19 septembre 2024

Investissement: ICud, nouvelle plateforme pour mobiliser la diaspora Camerounaise

4 min read

(Ripostes,Jean Marie Dim Dim). Elle a été officiellement présentée au public, le mercredi 25 juin 2024, par le Dr Roger Mbassa Ndine, maire de la ville de Douala et de Samir Bouzidi, consultant et expert de l’association internationale des mairies francophones (Aimf).

Icud-Diaspora est une plateforme qui permet aux camerounais qui ont quitté leur pays pour une raison ou d’une autre, de déclarer leurs projets de développement pour la ville de Douala, en renseignant la plateforme et de proposer leur expertise. Trois ans déjà que le Dr Roger Mbassa, maire de Ville de Douala s’est résolu à tendre la main à la forte communauté camerounaise établie à l’étranger, pour le développement de la ville de Douala, capitale économique du pays. Pour lui, « la Diaspora est un véritable levier de développement et un champ d’expertise considérable à exploiter », a-t-il déclaré.

Afin de mieux la cerner et de mettre en place les conditions pour davantage accueillir les différentes composantes de cette diaspora, la Communauté urbaine de Douala a été retenue dans le programme « Invest In diaspora » de l’association internationale des maires francophones (Aimf). Nourrit par la volonté de changer le visage de la ville de Douala et de la rendre plus attractive, la Communauté urbaine de Douala (Cud) a ainsi présenté sa nouvelle plateforme numérique « Icud-Diaspora » et la feuille de route pour la mobilisation des ressortissants camerounais de l’étranger, dans ce vaste projet la Cud est assisté de Samir Bouzidi, consultant et expert à l’Aimf.

À en croire le maire de la ville de Douala, c’est une sorte de retour à l’ascenseur que les « diapsoriens » manifestent à l’endroit de la ville pour leur passage à Douala. Ces derniers disposent par conséquent de plusieurs canaux pour contribuer à cette approche participative. Cela peut se faire à travers des partenariats public-privé (Ppp), un interlocuteur dédié à distance, une assistance aux projets, des services en ligne, un réseau de prestataires agréés et la mise à disposition du foncier.

Pour mieux étayer l’esprit de la plateforme, la méthodologie utilisée pour sa mise en place et enfin décliner la feuille de route pour la mobilisation de la diaspora, Samir Bouzidi suggère, « d’apporter la confiance à la diaspora camerounaise qui doute encore. Surtout qu’elle n’a pas été beaucoup sollicitée. Il faut donc instaurer la confiance, et qui dit confiance dit proximité. Avec la diaspora, c’est beaucoup plus le digital comme moyen de communication ».

Et pour y parvenir, poursuit l’expert, « nous ferons 9 mois de digital et 3 mois de terrain. Il faut donc avoir des projets concrets à proposer à la diaspora en terme d’investir et de s’investir. Au niveau de la Diaspora sur 10, 7 à 8 veulent investir. Il importe d’avoir un réseau d’influence. Dans ceux qui veulent investir il y’a ceux qui ont les moyens de le faire et ceux qui n’ont pas. Cette plateforme va maturer en compétences la ville. Mais il y’a un coût d’apprentissage de la diaspora qui est long, particulièrement la diaspora camerounaise qui est extrêmement complexe et puissante. Un coût d’apprentissage qui prendra un peu quelques temps en jours ou en années », a-t-il conclu

Aujourd’hui d’après les spécialistes, il y’a des efforts à faire en terme de transfert d’argent, car la diaspora camerounaise effectue encore des transferts informels. On voit peu d’argent qui circule et le flux se situe à 400 millions d’euros, pour une diaspora d’un potentiel de 3 à 4 millions de personnes. Des chiffres extrêmement faibles contrairement à la diaspora sénégalaise ou aux champions africains qui sont les égyptiens.

S’appuyant sur les résultats d’une consultation de la diaspora menée par la Cud, entre juin et aout 2023, 72% des 445 interviewés sont prêts à investir, si les conditions sont réunies. 49% souhaitent un intermédiaire dédié pour faciliter la mise en œuvre de leurs projets, et 81% ont pour première exigence, la qualité et fiabilité de l’information.

Or, à ce jour, la Cud confirme qu’une douzaine d’opportunités est offerte à la diaspora dans les domaines des infrastructures et de l’urbanisme, avec le développement de projets immobiliers résidentiels ou commerciaux, l’investissement avec la construction et l’exploitation des supermarchés etc….À travers cette plateforme, « nous voulons proposer à la fois des compétences, les réseaux, les portefeuilles de relations qui permettraient à notre diaspora de venir également investir à Douala pour nous aider à faire face à la demande sociale de la ville », explique le maire Roger Mbassa Ndine.

D’après qui, cela va contribuer à penser et à co-construire le développement de Douala avec les camerounais de l’étranger « qui sont une force pour notre pays ». Dans cette vision, les transferts de fonds effectués par la diaspora seront d’un apport singulier pour l’économie nationale. Pour rappel, un récent rapport de la Banque mondiale, relève que les envois d’argent des migrants camerounais vers leur pays d’origine s’élevaient à 365 millions de dollars (plus de 221 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar américain) en 2022. En hausse d’environ 5% comparés aux 350 millions de dollars de 2021. Douala veut donc tirer profit de ces fonds pour impulser son développement.

Laisser un commentaire