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Intégration sous-régionale: le Haut Conseil des affaires économiques de la Cemac sollicite le Port de Douala  

Conduite par le Congolais, Éric Monga, la délégation du Haut-Conseil des affaires économiques des États de l’Afrique centrale a entamé sa tournée sous-régionale, ce 11 juillet 2023, par le Cameroun, au Port autonome de Douala, plus précisément. Cette institution communautaire déroule par la capitale économique du Cameroun son programme de sensibilisation des autorités politiques et acteurs économiques de l’Afrique centrale, sur l’importance d’asseoir une véritable intégration régionale. 

La sous-région Afrique centrale souffre en effet d’un déficit d’intégration sous-régionales marqué par d’importantes pesanteurs: difficultés de circulation des biens et personnes, manque de volonté politique de certains États, faible taux de paiement de la taxe communautaire d’intégration par les États, commerce intra-régional limité, etc….Via le Port de Douala par lequel transitent plus de 80% de marchandises de certains pays de l’Afrique centrale sans façade maritime (Centrafrique et Tchad), et compte tenu du poids du Cameroun dans le produit intérieur brut sous-régional (+ de 60%), le Haut-Conseil des affaires économiques des États de l’Afrique centrale envisage peser en faveur de l’accélération du processus d’intégration en zone Ceeac (ommunauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale).

Le Port de Douala-Bonaberi est ainsi concernée au regard de son poids dans la sous-région, et du volume de son trafic en faveur des pays de l’Afrique centrale, notamment des pays enclavés dont 80% des marchandises transitent par l’espace portuaire Camerounais. D’après les syndicats des transporteurs, environ 78.000 camions sont opérationnels sur les corridors Douala-Ndjamena-Bangui. Ces derniers assurent le transport d’environ 340 milliards de FCFA de marchandises Tchadiennes chaque année, contre 55 milliards de FCFA de marchandises centrafricaines transportées annuellement sur le corridor Douala-Bangui. « Douala constituait la première étape de cette tournée et le Port Autonome de Douala, acteur majeur du commerce intrarégional a été sollicité pour contribuer dans son secteur, à la construction effective d’une véritable intégration économique sous régionale », a indiqué Éric Monga, accompagné du Camerounais Daniel Claude Abate, le vice-président.

La délégation conduite par Éric Monga continuera sa campagne à Ndjamena, Malabo, Brazzaville, Kinshasa, Bangui, Kigali, Bujumbura et Sao Tomé. Cette campagne de sensibilisation intervient au lendemain d’une mission des responsables du Comité de pilotage du Pref-Cemac à Paris en France, afin de mener des discussions avec les partenaires techniques, financiers et investisseurs, pour la mobilisation d’une enveloppe de 4 998,392 milliards de FCFA destinée au financement de la seconde phase des projets intégrateurs. 13 projets prioritaires au total, couvrant la période 2023-2025. Entre autres projets, l’aménagement et le bitumage de la route Garoua-Boulaï-Baboua sur le Corridor 2 entre le Cameroun et la Centrafrique, la construction du prolongement du chemin de fer entre Ngaoundéré et N’Djamena, le bitumage de la route Kélo-Pala-Léré-Frontière Cameroun entre le Tchad et le Cameroun,  la construction du port sec de Ngueli, toujours entre le Tchad-Cameroun, ou encore l’interconnexion électrique entre Bertoua au Cameroun et Boali en Rca.

Cyrus Ngo’o s’est dit satisfait de la création de cet organisme qui doit contribuer de manière pragmatique à l’implication décisive des politiques et à la mobilisation des acteurs économiques du secteur privé de la Ceeac (Communauté économique des États de l’Afrique centrale). Le manager a par ailleurs rassuré la délégation quant à la contribution de l’organisme dont il a la charge, pour l’implémentation d’une puissance économique sous régionale.

Rappelons que le taux de commerce intra-régional ne représente qu’environ 5% entre les 11 États de la Ceeac. Raison pour laquelle, afin de booster les échanges sous-régionaux,  la Ceeac a inscrit parmi les priorités de son Plan stratégique indicatif à moyen-terme 2021-2025, la mise en place, en 2022, d’un Haut Conseil des affaires en Afrique centrale dans la perspective de renforcer le dialogue public-privé sur le processus d’intégration 

Georges Semey 

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