Fret terrestre: probable hausse de 15 à 30 % du prix du transport entre le Cameroun et les pays de l’hinterland
(Ripostes, Jean marie Dim Dim). Ce 1er février marque officiellement l’application obligatoire des prix consensuels du transport de marchandises entre le Cameroun vers la Centrafrique et le Tchad. Fixé d’un commun accord à 3,5 millions de FCFA vers Bangui (Rca) et à 3,35 millions de FCFA, à destination de Ndjamena (Tchad), ce tarif n’était malheureusement pas appliqué par les acteurs du transport terrestre des marchandises. En plus de l’obligation de payer désormais le juste prix par les bailleurs de fret, les transporteurs redoutent par ailleurs, un surrenchérissement des tarifs vers ces deux destinations. Le prix du transport vers la Rca pourrait ainsi atteindre la barre de 4 millions de FCFA.
Le Bgft, organisme de répartition du fret terrestre au Cameroun, impose désormais le respect des prix consensuels, ainsi que l’enregistrement obligatoire de toutes les opérations de chargement de marchandises vers le Tchad et la Rca, par l’obtention des Lettres de voiture internationale et obligatoire (Lvi et Lvo). Les enregistrements sont effectués sur sa plateforme baptisée Landfreightis. C’était grosso modo, la quintessence du message transmis par le Coordonnateur général du Bgft, aux opérateurs économiques, commissionnaires agréés en Douanes, bailleurs de fret et autres donneurs d’ordre sur le respect de cette exigence.
La rencontre de ce 31 janvier 2024, fait suite à celle du 23 janvier 2024, avec les responsables du Bgft, du Barc et du Bnft, afin d’annoncer cette obligation dans le paiement du prix consensuel du transport. Elle intervient également après le séminaire d’imprégnation sur la dématérialisation des procédures de fret, du 8 janvier 2024, sur initiative du Bureau de gestion du fret terrestre (Bgft), entre les organismes de gestion du fret terrestre du Cameroun (Bgft), du Tchad (Bureau national du fret du Tchad, Bnft), et le Barc (Bureau d’affrètement routier Centrafricain), sous la présidence de Divine Mbamone, le Directeur des transports routiers du Ministère des transports.
« Nous avons déjà fait une assise similaire il y’a quelque jours. Elle visait à rappeler à chacun, le respect consensuel des prix du transport des marchandises à destination du Tchad et de la Rca. Mais également, au respect des procédures qui seront désormais appliquées, en obtenant le document de transport appelé la lettre de voiture internationale au niveau du Bgft, et des lettres de voiture obligatoire, au niveau de la Rca et du Tchad », rappelle El Hadj Oumarou.
Cette nouvelle intransigeance participe de la lutte contre les faux transporteurs (non professionnels), éviter le phénomène des intermédiaires de transport, de sécuriser les recettes, de réduire les délais de passage et de transport des marchandises vers les pays voisins. « Aussi de rappeler à tous les transporteurs et tous les bailleurs de fret ou donneurs d’ordre, qu’avant de procéder au chargement des camions, il faut d’abord être en possession de la Lvi et de la Lvo. Mais également présenter un bon de commande avant de venir chercher la Lettre de transit et la Lvi, selon l’Arrêté du Ministre du transport.Tout ceci contribue à avoir une lisibilité et d’éviter les tracasseries sur la route, le dumping, et le monopole. C’est ainsi que la véritable facilitation se fera de manière sereine, et va contribuer à la réduction des coûts sur les corridors Douala -Bangui, Douala-Ndjamena », ajoute le Coordonnateur général du Bgft.
Il est important de relever qu’une éventuelle hausse des prix du carburant, provoquerait automatiquement une hausse du prix du transport du fret. D’après Raymond Moungang, le Président du Sntrc (Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun), pour la Région du Littoral, la plus-value conséquente sera variable entre 15 et 30 % applicable sur l’actuel tarif consensuel. Ainsi, le prix du transport vers la Centrafrique oscillera entre 3,85 millions de FCFA et 4,14 millions de FCFA.
« C’est une décision salutaire que nous attendons depuis. Car nous savons qu’il y’a un prix homologué par les Ministres des Camerounais et Centrafricain qui n’étaient pas appliqués. Fort heureusement, qu’aujourd’hui au-delà du respect des prix, une marge de 15% sera ajoutée sur le prix homologué. Nous allons nous atteler à celà. Par ailleurs, c’est très difficile pour le transporteur Centrafricain de réaliser des marges de bénéfice, dû au phénomène d’intermédiaire », a réagi Zakaria Ousta, Chef de Bureau d’exploitation au Barc (Bureau d’affrètement routier Centrafricain).
Pour rappel, au terme du séminaire tripartite du 8 janvier 2024, il a été convenu de ce que le Ministère des transports fera une évaluation trimestrielle du respect du prix consensuel du transport par les acteurs du secteur, de la dématérialisation des procédures de fret, et de la lutte contre le transport clandestin au Port de Douala-Bonaberi.