23 novembre 2024

Port de Douala-Bonaberi: le Terminal mixte fruitier dans la vision du « Global Gateway »

Une délégation de l’Union européenne conduite par Myriam Ferran, s’est rendue au Port autonome de Douala, aux côtés de Paul Tassong, Ministre délégué auprès du Ministre de l’économie de la la planification, et de l’aménagement du territoire, le 2 février 2023. Ce, pour évaluer le projet de modernisation du Terminal fruitier, qui bénéficiera éventuellement de l’apport du  »Global Gateway ».

Le « Global Gateway », c’est la nouvelle approche de partenariat entre l’Union européenne et l’Afrique, en remplacement du Fonds Européen de Développement (FED). Dès cet instant l’on ne parlera plus du FED, qui autrefois était perçu comme une espèce de « guichet financier », qui donnait l’impression que l’Union Européenne (UE) était une agence de financement. Or, avec l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, les délégations de l’UE sont devenues des missions diplomatiques, avec à leur tête un Ambassadeur. 

Ape, Fed, Global Gateway 

Par conséquent, ont désormais le même fonctionnement que des Ambassades avec un volet axé sur la coopération. À l’exemple de la France avec l’AFD, et les Usa avec l’AGOA. Ces explications de Myriam Ferran, la Directrice générale adjointe de la Direction générale des partenariats internationaux de la Commission Européenne, apportent de façon substantielle, des éclairages sur cet outil politique de l’UE. Elle souhaite à travers cette initiative, entrer dans une nouvelle façon de fonctionner avec les États partenaires. Myriam Ferran a également abordé les aspects liés aux Accord de Partenariat Économique (APE), que, selon elle, les populations ont mal intégré. Une opportunité qui est pourtant avantageux pour les pays Africains, car, vient résoudre le problème des échanges économiques décriés durant près de 60 ans, poursuit-elle. 

Fort heureusement, l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a décidé de mettre fin à ce procédé: soit vous faites basculer tous ses pays dans la préférence généralisée c’est à dire ce que fait le Cameroun avec la Chine, l’Inde, soit vous faites un accord avec eux progressivement, pour  démanteler les barrières d’où la création des APE. En référence à l’Accord-cadre de Cotonou, les observateurs ont pensé qu’il fallait passer à autre chose. D’où l’arrivée du « Global Gateway » qui fait mention de tout ceci, et donne les nouvelles orientations du partenariat vers d’autres approches, n’ayant rien à voir avec les guichets de financement où des budget étaient votés et mis à disposition pour chaque pays. 

« Avec le « Global Gateway », l’UE n’encouragera plus l’aide au développement, mais mettra une enveloppe financière pour tous les pays ACP, sur la base d’un accord qui va porter sur les projets à mettre en œuvre, comme le Terminal mixte fruitier du port de Douala. C’est à dire des projets qui ont une valeur ajoutée », affirme Myriam Ferran. 

Le séjour des responsables de l’Union Européenne au Cameroun, n’est pas le fait du hasard. En effet, le partenaire historique du Cameroun présente aux hautes autorités administratives camerounaises et aux opérateurs économiques, la stratégie « Global Gateway » et son pendant financier, le « Global Europe », depuis le 31 janvier 2023 à Yaoundé. 

L’ambition de ce programme est de promouvoir les projets d’investissement dans les pays en voie de développement. D’après Myriam Ferran, « l’UE et ses partenaires vont désormais travailler main dans la main, à la recherche d’une prospérité commune, prenant en compte les relations politiques, sécuritaires, économiques et commerciales, ainsi que la transition climatique et digitale (…) ».

Développer le secteur privé 

En plus des échanges,  lors de cette visite de travail, avec les membres du gouvernement Camerounais, des responsables d’institutions communautaires, régionales et sous-régionales en Afrique Centrale ( Ceeac et Cemac), elle a visité aux côtés de Paul Tassong, Ministre délégué au Ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, plusieurs projets de développement dont notamment, le projet de modernisation du Terminal mixte fruitier du Port Autonome de Douala, réalisé avec l’appui de l’Union européenne. Ce financement a contribué à améliorer les coûts et les conditions de transport et d’exportation de la banane Camerounaise, et autres agrumes.

Ainsi donc, si le pays est preneur ou intéressé, il développera avec l’UE, des initiatives qui vont permettre de capitaliser ce financement. Car, « le nouvel instrument opte pour un partenariat renforcé, avec des méthodes innovantes mieux adaptées et susceptibles de faciliter l’atteinte de résultats mutuellement bénéfiques », a ajouté la diplomate. Si le « Global Gateway » est une stratégie innovante qui permettra de réaliser des projets durables de qualité, en prenant en compte des besoins des pays partenaires et garantissant des avantages à long terme pour tous, il  permettra, à coup sûr, de renforcer le développement du secteur privé, des économies et des sociétés Africaines en général.

Rappelons que cette nouvelle approche est conforme à l’engagement pris, à l’issue d’une concertation en juin 2021, par les dirigeants du G7, de mettre place un partenariat axé sur des valeurs, le respect des normes et de la transparence. Cette stratégie est aussi alignée sur le programme 2030 des Nations Unies (Objectifs et Développement Durable) et sur l’Accord de Paris dédié à la lutte contre le changement climatique. 

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