Licenciement abusif: Cyrine Draif attendue au tribunal ce 25 mai 2022
Licenciés depuis le 22 novembre 2021, les plaignants, regroupés autour d’un collectif, accusent Cyrine Draif, le Président Directeur général de la Scefl et Administrateur Directeur Général d’Ola Energy, d’avoir violé leurs droits. Pourtant, cette dernière soutient avoir agi conformément aux dispositions du Code du travail camerounais.
Le climat social reste tendu au sein d’Ola Energy Cameroon est de nouveau dans la tourmente, à travers sa filiale, la Scefl (Société camerounaise équatoriale de fabrication de lubrifiants). Un collectif d’ex-employés de cette entreprise spécialisée dans la vente des lubrifiants pour automobiles, accuse Cyrine Draif, le Président Directeur général de la Scefl et Administrateur Directeur Général de sa filiale Ola Energy, de «licenciement abusif». Suite au refus des membres de ce collectif d’approuver leur mise en chômage technique, les 14 employés ont purement et simplement été licenciés.
Droits légaux
«Consécutivement à votre correspondance du 25 novembre 2021, aux termes de laquelle vous nous avez notifié votre opposition à la mesure du chômage technique décidée par l’entreprise, nous vous avons indiqué par correspondance du 2 décembre 2021, notre décision de mettre un terme au contrat de travail qui nous lie….Nous entendons par la présente vous notifier ledit licenciement qui a pris effet le 22 novembre 2021», indiquait Cyrine Draif, dans une correspondance adressée à ces derniers. Pour justifier son acte, Cyrine Draif s’appuie sur les dispositions de l’article 40 alinéa 5 du Code du travail camerounais: «dans le cas où un travailleur refuse par écrit, d’accepter les mesures susvisées à l’alinéa précédent, il est licencié avec paiement du préavis, et s’il remplit les conditions d’attribution, de l’indemnité de licenciement», a-t-elle mentionné dans une correspondance du 10 décembre 2021.
À contrario, le collectif des 14 employés soutiennent la thèse d’un «licenciement abusif pour motif économique», après leur rejet, par correspondance du 25 novembre 2021, d’un placement en chômage technique. Aussi, ces employés accusent le Président directeur général de la Scfel d’avoir refuser la signature de leur départ volontaire de l’entreprise, en lieu et place d’une mise en chômage technique. Conformément à la législation, la Scfel a procédé au règlement des droits légaux des 14 employés licenciés, de concert avec la Délégation régionale du travail et de la sécurité sociale pour le Littoral. Défendu par le Cabinet d’avocats Tam-Bateky, le collectif a saisi le Tribunal de grande instance du Wouri pour revendiquer des droits qu’ils jugent bafoués. La cause a été enrôlée pour ce 25 mai 2022. Rappelons que le procès-verbal de non-conciliation a été signéce 19 avril 2022 à l’Inspection du travail et de la sécurité sociale pour le Littoral.
Difficultés
Avec 250 employés et un chiffre d’affaires annuel évalué à 67,5 milliards de FCFA (109,6 millions de dollars), la Scfel est la filiale de Ola Energy (industrie des grossistes-marchands de pétrole, produits pétroliers, et gaz), et spécialisée dans la vente des lubrifiants. Détenue à hauteur de 60% par Ola Energy Cameroon S.A., Total Cameroun (20%)/et Mrs Corlay (20%), elle contrôle 80% du marché local de ce secteur.Quant à la maison-mère, Ola Energy Cameroon, marketer des produits des hydrocarbures, elle se taille 10% du marché de la distribution du carburant, et 15% de celui des lubrifiants.
Depuis 2016, d’Ola Energy Cameroon, ex-Oil Libya, connaît des difficultés économiques. L’entreprise avait enregistré des pertes cumulées évaluées à 21,4 milliards de FCFA sur la période allant de 2016 à 2019. Également, une perte de capitaux de -1,4 milliards de FCFA, au 31 décembre 2019. «Nous sommes obligés de réduire ses charges par le biais d’une restructuration en vue d’assurer la survie de l’entreprise malgré une conjoncture difficile », indiquait Cyrine Draif, pour justifier le plan social lancé par le top management d’Ola Energy Cameroon.
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