(Ripostes,Jean Adoul). Issa Tchiroma Bakary affirme avoir constaté que de nombreux étrangers exercent une activité professionnelle au Cameroun sans requérir l’autorisation préalable du Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle. Ce, en violation de l’article 27, alinéa 2 du Code de travail. En 2023, on estimait à 10.000, le nombre d’employés étrangers en situation irrégulière au Cameroun.
Issa Tchiroma Bakary monte de nouveau au créneau. Après avoir mis en garde les patrons des entreprises utilisatrices de la main d’œuvre étrangère qui ne s’acquittent pas de leurs contributions à la formation professionnelle des travailleurs locaux conformément à la loi Camerounaise, le Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle (Minefop) a interpellé à travers une lettre circulaire de ce 15 janvier 2024, les chefs d’entreprises publiques, parapubliques et privées, ainsi que les coordonnateurs de projets, relativement aux modalités de recrutement des personnels de nationalité étrangère au Cameroun.
« Il m’a été donné de constater que de nombreux étrangers exercent une activité professionnelle au Cameroun sans requérir l’autorisation préalable du Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle ». Ce, en violation de l’article 27, alinéa 2 du Code de travail. Qui dispose: « le contrat de travail concernant un travailleur de nationalité étrangère doit, avant tout commencement d’exécution, être visé par le Ministre chargé des questions d’emploi ». Son alinéa 3 ajoute que: « cette demande de visa incombe à l’employeur. Si le visa est refusé, le contrat est nul de plein droit », rappelle Issa Tchiroma Bakary.
Ainsi, d’après le Ministre, la loi n’autorise pas un étranger qui postule à un poste de travail sur le territoire Camerounais de solliciter le visa de travail d’initiative auprès des services compétents de l’État. Ce sont les employeurs qui doivent demander les visas de travail des étrangers qu’ils souhaitent recruter. En 2023, on estimait le nombre d’employés étrangers en situation irrégulière à environ 10.000 sur toute l’étendue du territoire national.
Rappelons que le 3 avril 2023, Issa Tchiroma Bakary avait déjà lancé une mise en garde à l’endroit des chefs d’entreprises qui emploient une main-d’œuvre étrangère, en violation de la règlementation Camerounaise. Ces derniers devaient régulariser dans un délai de 30 jours, à compter du 5 avril 2023, la situation de leurs personnels en situation irrégulière sur le territoire Camerounais.
«Des sources dignes de foi font état du fait qu’environ 90% des étrangers qui entrent sur le territoire national y compris les personnels admis à exercer une activité professionnelle sollicitent un visa temporaire de 90 jours, comme touriste, visiteur privé ou personnel en mission. À l’issue de ce délai, lls demandent le renouvellement dudit visa pour obtenir un visa long séjour, afin de légitimer leur demande de visa du contrat de travail….», affirme le Ministre.
Par ailleurs, dans une lettre-circulaire signée le 3 février 2023, le Minefop avait déjà dénoncé la pratique courante de travailleurs étrangers admis à exercer une activité professionnelle au Cameroun, qui sollicitent un visa de contrat de travail au Cameroun, sous le couvert d’un visa temporaire de touriste, visiteur privé ou personnel en mission. Le membre du Gouvernement subordonnait ainsi tout renouvellement d’un visa temporaire par une personne de nationalité étrangère exerçant une activité professionnelle au Cameroun, par la présentation d’un contrat de travail en cours de validité visé par le Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle.
Afin d’éviter d’être solidairement responsables des sanctions encourues par les travailleurs étrangers en situation irrégulière au sein de leurs entreprises, Issa Tchiroma Bakary invite les employeurs de toutes les entreprises concernées, à compter du 15 janvier 2024, « à prendre toutes les mesures utiles et nécessaires, afin de régulariser la situation des personnels de nationalité étrangère, en situation irrégulière, et en activité au sein des unités de production, sous peine de rejet des demandes de visa du staff managérial des sociétés concernées ».