Industries de transformation: le Syndustricam et les travailleurs signent une nouvelle convention collective d’entreprise
Sous la supervision du Ministère du travail et de la sécurité sociale, le nouveau texte qui remplace celui de 2016 a été paraphé ce 6 janvier 2023 à Yaoundé, en présence de Grégoire Owona, le Ministre du travail et de la sécurité sociale.
« La convention collective a vocation à déterminer le statut collectif des salariés concernés et à régir la relation entre l’employeur et le salarié. Elle prévoit des dispositions non prévues par le Code du travail. En s’appuyant sur le Smig actuel et le taux d’inflation, en un mot la vie chère, les membres, après un accord collectif, ont posé les jalons qui présagent une cohésion sociale digne des espoirs des employés ». Ces propos de Samuel Njanga Kondo Ngande, le Président du Syndustricam (Syndicat des industriels du Cameroun) marque un tournant décisif dans l’environnement du travail et de la sécurité sociale au Cameroun.
Les entreprises spécialisées dans l’industrie de transformation membres du Syndustricam (filières agroalimentaire, alimentaire, chimique, textile, métallurgique, papiers dérivés électronique etc…), sont désormais munies d’une nouvelle convention collective d’entreprise. Après plus de 6 ans de concertation, les trois derniers rounds de négociations déroulés successivement, les 15 et 16 septembre, puis le 25 novembre 2022 à Douala, ont été décisifs. Le processus de révision de l’ancienne convention collective révisée en 2016 a, en effet, été rigoureusement mené par le Syndustricam, dont les étapes ont été suivies scrupuleusement par le Président dudit Syndicat.
Toutefois, a ajouté Samuel Njanga Kondo Ngande, « ces gestes honorables ne sont que des appels à la prise en compte par les pouvoirs publics de la nécessité de revaloriser le Smig au Cameroun pour améliorer davantage les conditions de vie des employés (….). La nouvelle convention nationale des industries de transformation dont celle membres du Syndustricam avec un contenu très innovant et enrichissant aux fins de l’essor du secteur vital de notre économie ».
Articulée autour d’une soixantaine d’articles, le nouveau texte collective d’entreprise. Parmi les réformes apportées, figurent la modification et la reprécision de la procédure de démission du travailleur d’un syndicat, ainsi que la procédure d’information de l’employeur, la formalisation des modalités de reversement par l’employeur des cotisations syndicales, l’internalisation des dispositions de l’Arrêté Minefop du 21 avril 2019 fixant les modalités de l’attestation de carence de la main d’oeuvre nationale dans les projets d’investissement public et privé concernant le travailleur de nationalité étrangère, l’instauration d’un code d’éthique et de valeur opposables aux travailleurs.
La nouvelle convention intègre également, le relèvement des taux applicables aux calculs de l’indemnité de licenciement (désormais de 35% entre 1 à 10 ans d’ancienneté, 40 % entre 11-20 ans et 45% au-delà de la 20ème année), la revalorisation de la grille salariale à hauteur de 5,5% pour les catégories de 1 à 6, au taux de 3,5 % pour celles situées entre 5 à 9, et au taux de 2% pour les cadres des catégories 10 à 12.
« Cette convention est le point de départ d’une nouvelle vie et d’une nouvelle collaboration avec les employeurs. Nos conditions de travail vont s’améliorer. Mais nous attendons toujours la revalorisation du Smig. En 2011, il se situait à 53.000 FCFA. Nous voulons également un nouveau code du travail », a réagi Jean Bosco Kitchabo.
Il est important de relever que c’est le 28 mai 2019 que le Syndicat départemental des industries chimiques du Wouri a saisi le Ministre du travail et de la sécurité sociale pour un accompagnement en vue de la mise sur pied d’un cadre tripartite devant procéder à la révision de la convention collective des industries de transformation du Cameroun. Suivra la signature d’un arrêté ministériel du 16 mai 2022 portant création d’une commission mixte paritaire avec pour mission de procéder à ladite révision du projet de convention soumis aux parties.
Il aura fallu environ 6 ans d’intenses travaux et négociations pour obtenir sa mouture définitive. La nouvelle convention collective des industries de transformation du Cameroun a finalement été adoptée et signée par les différentes parties. En présence de Grégoire Owona, le Ministre du travail et de la sécurité sociale, la liasse documentaire contenant les dispositions consensuellement arrêtée, a été paraphée par Jean Bosco Kitchabo, le représentant des travailleurs de ce secteur, par David Keobia, celui des employeurs, ainsi que par Angéline Sankep, cadre au Ministère du travail et de la sécurité sociale, Présidente de la Commission mixte paritaire dédiée. Aux parties, le Ministre Grégoire Owona a sollicité respect des engagements.
Depuis le 11 octobre 2021, date de sa prise effective de la présidence du Syndustricam, Samuel Njanga Kondo Ngande multiplie les initiatives afin de redynamiser cette organisation auprès de ses membres, du gouvernement, des partenaires au développement, ainsi qu’à l’endroit de divers bailleurs de fonds. Créé en 1950, le Syndustricam est l’un des plus anciens syndicat du Cameroun. Son principal challenge est de contribuer à la défense des intérêts de ses membres, toutes activités confondues.
Gad Samy