20 septembre 2024

Forêt d’Ebo’o: 68.385 hectares constitués en Unité forestière d’aménagement à préserver 

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C’est le sens de la descente d’information et de sensibilisation des populations autochtones de ce massif forestier, à l’initiative des Chefs des Cantons Ndockbiakat et Lognanga, respectivement, leurs Majestés Gaston Dipita et Jean Paul Singha. Descente effectuée le 31 juillet 2023, dans le village Lognanga située dans l’Arrondissement de Yingui. Elle a également connu la présence de l’Honorable Samuel Moth et des populations riveraines, suite au décret N° 2023/016330/PM du 27 avril 2023, portant classement au domaine privé de l’État, de cet écosystème riche et diversifié.

Informer, sensibiliser et mobiliser les populations  Banen dispersées dans le Cameroun, en vue de leur retour dans leurs terres ancestrales. À date, plusieurs actions ont déjà été menées dans le sens de leur retour. Cette rencontre a permis aux organisateurs d’informer et sensibiliser les populations riveraines sur les enjeux autour de cette forêt, qui suscite aujourd’hui les convoitises. Surtout, de les mobiliser pour organiser leur retour dans leurs villages d’origine. Mais, un retour conditionné par la réalisation de certaines infrastructures de base, notamment les routes, dont l’aménagement, la création et la construction des ponts sont en cours.

Or, depuis que le massif forestier d’Ebo a été fait  Unité forestière d’aménagement ( UFA) au détriment d’un parc, certains sons qui rament contre les intérêts des populations, s’illustrent par la divulgation de contre informations, loin de la réalité, dans le but de saper le moral des populations qui manifestent leur intérêt à retourner sur leurs terres ancestrales. À cet effet, les gardiens de la tradition, ont tenu à apporter un démenti formel, sur ce qui se dit, et rassurer les populations, en donnant la bonne et vraie information sur le repeuplement du massif forestier d’Ebo: « ce décret est un titre qui nous permet de reconquérir nos villages, et que le concessionnaire que l’Etat envoie vers nous, facilite le retour de nos populations dans nos villages. Autrement dit, ce décret est un titre d’occupation qui reconnaît l’existence de nos villages et permet à chacun de nous de rentrer en toute quiétude dans son village. Il ne nous reste plus qu’à nous organiser pour ce retour », a indiqué Sa Majesté Jean Paul Singha, Chef supérieur du Canton Lognanga.

Pour l’Honorable Samuel Moth, l’article dudit décret est suffisamment évocateur  dans la prise en compte des intérêts de toutes les parties. Par ailleurs, certaines Ongs spécialisées dans les questions de protection de la biodiversité et les populations riveraines qui estiment que 60 ans d’errance c’est trop: « nous avons pendant des siècles vécu dans ce terroir en parfaite cohabitation avec la riche biodiversité et ses espèces emblématiques. Il n’ y’a aucune raison que cette cohabitation harmonieuse cesse avec notre réinstallation dans nos villages d’origine », a rappelé le député de la nation.

Soulignons que l’essentiel de l’activité forestière au Cameroun se déploie dans les UFA , les forêts communales, et accessoirement dans les ventes de coupe. Ces activités consacrent le positionnement du secteur forestier comme l’un des leviers de  l’économie nationale avec une contribution de 4% au Pib. Y faisant, le décret du premier ministre du 27 avril 2023 a porté classement au domaine privé de l’Etat, une portion de forêt de 68.385 hectares constituée en UFA, dénommée UFA 07006, répartie entre le Département du Nkam (Yingui 51816 ha) et la Sanaga maritime (Massock 16569 ha). Il consacre également de fait, la primauté dudit texte sur ces vastes espaces qui continuent de susciter des envieux. C’est donc une lueur d’espoir pour les populations riveraines de la forêt d’Ebo’o qui voient enfin l’intérêt de leur retour sur leurs terres ancestrales.

Rappelons qu’en 1963, les populations Banen qui vivent dans la forêt d’Ebo’o sont déportées de l’intérieur des zones d’habitation par l’Etat du Cameroun pour des raisons de pacification de la région en proie à des luttes post-indépendance. Aujourd’hui, la Communauté Banen est un ensemble de peuples situés dans deux régions, le Centre et le Littoral, dans les deux départements du Mbam et Inoubou et du Nkam.

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