Formation professionnelle: le Cameroun table sur une collecte de 20 milliards de FCFA auprès des étrangers en 2024
(Ripostes, Félix Beda). Ce montant était de 5 milliards de FCFA en 2023. En Côte d’Ivoire, d’après Issa Tchiroma Bakary, l’enveloppe de la contribution de la main d’oeuvre étrangère à la formation professionnelle des travailleurs locaux, s’élève à 100 milliards de FCFA par an. Le Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle (Minefop) tenait, le 9 janvier 2024, la troisième session du groupe de travail dédié à la gestion du fichier des travailleurs étrangers au Cameroun.
La session avait pour principal objectif d’élaborer et d’actualiser le fichier des travailleurs de nationalité étrangère au Cameroun. Fichier qui affiche un nombre officiel de 60.000 travailleurs non-Camerounais exerçant sur le territoire national. Mais également de dresser les stratégies de collecte optimale de la contribution de la main d’oeuvre étrangère à la formation professionnelle des travailleurs Camerounais. Pour ce faire, le membre du Gouvernement a précédemment mené des campagnes de sensibilisation et de mise en garde à l’endroit de ces derniers, pour un respect des dispositions légales.
« Tous travailleurs de nationalité étrangère en activité rémunéré sur le territoire national, conformément aux dispositions de l’article 1er du Code de travail Camerounais, doivent s’acquitter de cette contribution. Ce n’est pas une option, c’est une obligation », affirme le Minefop. Plus précisément et selon la quintessence de la loi de finances 2023, chaque travailleur étranger non-Africain devrait payer l’équivalent de deux (2) mois de salaire au Trésor public. Cette somme est de un (1) mois pour les travailleurs Africains.
Face à la complicité de leurs employeurs et au refus de respecter la loi, le Gouvernement Camerounais a décidé de faire bouger les lignes: « en 2024, je vous invite à passer à la vitesse supérieure. Aucune inertie ne sera tolérée. Nous n’avons plus d’excuses. Il est nécessaire d’explorer toutes les niches devant permettre au Gouvernement d’atteindre ses objectifs », envisage Issa Tchiroma Bakary.
La troisième session du groupe de travail chargé de l’élaboration et l’actualisation du fichier des travailleurs de nationalité étrangère au Cameroun a également permis de dresser le bilan des actions menées en 2023, concernant ce dossier. Ainsi, le Minefop a collecté en tout, un montant de 5 milliards de FCFA, correspondant à la collecte des versements de leurs obligations par les travailleurs étrangers exerçant sur le sol Camerounais.
Ce résultat provient de plusieurs facteurs: l’identification précise des entreprises utilisant la main d’oeuvre de nationalité étrangère, la collecte des données désagrégées sur les travailleurs étrangers, la création d’une plateforme dédiée à ces opérations etc…..En 2024, le Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle envisage, dès lors, collecter environ 20 milliards de FCFA (+ 15 milliards de FCFA par rapport à 2023).
Ce que Issa Tchiroma Bakary considère néanmoins comme une mobilisation insuffisante, au regard des performances du même type observées en Côte d’Ivoire qui culminent à 100 milliards de FCFA. Pour atteindre l’objectif visé au terme de l’exercice en cours, le Minefop mise sur le renforcement des capacités de son personnel, l’amélioration des capacités d’intervention des équipes, notamment celles exerçant dans les régions à fort potentiel de main d’oeuvre étrangère (véhicules, divers matériels).
Notons qu’en 2023, le Minefop a répertorié environ 10.000 travailleurs étrangers en situation irrégulière au Cameroun.