre actions » a-t-il rappelé.
Rappelons qu’en octobre 2020, le Gicam a publié le « Livre Blanc de l’économie Camerounaise ». Le Livre volumineux qui traduit le regard objectif du secteur privé sur le diagnostic de l’économie Camerounaise, le choix et l’implémentation des politiques de développement, et formule des propositions pour une transformation structurelle et profonde de l’économie, ainsi qu’une refondation du dialogue État-secteur privé indispensable à cet objectif. C’est d’ailleurs une continuité du « Cameroun Business Forum ». Également, en novembre 2020, le Gouvernement publie la Stratégie Nationale de Développement du Cameroun à l’horizon 2030 (SND30), ce pour remplacer et corriger les manquements observés dans le DSCE, et formule désormais les orientations des 10 prochaines années. Des réflexions qui montrent bien que la situation économique du Cameroun reste et demeure une préoccupation inquiétante, tant dans le secteur privé, que dans le secteur public.
Comment accroître l’économie Camerounaise ?
L’expert des questions économiques à la Banque Africaine de Développement (BAD) a identifié trois principaux axes: une Nouvelle politique macroéconomique, l’industrialisation : un État qui soutient les créateurs de richesses, entrer dans les chaînes de valeurs. Comme premier axe de solutions, Il faut asseoir une nouvelle politique macroéconomique : élaborer des bonnes réformes budgétaire et changement d’approche au sujet de la dette publique, avoir une politique monétaire assurant la compétitivité externe.
Accroître l’économie Camerounaise, le second axe, appelle également une industrialisation des entreprises locales: l’État doit soutenir les créateurs de richesses. Il s’agit d’une industrialisation par secteur cible et une diplomatie économique, de faire la promotion des investissements, de la digitalisation des services et la création des banques de développement, enfin de multiplier les zones économiques spécialisées ( ZES)/P.L, créer les incubateurs, faire des formations spécialisées en envoyant les nationaux à aller apprendre les miracles économiques des autres pays, et de revenir les implémenter au Cameroun, et promouvoir les liens PME-GE. Enfin le troisième axe, porté sur l’entrée du Cameroun dans les chaînes de valeurs, permet de diversifier l’apprentissage en technologie, créer de l’emploi, stimuler le travail en équipe, promouvoir la complémentarité.
Si le Cameroun veut se relever et atteindre son émergence en 2035, il doit faire avec ses ressources, le secteur privé doit trouver les mots justes pour se faire entendre du Gouvernement, afin que celui adopte les bonnes pratiques managériales. Plusieurs autres solutions sont émises, après diagnostic dans « The Economy of Cameroon » en francais « L’Economie Camerounaise » qui est un livre de 950 pages paru dans les éditions The Oxford Handbook. Ce livre est de Célestin Monga, à la demande la Banque Africaine de Développement, l’auteur a associé les chercheurs et enseignants de l’Université de Yaoundé-SOA. Le Gicam dans sa vision de voir le climat des affaires plus amélioré et aisé, entend multiplier de telles actions.
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