Eneo Cameroon S.A: après la nouvelle convention collective de 2022, les nouvelles doléances du personnel
À l’occasion de la traditionnelle commémoration de la fête internationale du travail, 137 ème édition, célébrée par le fournisseur national de l’électricité et son personnel, ce 1er mai 2023 à l’esplanade de l’immeuble rose de son siège à Douala, les syndicats sont revenus sur leurs conditions de travail, ainsi que sur le fonctionnement de l’entreprise. Suscitant une réaction de Patrick Eeckelers, le Directeur général.
La nouvelle convention collective Eneo Cameroon Sa a été solennellement signée le 27 octobre 2022 par la Direction générale et le personnel, en présence de Grégoire Owona, le Ministre du travail et de la sécurité sociale (Mintss) représentant de l’Etat du Cameroun. Cette convention collective qui remplace celle de 2005 consacre des avancées significatives et novatrices, jamais réalisées dans l’histoire de cette entreprise. Entrée en vigueur depuis son dépôt au greffe, certains travailleurs ont pu apprécier ses effets dès le mois de Décembre 2022 et janvier 2023. En revanche, cela va s’élargir à l’ensemble du personnel au fur et à mesure de son implémentation, surtout, le positionnement des travailleurs dans les nouvelles plages de rémunération prévues pour fin juin 2023.
Les revendications du personnel
Toutefois, bien que « l’horizon semble être prometteur, nous observons pour le déplorer, que certaines réclamations fondées et urgentes des travailleurs soumises depuis deux ans à l’employeur, n’ont pas eu un écho favorable à ce jour », a indiqué le porte parole du personnel Eneo dans son discours de circonstances.
A cet effet, un chapelet de doléances est soumis à la hiérarchie d’Eneo Cameroon Sa, pour apaiser le climat social et rassurer d’avantage le personnel: revoir le contrat d’assurance appliquée et dénoncer le contrat avec « Beneficial Life Insurance Pass 24 », en lançant un nouvel appel d’offre conformément à la convention, l’institution de la prime de risque aux travailleurs soumis aux activités à risques, l’amélioration de l’outil et des conditions générales de travail, plus particulièrement à la « Direction de réduction des pertes », la réinstitution de la fête des électriciens, le Directeur général doit s’investir à réorganiser le Gic-P Eneo, la négociation d’une nouvelle grille de salaire en tenant compte du contexte hautement inflationnel.
Outre, ces revendications suscitées, le représentant des différents syndicats invite le Directeur général d’Eneo Sa, à se pencher sur certains maux qui minent sournoisement l’entreprise et qui constituent, à terme une bombe à retardement. Ainsi, les travailleurs et travailleuses de cette entreprise veulent savoir où sont passés les dividendes de leurs investissements, et pourquoi les dirigeants du Gic-P-Eneo ne rendent pas compte depuis plus de deux ans de leurs activités ?
Pour Alexis Makembe, « Il est clair que nos demandes ne pourront trouver oreilles attentives que si nous faisons preuve d’abnégation au travail. Nos contrats de travail ne suivront que si l’entreprise qui nous emploie survit et fait des bénéfices car, comme dirait quelqu’un : on ne partage pas la pauvreté mais plutôt la richesse », a indiqué le porte-parole des syndicats.
« Des impayés des gros consommateurs entraînement de fortes contraintes de trésorerie, la dette fournisseur est importante, crée des tensions entre le parties, et impacte négativement nos opérations et notre perception. Notre budget Capex a été réduit en conséquence, un plan d’austérité implémenté… », c’est la situation actuelle de l’entreprise dressée par Patrick Eeckelers, le Directeur général d’Eneo. Au sommet de l’entreprise, un travail est fait au quotidien pour maintenir l’équilibre, « quel est le rôle de chacun d’entre nous? », s’est-il interrogé.
Non sans vouloir battre en brèche les doléances qui lui ont été présentées, le manager invite ses collègues et collaborateurs à regarder vers l’avant, car il leur reconnaît d’avoir porté haut le drapeau de l’entreprise dans des conditions particulièrement difficiles pour améliorer le service au Client. Pendant, la baisse de production à Memve’ele, les équipes de production et DEGS ont fait montre d’une grande flexibilité et d’un sens de créativité pour maintenir l’équilibre grâce à une gestion optimale du carburant.
D’ailleurs, Patrick Eeckelers se réjouit de ce que sa vision et celle des syndicats du personnel convergent sur l’idée que l’Homme doit être au centre des actions de l’entreprise. Aussi, le 1er mai 2023 est une occasion d’exprimer cet attachement au capital, et au souci de le protéger et de le promouvoir, afin d’en faire le moteur de la création de la valeur pour l’entreprise et ses parties prenantes.
Bien qu’il subsiste des points importants d’amélioration, le premier trimestre 2023 indique les signaux au vert, le Directeur général remercie tous les travailleurs engagés en faisant remarquer que : la production a contribué fortement à limiter aux côtés des autres acteurs, les pertes, les effets négatifs de l’étiage 2023 sur le réseau interconnecté Sud, l’accès à l’électricité soutenu cette année par le projet gouvernemental, PERACE compte déjà 40.000 nouveaux branchements en trois mois et près de 22.000 pour le seul mois de mars 2023. Néanmoins, la qualité de service technique connait une régression. Ce qui fait défaut à l’ensemble du secteur, du fait de nombreuses contraintes multi-acteurs, le rendement de distribution connait une progression, soit 75,96%,ainsi que la pratique progressive du principe Cash IS King et la maitrise du niveau d’endettement contribuent à améliorer les finances:
« Fournir de l’électricité, c’est notre Job », réitère Patrick Eeckelers, qui a saisi cette occasion pour inviter ses collègues et collaborateurs à faire montre de d’engagement, de professionnalisme, et que l’entreprise reste à l’écoute de leurs doléances.
Dim Dim