19 septembre 2024

Ens/Enset: 54 enseignants sur 3487 bénéficient d’une prise en charge financière 

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En service depuis septembre 2022, ces nouveaux agents publics n’avaient reçu aucun traitement salarial de l’État du Cameroun depuis le 30 septembre 2022.  Le plaidoyer effectué par leur Collectif auprès du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, et à l’endroit du Ministre de de la fonction publique et de la réforme administrative, a débouché sur une vaste déception.

Les  deux correspondances datent du 6 mars 2023. Adressées par le Collectif des  enseignants (Promotion 2022) de l’École normale supérieure (Ens) et de l’École normale supérieure d’enseignement technique (Enset) du Cameroun, au Premier Ministre, Chef du Gouvernement, et au Ministre de la fonction publique et de la réforme administrative. Portant en objet « demande d’audience » en rapport avec leur statut. « Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, nous connaissons actuellement d’énormes difficultés concernant notre prise en charge par la fonction publique et souhaitons vivement nous entretenir avec vous », entame le Collectif dans sa correspondance.

En effet, plus de 3487, pensionnaires sortis de ces deux écoles du Cameroun, ont rejoint leurs postes respectifs, après leurs affectations intervenues le 30 septembre 2022. Depuis, ce personnel n’avait reçu de rémunération salariale, malgré les assurances de Joseph Lé, Ministre de la fonction publique et de la réforme administrative, également saisi par le Collectif, qui promettait « un traitement  rapide des dossiers d’intégration et de prise en charge, afin de permettre aux jeunes lauréats, d’entrer en possession de la totalité de leurs salaires, 45 à 90 jours maximum après son affectation », mentionne le Collectif dans la correspondance.

La promesse du Ministre Joseph Lé n’avait malheureusement pas été respectée,  7 mois après la prise de fonction de cette vague de seigneurs de la craie dont la promotion a été baptisée « Promotion des grands changements ». De plus, « plusieurs collègues ne possèdent toujours pas de matricules et ne figurent pas sur le certificat collectif de prise de service, tandis que d’autres font état de plusieurs erreurs sur leurs informations personnelles », ajoute le Collectif. Qui dénonce par ailleurs, l’absence de note d’affectation pour certains membres du Collectif et le mauvais traitement des enseignants. Rappelons qu’une correspondance similaire a été adressée au Ministre de la fonction publique et de la réforme administrative. Sans suite également.

Aux dernières nouvelles, les Ministres des enseignements secondaires Nalova Lyonga, et celui de la fonction publique et de la réforme administrative, se sont accordés sur la prise en charge salariale des concernés. Malheureusement, dans la correspondance de ce 13 avril 2023, Nalova Lyonga a adressé à Joseph Lé, un bordereau comprenant une liste de 3433 lauréats de l’Ens et de l’Enset, devant être basculés au chapitre 25 du Ministère des enseignements secondaires. Conséquence, sur un effectif de 3487 reçus, seulement 54 « sont bons pour prise en charge financière », selon la Ministre. Ces miraculés devraient ainsi se rapprocher du payeur auprès de la paierie spécialisée du Minedub/Minesec/Minfopra, pour entrer en possession de leur dû, environ 7 mois d’arriérés de salaires.

L’École normale supérieure de l’enseignement technique est une grande école camerounaise de l’Université de Douala dont la mission essentielle  est d’assurer la formation initiale des professeurs de l’enseignement secondaire technique, la promotion de la recherche scientifique, technologique et pédagogique ainsi que la valorisation des résultats, l’appui au développement, le recyclage et le perfectionnement du personnel enseignant, y compris des professeurs nommés aux fonctions d’inspecteur de l’enseignement secondaire technique. Quant à l’Ens, il s’agit  d’un établissement supérieur pour des études axées sur l’éducation. Elle comporte 14 départements d’enseignement, et confère des diplômes nationaux (Dipes 1, Diprs 2, Dip. Co et Dipen). 

Jean Adoul

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