(Ripostes,Jean Adoul). Le groupe Camerounais dirigé par Antoine Ndzengue, est accusé, dans un rapport publié par une Organisation de société civile locale, faisant état de collusion frauduleuse avec l’actuel pouvoir Centrafricain.
Neptune oil se retrouve une fois de plus au centre des querelles Centrafricano-Centrafricaines. Cette fois, c’est au tour de la société civile de ce pays de contrarier le marketer Camerounais. Dans un récent rapport intitulé “la mafia dans le secteur pétrolier en République Centrafricaine”, le Groupe de travail de la société civile sur la crise Centrafricaine pointe un doigt accusateur sur cette entreprise Camerounaise qui a obtenu, le 29 septembre 2023, du Gouvernement Centrafricain, l’exclusivité de l’importation des produits pétroliers dans ce pays de l’Afrique centrale.
L’enquête dénonciatrice a été menée sur une période de 24 semaines par cette organisation de la société civile. Qui y indique que la convention exclusive accordée à Neptune Oil S.A, lui octroyant le monopole de l’importation des produits pétroliers sur le territoire Centrafricain, viole la Loi 07.005 du 24 avril 200, qui stipule en son article 4 que: “les activités d’importation et de réexportation, de mise à bord, de transport, de distribution, de commercialisation et de droiture des produits pétroliers et dérivés sont libéralisées sur toute l’étendue du territoire centrafricain”.
Rendue publique par Paul-Crescent Beninga, le Coordinateur de cette Ong, elle révèle également que Neptune Oil S.A opère en toute illégalité sur le sol Centrafricain, et ne dispose, ni de siège social, ni d’agrément en République Centrafricaine. Selon lui, en violation flagrante de l’article 10 de la loi 07.005 qui stipule que « le siège social de l’exploitant est en Rca. Si le siège social de la société mère est dans un autre pays, la filiale établie en Rca est de droit centrafricain », a été violée à travers cette convention.
Toujours d’après le rapport, “la mafia dans le secteur pétrolier en République Centrafricaine”, Neptune Oil S.A semble contourner le système fiscal en livrant du gasoil à des sociétés non-agréées sans verser de taxes à l’État. « Cette pratique créee non seulement une concurrence déloyale, mais prive également les caisses publiques de ressources essentielles », affirme Paul-Crescent Beninga.
Qui enfonce le clou, indiquant que Neptune Oil S.A prétend payer 10% de frais de dépôt à la Société nationale de raffinage (Sonara) du Cameroun. Ce qui, à en croire le Coordinateur du Gtc, a été démenti par un cadre de cette société. Tout comme le paiement des frais liés à la Taxe extra légal (Tel), dont Neptune Oil dit s’acquitter auprès de la Douane Camerounaise, insite Paul-Crescent Beninga.
Conséquences de ce monopole jugé « illégal » de Neptune Oil S.A, un désastre pour l’économie Centrafricaine, selon l’Ong. Les données recueillies par le Président du Groupe de travail de la société civile sur la crise Centrafricaine ressortent que les recettes fiscales tirées du secteur pétrolier sont passées de 2,5 à 3 milliards de FCFA, par mois à seulement 1,5 milliard, depuis l’octroi du monopole à Neptune Oil S.A.
Dans la même veine, Neptune oil est accusée de sous-capacité à approvisionner le marché local Centrafricain en produits pétroliers, de collision mafieuse avec l’État Centrafricain, à travers Bertrand Piri, le Ministre du développement de l’énergie et des ressources hydrauliques, qui d’après Paul-Crescent Beninga, manoeuvre énergiquement pour céder 81 % des parts d’actions de la société Société Centrafricaine de stockage des produits pétroliers (Socasp), à Neptune Oil S.A. Soit 30 % à l’entrée, et 51% après gros investissements.
Une privatisation d’actifs, qui si elle est avérée, constituerait, à en croire l’Ong, « une nouvelle violation de la loi 07.005, qui réserve l’activité de stockage à l’État ». Par ailleurs, toujours selon les auteurs de ce rapport, cette cession est considérée comme une erreur stratégique, car il s’agit d’un secteur sensible et névralgique qui serait confié à une entreprise privée étrangère.
Le tollé de l’affaire « Neptune oil » a résonné jusqu’au sein de l’opposition Centrafricaine. L’ancien premier ministre, Martin Ziguelé, président du Mouvement pour la libération du peuple Centrafricain (Mlpc), et porte-parole du Brdc, estime, sur la chute vertigineuse des recettes fiscales que: « en période normale, la fiscalité pétrolière rapportait environ 4 milliards de FCFA par mois, dont l’entreprise Total payait la moitié. Maintenant, c’est tombé à 1 milliard », défend-il.
Côté Neptune oil, aucune réaction n’a été enregistrée, ni pour infirmer, ni pour confirmer les graves accusations portées par cette Ong. Le groupe Camerounaises poursuit sereinement ses activités dans ce pays voisin dépourvu de façade maritime. Seule sortie, celle du Ministre Centrafricain Bertrand Piri, du développement de l’énergie et des ressources hydrauliques, qui balais d’un revers de la main toutes ces accusations.