Le président du Mdr est décédé de suite de maladie ce 9 août 2022 au centre hospitalier universitaire de Yaoundé.
Hospitalisé au centre hospitalier universitaire (CHU) pour maladie, Dakole Daïssala est finalement décédé ce 9 août 2022. L’homme politique souffrait depuis quelques temps d’une maladie qui le rongeait. Ses rares apparitions montraient en effet un homme nettement affaibli par cette pathologie. Président du Mouvement pour la Défense de la République (MDR), le défunt traîne une longue et riche carrière administrative et politique. En 1967, il est nommé, sous-préfet de Ngaoundéré, le tout premier. Par la suite, il occupera les fonctions de directeur adjoint de l’administration générale au ministère des finances de 1969 à 1970, puis directeur des transports de 1970 à 1973. Il a servi en tant que directeur général adjoint de la Société de transports urbains du Cameroun (Sotuc) de 1973 à 1975, puis en tant que directeur général de la même entreprise de 1975 à 1984.
Son histoire au sein de l’administration camerounaise connaîtra des tumultes. Dakole Daïssala sera mis aux arrêts suite à la tentative de coup d’État du avril 1984 . Après avoir passé sept ans en prison, il sera libéré en 1991. Occasion pour lui de fonder le Mouvement pour la Défense de la République (Mdr). Parti d’opposition avec lequel il remportera 6 sièges aux élections législatives de Mars 1992. À la faveur de ces élections, il signe un accord avec le Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple Camerounais), dans le cadre d’une majorité présidentielle. De cette alliance, découlera sa nomination au poste de ministre des postes et télécommunications, le 9 avril 1992, avec quatre autres membres du Mdr.
Par ailleurs, Dakole Daïssala était un membre du conseil onstitutionnel en 1995, avant l’adoption de la nouvelle constitution en janvier 1996. Il a été élu à l’assemblée nationale comme député du Mayo-Kani Sud, dans la région de l’Extrême-Nord, lors des élections législatives de 1997. Seul candidat Mdr à remporter un siège, qu’il occupera de 1997 à 2002. En octobre 1997, à l’élection présidentielle, il a soutenu le Mouvement pour la Démocratie et le Progrès (Mdp) de Samuel Eboua, plutôt que le président de la République Paul Biya, candidat du Rdpc à cette élection. Après plus de 5 années comme ministre des postes et télécommunications, il sera exclu du gouvernement du 7 décembre 1997. Pour justifier cette éviction, l’homme politique se fonde sur son désir de servir en tant que député à l’assemblée nationale.
Dakole Daïssala va engager son parti politique dans la co-signature de la déclaration du 23 novembre 2000, appelant à la création d’une commission électorale indépendante. Le 13 janvier 2000, avec divers autres chefs de parti, il
participe à une manifestation non-autorisée à Yaoundé. Dispersée par les forces de sécurité, ses meneurs dont Dakole Daïssala, seront détenus pendant quelques heures et libérés par la suite. A la faveur de des élections législatives de juin 2002, Dakole Daïssala et quatre autres hommes politiques de la région du Nord publieront une déclaration, dans laquelle ils alléguaient la fraude électorale et annonçaient la formation d’un front des résistances. Il a également rejoint d’autres hommes politiques de la région septentrionale pour la signature en septembre 2002, d’un mémorandum dénonçant le gouvernement, la marginalisation et la négligence de la région du Nord.
Le président du Mdr soutiendra contra route attente le Président de la République Paul Biya à la présidentielle d’octobre 2004. Mais après 7 ans hors du gouvernement, il sera nommé ministre des transports dans le gouvernement due 8 décembre 2004. En tant que cette qualité, Dakole Daïssala va signer un accord avec Jendayi Frazer, secrétaire adjoint pour les affaires africaines des États-Unis, le 16 février 2006, qui permet des voyages aériens entre les deux pays sans restriction. Il participera de nouveau aux élections législatives de juillet 2007. Il perdra dans la circonscription du Mayo-Kani Sud face au candidat du Rdpc (48.67%/51.33%). Il sera de nouveau exclu du gouvernement formé le 7 septembre 2007. Toutefois, le MDR soutiendra la révision constitutionnelle de 2008 qui a supprimé la limite de deux mandats à la présidentielle. Cependant, Dakole Daïssala indiquait également être favorable à d’autres modifications de la constitution, telles que la création d’un scrutin à deux tours de vote et l’obligation de voter.
En mai 2013, le président de la République Paul Biya le nommera au tout premier Sénat du Cameroun, parmi les 30 sénateurs de l’Extrême-Nord nommés par le président de la République, d’après les textes. Il sera désigné au poste de secrétaire au sein du bureau du Sénat. Né le 15 avril 1943 à Goundye (Kaélé), Dakole Daïssala est de l’ethnie Toupouri de la région de l’Extrême-Nord. De sources familiales, sa dépouille a été déposée à la morgue de l’hôpital général de Yaoundé.
Gad Samy