(Ripostes,Félix Beda). Afin de réduire les excédents de surliquidités logés dans les établissements de crédits de la zone Cemac, et lutter contre l’inflation actuellement au dessus du taux de convergence sous-régional, la Banque des États de l’Afrique centrale sollicite l’adhésion des banques commerciales à trois opérations de levée de fonds par émission de bons. Une triple opération lancée depuis le 8 avril 2024.
Une enveloppe de 150 milliards de FCFA. C’est le montant qu’envisage mobiliser, en 30 jours, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) auprès des banques commerciales de la sous-région. En effet, la banque centrale vient de lancer la troisième série de trois émissions des bons baptisés « bons Beac », dun montant de 50 milliards de FCFA par tranche. La première opération d’émission lancée depuis ce 8 avril 2024, s’étend sur une période de maturité de 28 jours, pour un taux d’intérêt de 3,5%. La seconde émission de bons couvre la période 15-29 avril 2024, avec un taux d’intérêt de 2,5%. Le même taux est appliqué pour la troisième opération, qui s’étend du 22 au 6 mai 2024. Soit 14 jours de maturité.
De sources officielles à la Beac, il s’agit de lutter contre l’inflation dans la zone Afrique centrale. Lors du premier Comité de politique monétaire de la Beac comptant pour l’année 2024, présidé par Yvan Sana Bangui, le Gouverneur, il ressort que la zone affiche un taux d’inflation de 5,5%. Taux au dessus du taux de convergence de la Cemac. Plus précisément, les trois opérations ont pour objectif afin d’inciter les banques commerciales en situation de surliquidité, de transférer leurs excédents de liquidités à la banque centrale, la Beac, émetteur des bons.
Après l’échec de l’opération de même nature lancée le 9 février 2024, finalement révélée infructueuse, la Beac veut corriger le tir.
Ainsi, pour parvenir à lever l’enveloppe de 150 milliards de FCFA dans le marché monétaire de la Cemac, l’émetteur a entouré ce processus pat des conditions de participation prudentiellesais évidentes dans ce type d’opération.
Uniquement destinée aux établissements de crédits admis au compartiment du marché monétaire de la Beac, il est interdit aux souscripteurs de solliciter des facilités à l’endroit de la banque centrale durant les périodes considérées. Il a également été admis que les bons Beac ne sont pas éligibles au refinancement de la banque centrale.
Les établissements de crédits de l’Afrique centrale éviteront-elle à la Beac, un autre échec similaire à celui de février dernier, également d’un montant de 50 milliards de FCFA? Les banque de la zone Cemac sont-elles de façon irréversible, frileuses à se libérer de leurs excédents de liquidités? Craignent-elles un éventuel déséquilibre de leur système financier au regard de la délicatesse actuelle du marché monétaire?
Seule certitude, du côté de la Banque centrale, on rassure sur les perspectives stables et résilientes de la zone: croissance qui s’établirait à 3,6% en 2024 (2% en 2023), augmentation de la masse monétaire pour s’établir à 12,6% à la même période (9,1% en 2023), les encours sur le marché monétaire s’établissant à 6413,1 milliards de FCFA en décembre 2023, taux directeurs principaux maintenus (taux d’intérêt des appels d’offres à 5,5%, taux de facilité de prêts marginal à 6,75%, coefficient de réserves obligatoires à 7,00% sur les exigibilités à vue et à 4,5% sur les exigibilités à terme). Des mesures de la Beac, qui en plus de la triple opération de collecte de 150 milliards de FCFA, visent à maîtriser l’inflation.