Richard Lowe est suspecté de détournement de biens publics et négligence systématique ayant entraîné l’incident du 31 mai 2019 à la Sonara.
Le sinistre de la Société nationale de raffinage survenu le 31 mai 2019 (Sonara) se poursuit dans les prétoires. Richard Lowe, le Président directeur général du groupe Activa Assurances est attendu ce 28 juillet 2022 au Tribunal criminel spécial (TCS), dans le cadre de cette affaire dans laquelle le Ministère public et l’État du Cameroun, via la Sonara sont demandeurs. C’est la substance d’une convocation de Petis Oko, le Chef de la Division des enquêtes du Corps spécialisé d’officiers de police judiciaire du Tcs, adressée ce 20 juillet 2022. Ladite convocation fait suite à des instructions du Procureur général près le TCS datant du 9 mai 2022. Soit un peu plus de 3 mois après. Richard Lowe est convoqué devant cette Cour criminelle spéciale pour «soupçons de détournement de biens publics et négligence systématique ayant entraîné l’incident du 31 mai 2019 à la Sonara». Conformément aux usages et aux dispositions du Code de procédure pénale, Richard Lowe dispose du droit d’être assisté d’un conseil de son choix. Le manager sera entendu en qualité de «suspect».
Depuis le grave incendie survenu sur ses installations il y’a bientôt 3 ans, la Sonara est en conflit avec ses assureurs: Activa Assurances et Swiss ré notamment. Le litige porte, d’après de sources dignes de foi, sur un montant de 200 milliards de FCFA, qu’attendrait la Sonara en guise d’indemnisation au lendemain de ce gigantesque incendie qui a endommagé totalement 4 de ses 13 unités de production, partiellement 3 unités, et environ 10 millions de litres de pétrole brut partis en fumée. Les réassureurs peinent ainsi à verser cette somme à la Sonara du fait de plusieurs aléas. Notamment, celui relatif au délai de versement de la prime d’assurance et le montant de ladite prime. Que la Sonara devait verser dans les délais contractuels afin de bénéficier d’une couverture optimale en cas de sinistre: «le sujet de la Sonara a été évoqué à la FANAF, mais l’organisation n’est pas saisie. C’est vrai qu’il y’a beaucoup de manquements, mais si la Sonara avait payé à temps, les 200 milliards seraient versés par les réassureurs. Dans ce type d’assurance incendie plus de la moitié de la prime est versée aux réassureurs. Activa se charge de prendre la prime pour les réassureurs», affirme notre source.
D’autres sources font état de ce que la Sonara s’est en effet acquittée de sa prime contractuelle d’assurance envers Activa, mais seulement après la survenue du sinistre du 31 mai 2019. Dans un autre volet de cette affaire, Jean Paul Njonou, le Directeur général de la Sonara a lancé, le 10 octobre 2019, un appel d’offres national ouvert, pour le renouvellement du programme triennal d’assurances de l’entreprise pour la période 2020/2021/2022. Bien avant, par une décision de revirement, portant «annulation de l’appel d’offres n° 011.19/Aono/Sonara/Cipm/2019 du 1er avril 2019 relatif au programme triennal (2019-2021) d’assurances » de la Sonara, il sonnait le glas de la collaboration avec Activa. Excluant de facto le groupe d’assurances, car la participation aux lots N°1 et N°2 de cet appel d’offres était ouverte aux compagnies d’assurances de droit camerounais, qui ne sont pas sous sanction de la CIMA, et qui ne sont pas en litige avec la Sonara.
De sources autorisées à Activa, on se défend de tout commentaire sur la convocation émanant du Chef de Division des enquêtes du Corps spécialisé d’officiers de police judiciaire du Tcs. L’affaire est pendante en justice, apprend-on de la source. À suivre.
Félix Beda