12 décembre 2024

Interview de Pascal Miny, Directeur général sortant de Camrail »: Camrail a investi depuis 1999, en moyenne 12 milliards de FCFA par an…. »

(Ripostes avec Cameroon Tribune). L’ère Pascal Miny se tourne à Camrail (Cameroon railways). Directeur général depuis 7 ans, il a été remplacé par l’Ivoirien Joël Hounsinou. Le Français peut quitter la filiale Camerounaise du groupe Agl, avec le sentiment d’avoir améliorer les prestations, la trésorerie et les investissements de cette entreprise. Au moment où il quitte officiellement ses fonctions, le manager a accordé une interview exclusive à nos confrères de Cameroon Tribune. Ripostes vous offrr la quintessence de l’une de ses rares sorties face à un média.

  • Monsieur le Directeur général, permettez-nous de commencer cet entretien par le segment voyageurs, vitrine de votre entreprise. On se souvient que vous avez récemment célébré mes 3 ans de mise en service du Train Express. Qu’est-ce que cette offre a apporté de spécial?

Le Train Express, mis en service le 1er juillet 2021, a été un projet majeur rendu possible par le partenariat entre l’État du Cameroun et Camrail, avec un investissement de 12,2 milliards de FCFA. Cette initiative a séduit le public avec un taux d’occupation qui oscille entre 65 et 85% (durant les périodes de vacances par exemple), grâce à son confort, ses sièges spacieux et ses services, incluant ses horaires de départ qui sont respectés. Le Train Express est une expérience unique, permettant aux passagers de voyager en toute sécurité, tout en admirant la beauté naturelle du Cameroun. Pour répondre aux besoins des passagers, nous avons intégré des innovations comme la billetique et des applications mobiles pour faciliter l’accès aux titres de transport. Les changements opérés dans le secteur du transport ferroviaire au Cameroun sont visibles: gares rénovées, guichets multipliés, sécurité renforcée et contrôle rigoureux. Par ailleurs, un.projet d’acquisition de 60 voitures voyageurs et de 5 modules autorails, a été récemment annoncé par l’État du Cameroun. Ce qui va accroître l’offre de services et la capacité de transport.

  • Le cadre juridique du secteur ferroviaire a été réformé avec la loi n°2023/010 du 25 juillet 2023. Quelle est votre analyse à ce sujet

L’État du Cameroun est souverain et c’est à lui de décider des réformes nécessaires. Nous pensons que le contexte à évolué depuis la signature de la convention de concession en 1999, justifiant ainsi un nouveau cadre juridique. Nous travaillons avec toutes les parties prenantes afin de trouver comment mettre en oeuvre de manière optimale, et dans les délais requis pour la nouvelle loi. Nous avons la chance de pouvoir compter sur l’expertise de notre actionnaire majoritaire, Africa global logistics, qui est pleinement engagé dans l’amélioration du secteur, conformément à son positionnement stratégique en Afrique.

  • Quels sont les principaux investissements réalisés par Camrail ?

Depuis 1999, Camrail a investi plus de 288 milliards de FCFA, avec un investissement annuel moyen de 12 milliards de FCFA. Ce montant inclut la maintenance des infrastructures et du matériel. En 2017, 5 locomotives neuves ont été acquises pour 12,3 milliards de FCFA, et régulièrement des investissements sont réalisés pour améliorer les performances du réseau.

  • Camrail est le maître d’ouvrage délégué du programme quinquennal n•2. En quoi consiste votre rôle?

Le Comifer pilote le programme quinquennal n°2, et Camrail a été désigné comme responsable de la gestion technique, administrative et financière des prestations liées au projet. Ce programme vise à renouveler 568 kilomètres de voie ferrée, avec un investissement de 333 milliards de FCFA, pour améliorer la sécurité, la fiabilité et la vitesse sur le réseau ferroviaire Camerounais.

  • Depuis 2016, qu’est-ce qui a changé en matière de sécurité ?

La sécurité est et demeure la priorité. Camrail a renforcé la culture de sécurité au sein de ses équipes et a mis en place des structures dédiées sur l’ensemble du réseau pour garantir une vigilance continue. Avec le support de l’État, nous multiplions les initiatives afin de sensibiliser le grand public sur ce sujet. La sécurité est l’affaire de tous et demeure au coeur de notre activité.

  • Avec l’appui de l’État, vous avez organisé le 3ème congrès Africain sur le numérique ferroviaire en mai. Le numérique est-il une réalité à Camrail?

Le numérique fait désormais partie intégrante de nos opérations. Nous avons introduit la billetique pour faciliter l’achat de titres de transport et mis en place des solutions d’achats via des compagnies de téléphonie mobile. Des automates sont en cours d’installation dans les gares, et la numérisation concerne aussi la gestion des marchandises, des pièces de rechange et de la maintenance. À terme, l’installation de la fibre optique le long de la voie ferrée, en collaboration avec Camtel, permettra d’améliorer la qualité des services, la sécurité et la sûreté du réseau.

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