Le Maire de Njombe Penja est accusé par l’Agence de régulation des marchés publics d’avoir autorisé une dépense au profit d’une structure inexistante. Évocation, après sa suspension de signature de 18 mois intervenue le 14 juin 2022.
Le Maire de la Commune de Njombe Penja est de nouveau sous les feux de l’actualité. Me. Jean René Manfo Songong, l’édile de cette petite municipalité du Département du Moungo fait l’objet d’un rappel à l’ordre cinglant d’Eugène Ewane, le Chef du Centre régional de l’Agence de régulation des marchés publics (Armp) pour le Littoral. Ce, pour « corrections des erreurs matérielles sur les autorisations de dépenses », d’après une correspondance signé ce 7 octobre 2022.
Saisi par le Délégué départemental du Minepat (Ministère de l’économie, du plan et de l’aménagement du territoire), le Chef du Centre régional de l’Armp pour le Littoral, à travers une lettre rappelait qu’au cours du cadre de concertation mensuelle du Budget d’investissement public (Bip) du mois de mars, la Commune de Njombe Penja avait fait l’objet d’une vive interpellation relative aux erreurs constatées dans les autorisations de dépenses concernant la réhabilitation et l’équipement du Centre de santé intégré de Bouba 1 (Tombel, Kupe Manengouba).
Dans la même correspondance Eugène Ewane révèle le refus du contrôleur départemental des finances du Moungo d’apposer son visa budgétaire sur les deux lettres-commandes de ces projets, au motif que « la structure sanitaire indiquée dans les autorisations de dépenses dans la Commune de Njombe Penja n’existait pas ». Le Maire de cette Commune violait ainsi flagramment les dispositions combinées des points 175 et 315 de la Circulaire du 30 décembre 2021 portant instructions relatives à l’exécution des lois des finances, au suivi et au contrôle de l’exécution du budget de l’État et des autres entités publiques pour l’exercice 2022.
Par conséquent, le Chef du Centre régional de l’Armp pour le Littoral enjoint le Maire de Njombe Penja à « prendre toutes les dispositions nécessaires pour la mise en oeuvre effective des dispositions suscitées ». Cette nouvelle affaire d’irrégularités dans les marchés publics
impliquant Jean René Manfo Songong, intervient au lendemain de sa suspension pour 18 mois, dès le 14 juin 2022, toute intervention dans l’activité de passation, du suivi et du contrôle de l’exécution des marchés publics. Une décision de suspension émanant d’Ibrahim Talba Malla, le Ministre des marchés publics.
Il était reproché au Maire de Njombe Penja, la «non prise en considération des actes de régulation de l’Agence de régulation des marchés publics ». Le Maire de Penja était également accusé de «violation des dispositions du Code des marchés publics dans la passation de certains marchés ». Les violations constatées portent sur le suivi et le contrôle des travaux de désenclavement du bassin agricole Penja Sud, tronçons Buadic-Palmier, Palmier-Ndoko, Chapelle Bouba lV, Carrefour Bouba lV. La lettre de commande relative à l’appel d’offres de ce projet, a été signée en faveur des Ets. BETPF, «en marge de la proposition d’attribution de la Commission, sans avoir au préalable saisi l’autorité chargée des marchés publics», relève le Ministre des marchés publics. Violant ainsi les dispositions des articles 178 (1,3 et 5) et 101 du Code des marchés publics.
Ibrahim Talba Malla indiquait par ailleurs contre ce Maire, la violation des dispositions de l’article 178 (1 et 3) à travers la signature de la décision d’attribution de la lettre commande relative à l’appel d’offres du 23 septembre 2021 pour la surveillance et le contrôle des travaux de construction de l’hôtel de ville de Penja et la réhabilitation de l’hôtel de ville existant, en faveur des Ets. Klara. Signature, effectuée, selon le Ministre des marchés publics, «en marge de la proposition d’attribution de la Commission, sans avoir au préalable saisi l’Autorité chargée des marchés publics».
Jean Adoul