(Ripostes,Georges Semey). Il s’agit de l’Asroc, Unexplam et Pop’s, dont les responsables affirment, saisir les opportunités des dispositions de la loi du 16 décembre 2021, et envisagent booster la production, impulser une baisse de prix sur le marché local, et redynamiser la filière des oléagineux. Les contours de ce projet ont été présentés récemment à Yaoundé.
Leur objectif est globalement d’améliorer la production locale de l’huile de palme brute, accroître le volume de production de l’huile raffinée, satisfaire la demande locale et redynamiser la filière, à travers ses différentes chaînes de valeur. En effet, l’Asroc (Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun), l’Union des exploitants des palmiers à huile (Unexpalm), et Pop’s (Palm oil producers Syndicate), trois associations professionnelles de produteurs et exploitants de l’huile de palme, envisagent fonder une entité interprofessionnelle baptisée « Interpalm Cam ».
D’après ces derniers, réunis à Yaoundé le 5 décembre 2023, c’est à la faveur de la loi du 16 décembre 2021, n° 223, qui intègre la notion d’interprofession dans la création des associations que l’Asroc, Pop’s et Unexplam ont pris l’initiative de créer une interprofession dans ce secteur: « il y’a une première loi qui est la 222 qui a modifié la loi de 1990, et créé un article nouveau (le 5-4) favorable à la création des interprofessions. Nous nous sommes mis ensemble. Il s’agit d’une opportunité pour nous responsabiliser en prenant en main notre propre sort. Il s’agit de la première véritable interprofession », a révélé Jacquis Gabriel Kemleu Tchagbou, le Secrétaire général de l’Asroc.
Interpalm Cam est ainsi constitué de 3 collèges: le 1er est composé des exploitants représentés par Unexplam, le deuxième collège regroupe les industries de première transformation portées par Pop’s, et le 3ème collège constitué des industries de deuxième transformation de cette filière est représentés par l’Asroc. La nouvelle interprofession projete impulser l’augmentation de la production d’huile de palme brute qui s’est situé en 2022 à un volume de 400.000 tonnes. Insuffisant pour la demande locale des industries de transformation (environ 1 million de tonnes par an), et le déficit structurel se fixe à 150.000 tonnes. Ce qui a contraint le Cameroun à importer de l’huile de palme du Gabon voisin, à hauteur de 143.000 tonnes.
« Les noix qui sont produites seront désormais livrés à la première transformation. Laquelle a une capacité d’extraction élevée et une capacité de production de l’huile de palme de qualité, pour que la 2ème transformation puisse donc mettre à la disposition des consommateurs, l’huile végétale raffinée, le savon de ménage et de toilette, la margarine, et autres produits dérivés à de bons prix sans que nous ne soyons obligés de faire recours à des importations massives. Priorité doit être mise sur la régénération des plantations », ajoute Jacquis Gabriel Kemleu Tchagbou, le Secrétaire général de l’Asroc.
Interpalm Cam se donne par conséquent 5 ans pour booster la production locale d’huile de palme brute et d’huile raffinée, avec un impact sur la baisse des prix sur le marché: « nous aĺlons désormais avec notre interprofession discuter les prix d’achat de nos produits en toute transparence, parxe qu’il faut savoir que nous ne produisons pas pour le marché, mais nous produisons des régimes de noix de palme que nous remettrons dans la filière. Mais nous n’étions jusqu’ici pas toujours certains que les prix qui nous étaient proposés étaient des prix susceptibles de nous permettre d’avancer », indique Paul Felix Banguewi, Secrétaire général de l’Unexpalm.
Rappelons que la filière des oléagineux, dominée par l’huile de palme brute et raffinée, capte annuellement environ 100 milliards de FCFA de devises. D’après les chiffres délivrés par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), dans ses prévisions contenues dans le rapport sur l’Indice composite des cours des produits de base (Iccpb) au premier trimestre 2022, la production nationale de l’huile de palme brute devrait atteindre 425.000 en 2023 et plus de 450.000 tonnes en 2024. Soit une augmentation previsionnelle variant entre 25.000 et 50.000 tonnes.