Gouvernance forestière post Apv Flegt: le Cameroun sollicite un délai de grâce auprès de l’Union européenne
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(Georges SEMEY). Des mois supplémentaires qui permettront à Yaoundé de mûrir la réflexion sur les conséquences du nouvel accord sensé entrer en vigueur en 2026. Pourtant, Bruxelles veut aller vite. Lire les détails.
Le Cameroun sera-t-il le 8ème pays à intégrer le nouvel accord de partenariat forêt avec l’Union européenne? L’on est moins sûr, car Yaoundé avoue ne pas être prêt pour cet accord qui viendra remplacer l’Accord de partenariat volontaire sur l’application des règlementations forestières, gouvernance et les échanges commerciaux (Apv Flegt), un accord international et de réciprocité entre l’Union européenne et un pays exportateur de bois. Alors que l’Apv Flegt tire à sa fin, les deux parties explorent les voies et moyens pour trouver un consensus permettant une transition douce vers la nouvelle convention bilatérale.
Au cours d’une importante séance de travail déroulée ce 20 janvier 2025, Jules Doret Ndongo, le Ministre Camerounais des forêts et le faune, sollicitait de la partie Européenne conduite par Jean Marc Chataigner, Ambassadeur de l’UE au Cameroun, et Héloise Dubois, Policy officer de la Direction générale des partenariats internationaux à la Commission de l’UE, « une marge supplémentaire pour que nous poursuivions des échanges société civile-partenaires public et privé, administration sectorielles… », affirmait le membre du gouvernement Camerounais, à cette occasion.
D’après le gouvernement Camerounais, il s’agit également de donner des éléments de compréhension et de langage suffisants au Ministère des relations extérieures, mais également à la très haute hiérarchie. « La concertation a permis de faire le point sur le fait que du côté Européen, les concertations se poursuivent (….) », ajoute Jules Doret Ndongo. Rappelons que le l’Apv Flegt est un accord international bilatéral garantissant la traçabilité, le respect de la bonne gouvernance forestière, selon les principes réglementaires de l’Union européenne.
« Nous voulons arriver à ces échanges avec l’évocation de nos difficultés, de nos perspectives pour que ce ne soit pas une fois de plus, un document que nous recevrons et que nous entérinions. On devra y aller avec notre vision, avec une volonté de faire en sorte que les forêts soient effectivement un levier de développement, en même temps qu’elles sont un instrument de lutte contre les changements climatiques », pense le Minfof.
Il est à noter que le nouvel accord de partenariat en discussions, repose sur cinq (5) piliers: la légalité, les investissements dans le secteur, le développement des chaînes de valeurs forestières, les nouveaux engagements sur le changement climatique et la biodiversité, la création des emplois. « Il permet également de travailler ensemble, de renforcer notre coopération sur des sujets d’investissements. Attirer les investisseurs, développer les chaînes de valeurs les plus prometteuses, dans le secteur, d’accompagner les pays partenaires à la mise en conformité avec le règlement de l’Union européenne sur la déforestation qui va entrer en application dans environ un an », a réagi Heloise Dubois.
En 2023, le Cameroun a exporté vers l’Union européenne, à hauteur de 573,2 milliards de FCFA de bois et des produits issus du bois ou ses dérivés. Rappelons également que le gouvernement du Cameroun et l’Union Européenne ont conclu les négociations de l’Accord de partenariat volontaire sur l’application des règlementations forestières, gouvernance et les échanges commerciaux, le 6 mai 2009.