C’est la promesse ferme prise au terme de la conférence marquant la clôture de la semaine des activités de la 30 ème édition de la Journée Mondiale de l’Eau, célébrée ce 22 mars 2022, au sein de l’entreprise production et de distribition de l’eau potable au Cameroun.
Le thème de cette année «Eaux souterraines : rendre l’invisible, visible », est assez évocateur et permet de cerner l’épineux problème de l’extraction d’une eau de qualié à fournir à la population. Invitée à cette conférence en qualité d’expert et enseignante à l’Université de Douala, Dr. Suzanne Nkot a su corroborer le choix de ce thème, éminemment d’actualité: «il est important de parler d’une bonne connaissance des eaux sous-terraines, pour une meilleure fourniture, car elles ne sont pas connues du public. Ces eaux sont exploitées de façon anarchique, ne sachant pas que c’est la plus grande eau douce que nous avons sur la planète».
Dès lors, l’Universitaire invite les dirigeants de la Camwater (Cameroon water utilities corporation), à saisir les opportunités qu’offrent la ville de Douala, qui repose sur un bassin sédimentaire contenant des formations très poreuses et perméables. Avant de poursuivre :«la Camwater peut alimenter les consommateurs avec ses eaux sous-terraines». En revanche, l’enseignante fustige le fait qu’aujourd’hui les projets y relatifs ne soient pas mis en oeuvre efficacement du fait des problèmes diluviens sulfuraux dans les eaux avec le fer, et absence d’études préalables. Le Dr. Suzanne Nkot pense que la solution proviendrait des thiosomètres ou forages conçus pour étudier la nappe: «Cela permettra de savoir si celle-ci est bonne ou pas, et s’il faut habiller le forage ou pas». De plus, l’Expert soutient l’idée de mettre dans chaque château d’eau, des forages: «mais il faut faire des études préalables avant de mettre des forages à ces endroits, et de bons résultats suivront quant à la qualité de l’eau», rassure l’Universitaire.
Pénurie de l’eau
Ce problème préoccupe autant la haute hiérarchie, que le top management de la Camwater qui a déjà identifié les causes de la rareté de l’eau dans les robinets, ainsi que dans les ménages. Selon Ngouandou Souley, Directeur des exploitations au sein de cette entreprise, «les pénuries observées ces derniers temps sont dues au changement climatique, c’est-à-dire, l’étiage a été très dure cette année. Ce qui a réduit les nappes sous-terraines. À cela, il faut ajouter les coupures d’énergie électrique, les pannes sur les équipements, les travaux qui engendre les casses sur le réseau etc…..». Pour le représentant de Gervais Bolenga, le Directeur Général de la Camwater, à cette conférence, c’est l’ensemble de ces phénomènes qui impactent et réduisent la capacité de production.
Pour apporter des solutions à la pénurie d’eau à travers le Cameroun, la task-force Camwater mise sur pied, procède à des interventions en réparant les casses sur son réseau de desserte en eau potable, met en application les directives du Directeur Général pour la construction des nouvelles stations, la réhabilitation et l’extension des stations existantes. La Camwater a également opté pour l’achat des groupes électrogènes afin de parer aux coupures d’énergie dans les grandes usines de captage et de pompage d’eaux. Car, «sans eaux, il y’a pas d’énergie, sans énergie nous ne pouvons pas produire» précise Ngouandou Souley.
Les données techniques
Malgré les difficultés rencontrées par la Camwater à fournir de manière optimale de l’eau potable à ses consommateurs, il faut reconnaître que des chiffres tirés à bonne source, permettent au Directeur général de la Camwater, de se prévaloir des avancées considérables enregistrées, et augurant une sortie prochaine de la crise actuelle de l’eau. Camwater compte à ce jour 101 stations de traitement, 54 forages, une capacité de production globale de 839.420 m3/ jour, pour un volume d’eau produit qui est de 81.379 760m3 et 37.455 674m3 de volume d’eau facturée. Toutefois, la capacité de stockage est de 272.482m3, ce qui lui a permis d’émettre dans le réseau 81.379 760 m3, avec un taux de desserte évalué a 43% et une longueur de canalisation de 7. 412. 658 Km.
Notons l’implication lors de la célébration de la Journée mondiale de l’eau, des étudiants de l’université de Douala. Ces derniers ont pris part à la conférence-débat, marquant ainsi l’apothéose de la semaine des activités de la Journée mondiale de l’eau, à la Camwater. Ils ont pu toucher du doigt les réalités des métiers de la Camwater, de la production, au contrôle qualité, en passant la distribution, la commercialisation et l’assainissement ou le traitement de l’eau dans les stations. Une visite à la station de Yato dans le Moungo et au forage de Kotto dans l’Arrondissement de Douala 5ème ont constitué la partie pratique de la Journée.
Dim Dim