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Droit: l’avocat Camerounais face à la concurrence internationale

C’est la thématique centrale qui a donné lieu à la tenue d’un séminaire organisé à cet effet, ce 12 janvier à Douala, à l’initiative du cabinet Zangue et Partners Avocats et présidé par Me. Éric Mbah, Président du barreau Camerounais.

Une initiative louable et saluée par l’ensemble du corps, qui voit en cela une début d’une piste de solution face cet épineux problème de renforcement de capacités des jeunes avocats, et même ceux qui ont la notoriété établie. Face à l’urgence et la pertinence du problème, le cabinet conseil Zangue et Partners Avocats, avec le concours de plusieurs autres cabinets d’avocats, a procédé au lancement dans la ville de Douala, du programme « Lawyers Exchange and Training Programm (LETP) », sous la direction scientifique du Dr. Achille Ngwanza et Me. Zangue Serges Martin.

En 2025, l’accord de l’Organisation mondiale du commerce (Omc) sur la libre circulation des services, la levée des verrous des barrières étatiques, va contribuer à coup sûr à l’accroissement du volume des investissements au Cameroun. Ce qui va certainement aiguiser les appétits des cabinets internationaux.  Ainsi, le cabinet Zangue et Partners Avocats, sentant la menace venir,  à réuni ses confrères. Ce, pour mener une « réflexion prospective en vue de permettre à l’avocat Camerounais d’affronter la concurrence internationale d’une part et de conquérir les marchés étrangers d’autre part », a indiqué  Serges Zangue, avocat Managing Partner.

Au cours de ce séminaire de renforcement de capacités des avocats, plusieurs thèmes ont meublés les échanges: Me. Serges Zangue avocat au barreau du Cameroun,  Managing Partner du cabinet Zangue et Partners a fait une présentation du programme Lawyers Exchange and Training Programm, puis s’en est suivi l’exposé sur « le marché international des prestations juridiques », par Me Joseph Pagop Noupoue, avocat aux barreaux de Paris et du Cameroun- Ernst and Young Cameroun. Enfin, Me. Éric Mbah, Bâtonnier de l’ordre des avocats, est revenu sur « les perspectives d’exercice de la profession d’avocat au Cameroun : Bâtonnier de l’Ordre des avocats au Barreau du Cameroun ».  Pour le Bâtonnier, il y’a des opportunités, pour tout le monde, il suffit d’aller au bout et d’identifier les niches d’opportunités rentables. Il invite les avocats Camerounais à ne plus se contenter d’être dans les tribunaux, mais d’aller à la recherche des consultations, le marché est vaste et plein d’opportunités.

Par ailleurs, face à l’urgence d’une appropriation du marché Camerounais, l’avocat doit également s’outiller à l’épreuve de l’ouverture du marché international des prestations juridiques.  Sous la modération de Me. Marie Mwe, plusieurs sous-thèmes ont permis d’éclairer l’assistance dans cette première table ronde animée par Me. Patience Mapoko, Directrice Juridique de Cotco, filiale de Savannah Energy, qui a présenté « le choix d’un avocat par les multinationales ». Me. Aurélie Chazai avocat au barreau de Paris et du Cameroun, Managing Partner Chazai-Wamba, a parlé de « l’expérience Internationale d’un Cabinet Camerounais ». Quant à Me. Paul Jing, avocat au barreau du Cameroun, Managing Partner Cabinet Jing and Partner, s’est appesanti sur « la forme de la profession d’avocat et concurrence internationale ». Enfin, Me. Njock Luc Malgloire, avocat au barreau du Cameroun à parlé de « l’avocat face à l’émergence des consultants internationaux et des professionnels du chiffre ». Afin d’asseoir une notoriété internationale l’avocat Camerounais doit s’ouvrir à l’international mais comment et avec quoi ?

La seconde table ronde,  animée par Me. Charles Tchuente a eu pour thème d’échange « l’avocat Camerounais à la conquête du marché international des prestations juridiques ». Avec Me. Esther Sandrine Ngom, l’avocat au barreau du Cameroun a exposé sur « l’avocat Camerounais et les nouveaux marchés du Droit: le cas de la compliance ».  L’on ne saurait parler de l’avocat Camerounais sans le situer dans l’espace Ohada, Me. Johanna Monthe, Epena Law Firm, avocate au barreau d’Angleterre et du Pays de Galles et au Barreau du Cameroun s’est donnée pour tâche de présenter « le développement de l’avocat Camerounais dans l’espace Ohada ». 

Si l’avocat dans l’exercice de sa profession doit pouvoir se vendre, Me. Claude Assira, avocat au barreau de Paris et du Cameroun, est revenu sur « le marketing international de l’avocat Camerounais confronté aux exigences déontologique ». Par ailleurs, la nouvelle génération d’avocats fait face à cette concurrence internationale parfois déloyale, pose un réel problème d’intégration et d’acceptation au niveau international, c’est pourquoi Me. Nkea Aleabong Emmanuel, avocat au barreau du Cameroun a parlé du « jeune avocat Camerounais à l’ère de l’exercice transfrontalier des prestations juridiques ». 

Certes, ce premier séminaire de renforcement de capacités de l’avocat Camerounais face à la concurrence internationale, ne viendra pas résoudre tous les problèmes relevés par les participants. Toutefois, il importe de copier l’exemple de l’Afrique l’Ouest ou Australe, où la profession d’avocat est plus établie, mieux encadrée. Les résolutions issues de ce séminaire vont permettre de poser le jalons de l’idéal recherché par les présentes assises.

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