Gouvernance : La Cellule anti-corruption de la Cud entre en scène
Ses membres ont été installés par le maire de Douala après la création de l’organe y afférent intervenu le 30 avril 2021.
Créée par un arrêté du maire de Douala, la cellule de lutte contre la corruption au sein de la Communauté urbaine de Douala (Cud) est officiellement entrée en fonction. Suite à l’installation de ses membres ce 31 août 2021, une dizaine au total. L’équipe dirigée par M. Boog Boog, Inspecteur des services n°4 à la Cud, est composée d’après l’article 2 de L’arrêté portant sur la composition de la cellule, des représentants du délégué régional du travail et de la sécurité sociale, du secrétaire général de la Cud, le chef de division des affaires juridiques et du contentieux de la Cud, le contrôleur financier spécialisé et deux délégués du personnel de la Cud dont un par collège.
Dans un contexte marqué par l’élargissement du champ d’actions des communautés urbaines du Cameroun d’après les nouvelles dispositions contenues dans la loi portant code général des collectivités territoriales décentralisées du 24 décembre 2019, des actions vigoureuses de lutte contre la corruption s’imposent. La Communauté urbaine de Douala envisage par ailleurs augmenter de façon substantielle son budget 2021 qui passera, d’après le Dr. Roger Mbassa Ndine, le maire de Douala, de 56,8 milliards de fcfa à 100 milliards de fcfa, compte tenu des grands travaux prévus dans la capitale économique.
Désormais installée, la cellule de lutte contre la corruption de la Cud a pour mission «d’assurer la promotion des bonnes pratiques et la transparence dans l’accompagnement des missions de la Cud, de diffuser et de vulgariser le code d’éthique et de déontologie ainsi que le règlement intérieur de la Cud, de mener des investigations et de proposer toute mesure de nature à prévenir ou à juguler la corruption et les comportements déviants, notamment la prise des mesures conservatoires à l’endroit des mis en cause, d’accomplir toute autre mission à elle confiée par le Maire de la ville».
Protection des sources
Dans leurs missions quotidiennes, les agents de la Cud sont en effet exposés à plusieurs tentations de corruption: délivrance des actes d’urbanisme, attribution de places dans les équipements marchands, paiement des droits d’occupation temporaire de la voie publique, frais de parkings etc….Placée sous l’autorité du maire de Douala, la nouvelle instance peut, conformément à l’article 4 al.2 de l’arrêté du 30 avril 2021 «se saisir de pratiques, faits ou actes de corruption et infractions assimilées, dont elle a connaissance, être saisie par toute personne physique ou morale de plainte ou de dénonciation pour faits ou actes de corruption, par requête adressée au Maire de la ville de Douala». Dans son fonctionnement, cette unité est tenue de protéger ses sources d’information. Toutefois, «si la volonté de nuire du dénonciateur est établie, la cellule lève la protection de la source concernée avec l’accord du Maire de la ville » .
Selon les dispositions de l’article 5 du texte de création de la cellule l’ouverture de toute enquête est subordonnée à une demande d’explication adressée au personnel concerné par la cellule ou le maire de la ville. Par ailleurs, la décision du maire de la ville contre un personnel reconnu coupable d’acte de corruption, est formalisée et notifiée à l’agent en cause sous huitaine avec ampliation à la Commission nationale anti-corruption (Conac), à la délégation régionale du Ministère de la décentralisation et du développement local, et à la délégation régionale du travail et de la sécurité sociale. L’agent de la Cud mis en cause dans des faits de corruption avérés risque le licenciement pur et simple de l’institution. A titre de rappel, la Communauté urbaine de Douala emploie 1304 agents désormais astreints au respect des règles de bonne gouvernance, d’éthique et de déontologie professionnelle.
Fair job